Toute l’histoire du monde
partions en Afrique défendre les droits que nous confèrent tant de citoyens installés là-bas, tant d’années de présence, tant de bienfaits apportés à des populations qui ont besoin de notre civilisation. Nous avons pu vérifier que cela était vrai. Nous avons payé pour cela l’impôt du sang.
« Nous ne regrettons rien, mais on me dit que dans Rome se succèdent cabales et complots, que beaucoup vilipendent notre action.
« Je ne puis croire que cela soit vrai. Je t’en prie, ras-sure-moi. Écris-moi que les citoyens nous soutiennent comme nous soutenons la grandeur de Rome.
« S’il devait en être autrement, si nous devions laisser en vain nos os blanchir sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »
Le général vainqueur de Mithridate, Pompée, n’osa pas prendre seul le pouvoir ; il forma, en l’an 60 avant
Jésus-Christ, un « triumvirat » avec le banquier Crassus et le patricien César.
Jules César surgit alors dans l’histoire. D’une vieille famille aristocratique, la gens Julia, il aurait pu se contenter de faire carrière au Sénat. Mais il comprenait les nécessités du temps et entreprit sa marche vers le pouvoir, auquel il voulait être porté par le consentement du peuple.
Il lui fallait un grand commandement militaire pour égaler la gloire de Pompée. Il obtint celui de la Provence (Provincia ), qui reliait l’Espagne à l’Italie, mais cela ne suffisait pas à sa renommée. Il entreprit alors la conquête de la Gaule.
Cette immense région était peuplée de Celtes qui parlaient le gaélique (ancêtre du breton). Agriculteurs expérimentés et guerriers farouches, ils vivaient toutefois encore dans l’anarchie du néolithique. Leurs innombrables tribus se battaient entre elles. Il fut facile à César d’intervenir dans leurs querelles. En sept ans, la Gaule fut conquise et, en – 52, enfermé à Alésia, le chef gaulois Vercingétorix dut se rendre au général romain, qui le fera mettre à mort.
La rapidité de cette conquête, que César raconta dans un livre de propagande, La Guerre des Gaules , surprend.
Mais nous avons souligné que les tribus gauloises vivaient encore dans la préhistoire ; César, lui, représentait la modernité. Il ne s’agissait donc pas d’une guerre entre égaux, comme celle qui avait opposé Carthage et Rome, mais d’une conquête coloniale, au sens moderne du terme.
Les Gaulois, malgré tout leur courage, ne vivaient pas à la même époque que les ultramodernes Romains. On ne saurait comparer la situation de César en Gaule à celle d’Hannibal ou d’Alexandre, qui se battaient contre des gens aussi modernes qu’eux. En revanche, on peut la comparer à celle d’un Lyautey, au XXe siècle, qui soumit le Maroc avec très peu de moyens et dans le même laps de temps. Encore les Marocains formaient-ils un seul État, et un État historique, mais le « décalage chronologique » (notion que nous retrouverons souvent) est le même ; les forces aussi. César et Lyautey ont disposé d’environ 30 000 hommes : de trois à cinq légions.
Pour les Gaulois, les Romains étaient un peu des Martiens. Les guerriers celtes ne pouvaient qu’être vaincus par une civilisation techniquement très supérieure à la leur. Moralement, artistiquement, les Gaulois (comme les Marocains) étaient très développés. Mais que pouvaient-ils faire contre ces envahisseurs venus de l’avenir ?
Contrairement aux Marocains, ils furent d’ailleurs rapidement assimilés à la culture romaine et perdirent leur langue (les Français parlent en effet une sorte de latin). César fonda sur le Rhin la ville de Cologne ( « Colonie ») et fit une incursion outre-manche en Grande-Bretagne.
Puis, avec ses légions, il revint à Rome et franchit le Rubicon, petit torrent italien. La Constitution romaine interdisait aux généraux de franchir en armes cette rivière. Il la bafoua en prononçant le fameux : Alea jacta est, « Le sort en est jeté ». À Rome il, s’empara du pouvoir, non sans batailles cependant. Pompée s’opposa à lui, mais il fut vaincu au cours d’une guerre civile autour de la Méditerranée, puis assassiné. En Égypte, à Alexandrie, César courtisa pour des raisons politiques la descendante des Ptolémées, la fameuse Cléopâtre, dont il eut un fils qui ne survécut pas longtemps (Césarion). César resta le seul maître du monde méditerranéen.
À cause de l’opinion
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