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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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et les plumes… et aussi que ma propriétaire résidât trop loin ! Ça l’aurait tuée !
    — Car, bien sûr, il est allé tout droit te prévenir ?
    —  Natürlich ! Je venais de rentrer. J’ai pris mon épée, Niklaus un couteau de cuisine et un pistolet.
    — Ensuite, continua Mlle Marjon peu disposée à céder la vedette, le baron et son valet sont allés à côté, chez l’aubergiste Lolandre où soupaient quelques-uns de ces Messieurs les Suisses.
    — Avec Pongo toujours tout nu ? Vous avez dû avoir un succès !
    — Je lui avais prêté une culotte ! précisa vertueusement Winkleried.
    — Tout ce monde est revenu en force, acheva la propriétaire et en un clin d’œil le jardin a été nettoyé. Les envahisseurs se sont enfuis en désordre, emportant leur honte et un ou deux blessés qui avaient quelque peine à marcher.
    Ulrich-August avait alors remercié ses camarades après quelques libations au ratafia de coings et à l’anisette des Indes généreusement offerts par la vieille demoiselle puis, Tournemine ne reparaissant toujours pas, il avait tenu avec Mlle Marjon, Niklaus et Pongo une manière de conseil de guerre restreint aux termes duquel on s’était réparti les gardes pour veiller jusqu’à ce que Gilles fût de retour. Mais la nuit s’était écoulée sans ramener le jeune homme.
    Au début, ses amis n’avaient pas été autrement inquiets. Le fait qu’ils avaient pu désamorcer le piège tendu les rassurait mais la journée s’étant passée sans autres nouvelles, l’inquiétude était revenue avec la nuit. De l’enquête rapide menée par Winkleried il ressortait que Tournemine s’était évanoui dans le brouillard dès sa sortie du « Juste ». Et, à l’exception de Mlle Marjon qui était allée se coucher, les trois autres avaient décidé de poursuivre leur veille. Mais cette fois rien n’était venu troubler la tranquillité des alentours.
    Ému par cette amitié qu’il découvrait aussi vigilante, même chez une vieille fille qu’il ne connaissait que depuis peu de semaines, Gilles tenta de rassurer ses amis en leur expliquant brièvement que tout ceci était simplement le résultat d’une histoire de femme ajoutant que, très vraisemblablement, les gens de l’embuscade étaient soudoyés, et peut-être conduits par un mari jaloux. Mais il n’y réussit pas tout à fait.
    — Peste ! grommela Mlle Marjon. Vingt hommes pour une paire de cornes ? Votre jaloux doit être au moins duc et pair et je vous en fais mon compliment bien sincère !
    Elle redescendit chez elle en annonçant que, pour plus de sûreté, elle allait acheter le plus gros chien qu’elle pourrait trouver.
    Alors, à Winkleried, Gilles, toutes portes closes, raconta son aventure dans toute sa vérité.
    — De toute évidence, le comte de Provence a tenté de me faire, sinon assassiner, du moins enlever cette nuit ! conclut-il.
    — Je pencherais pour l’assassinat ! Qu’est-ce que tu veux qu’il fasse de toi ? Il va falloir prendre des précautions car, quand il va s’apercevoir que son coup a raté, il va devenir méchant !
    — J’espère ne pas lui en laisser le temps, fit Gilles en souriant. Si tout marche comme je l’espère, dans quelques jours je serai marié et je demanderai un congé pour emmener ma femme en Bretagne…
    La conférence, à cet instant, fut interrompue par l’entrée en scène d’un jeune soldat, porteur d’une lettre qui venait d’arriver pour le chevalier de Tournemine à l’hôtel des Gardes du Corps.
    Le billet était de Cagliostro si l’on en croyait le texte très bref et le grand C un peu trop orné qui lui tenait lieu de signature.
    « Vous avez eu grand tort de ne pas suivre mon conseil, chevalier ! À présent, il est inutile de revenir où vous savez car à l’heure où vous lirez cette lettre, la personne qui vous intéresse n’y sera plus. Je l’emmène en sûreté. Tenez-vous en repos et laissez le temps et les hommes travailler en paix. »
    Sous l’œil intéressé d’Ulrich-August, Gilles, furieux et désolé de voir celle qu’il aimait lui échapper encore, écrasa le papier dans son poing et l’envoya rouler dans un coin de la pièce avant de s’effondrer sur une chaise, les coudes aux genoux et la tête dans les mains.
    — Partie ! Elle est partie ! Ce damné Italien me l’a encore enlevée ! Ce démon qu’elle aime tant ! Mais j’arriverai bien à les retrouver et alors, ce charlatan aura

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