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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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nouveau, trouva une poitrine puis, bondissant brusquement jusqu’au seuil, envoya son pied dans l’aine de son troisième adversaire qui s’écroula en poussant des cris de douleur.
    Il était enfin dans le couloir mais sa joie ne fut pas de longue durée : six ou sept hommes barraient le chemin de la cour.
    « Seigneur ! pria Gilles mentalement, le moment est venu de te demander pardon de mes fautes car je ne vais guère tarder à paraître devant toi ! »
    Il se jeta le dos au mur, pour au moins mourir face à tous ses assaillants. Une lame l’atteignit à l’épaule, une autre à la cuisse mais il réussit à mettre encore quatre adversaires hors de combat. Dans un instant, cela allait être l’hallali. Déjà, il sentait son sang couler chaud, sous sa chemise…
    Soudain, quelqu’un poussa un cri :
    — Sainte Anne bénie. Mais c’est lui !… Par ici, Monsieur, par ici… Je vous fais le chemin !
    Avec stupeur, il s’aperçut tout à coup que l’un des hommes masqués du couloir venait de se retourner contre ses compagnons, en frappait un dans le dos et d’un bond le rejoignait…
    — Qu’est-ce qui te prend, morveux ! gronda l’un des assaillants.
    — J’ai été payé pour abattre un fauve… pas les gens de bien, ni mes amis ! Venez, Monsieur, vous êtes blessé mais à nous deux nous passerons peut-être.
    Et comme un tigre, il se jeta sur ses anciens camarades dégageant suffisamment Gilles pour lui permettre de gagner la cour.
    — Mais qui êtes-vous ? haleta le chevalier. Pourquoi m’aidez-vous ?…
    — Rappelez-vous le Pont Neuf ! Vous m’avez sauvé du sergent recruteur. Je suis Gildas le Breton ! Courage !
    En même temps, il arrachait son masque et le jetait à terre.
    Le combat reprit dans la cour, acharné autour de ces deux hommes qui se battaient dos à dos chacun d’eux garantissant l’autre. Atteint au bras droit, Gilles se battait maintenant de la main gauche. Il avait reçu deux autres blessures sans pouvoir les localiser mais il se sentait faiblir. Le sang perdu sans doute… Il semblait qu’Antraigues eût réuni contre lui une armée. Il avait devant lui un tel fouillis d’épées qu’il lui semblait se trouver en face d’un nid de vipères furieuses dans lequel son épée piquait inlassablement, ouvrant des jours. Gildas, lui aussi, se battait comme un lion et Gilles se surprit à se demander où diable ce garçon qui avait dû tâter des galères avait appris à tenir une épée. Autour d’eux la neige était rouge de sang et jonchée de corps.
    — Essayons de gagner la rue, souffla Gilles… Là, nous aurons peut-être du secours.
    Rompant en même temps, ils coururent vers le couloir.
    — Attention, vous autres ! cria Antraigues, ils vont nous échapper…
    — Battez-vous vous-même, espèce de lâche, au lieu de laisser faire votre sale besogne par vos sbires ! hurla Gilles fou de rage en se retournant pour faire face à trois épées à la fois et protéger la fuite de Gildas dont il entendait les pas claquer dans le couloir. Encore une fois, son épée frappa arrachant un cri de douleur, un autre de terreur.
    — Mais c’est le Diable, cet homme-là !
    — Parbleu ! ricana le chevalier en trouant une poitrine.
    La chute du corps lui assura un court répit. Il enfila le couloir aussi vite que le lui permettaient ses jambes qui s’alourdissaient d’instant en instant. Mais, comme il passait près de la porte de bois grossier qu’il avait remarquée en entrant, celle-ci s’ouvrit. Un homme surgit, un poignard à la main. La main se leva, frappa dans le dos… Gilles poussa un cri étouffé, plia les genoux mais ne tomba pas. Titubant sur ses jambes qui fonctionnaient encore par la vitesse acquise, il surgit enfin dans la rue et tomba dans les bras de Gildas qui revenait vers lui après avoir abattu l’homme qui faisait le guet au-dehors…
    Les yeux du jeune homme devenaient vitreux. Il aperçut le visage angoissé du petit Breton comme à travers un brouillard, essaya de lui sourire.
    — Je… suis mort ! souffla-t-il… Adieu… ami !
    Et, échappant des bras épuisés du jeune homme, il glissa dans la neige, face contre terre, au moment même où Antraigues et ce qui restait de ses hommes jaillissaient de la mortelle souricière qu’ils avaient tendue au Gerfaut.
    — À l’aide ! cria Gildas de toute sa voix. Au secours ! À moi !…
    Un coup d’épée l’atteignit à l’épaule. Lui aussi portait

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