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Un collier pour le diable

Un collier pour le diable

Titel: Un collier pour le diable Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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pouvoir être heureux.
    Toute sa pétulance retrouvée, elle glissa de ses bras, sauta à bas du lit et, retenant sa robe dénouée contre sa poitrine, elle virevolta autour du lit avec une légèreté de ballerine. Puis, dans un mouvement plein de grâce, vint s’abattre près de Gilles sur les genoux duquel elle posa sa tête rousse dont les longs cheveux brillants tombèrent jusqu’à terre.
    — Allons-nous-en !… enlève-moi, mon beau chevalier, et allons nous aimer au bout du monde ! Je te donnerai des fils aussi vaillants que toi, des filles aussi odieuses que moi… et tant d’amour, tant d’amour ! J’en ai tellement à te donner ! Épouse-moi et partons !
    Bouleversé il se pencha sur elle jusqu’à ce que ses lèvres touchent la masse soyeuse de ses cheveux.
    — Judith… mon amour, murmura-t-il, songes-tu à ce que tu dis ?…
    Il l’entendit rire presque contre sa bouche.
    — Bien sûr que j’y songe ! Je suis peut-être stupide, mais je sais ce que c’est que le mariage. Et je veux être ta femme !
    — As-tu oublié ce qu’a dit Cagliostro ? Il disait que tu ne devais pas céder à l’amour, que tu étais un être rare et qu’à cause de cela tu devais rester…
    Elle se redressa brusquement, dardant sur lui un regard étincelant.
    — Vierge ? Je sais. Seulement je ne veux plus ! Quelle sottise que tout cela et pourquoi devrais-je être privée des joies les plus normales qu’une femme puisse connaître ? Cagliostro est en prison, il n’en ressortira peut-être jamais ! Il n’a plus besoin de moi et moi je ne veux plus être une voyante, un être hybride ni tout à fait ceci ni tout à fait cela ! Je ne veux plus être qu’une femme, ta femme ! Je t’aime, Gilles, je t’aime comme la folle que je suis et je veux, tu entends, je veux être à toi, rien qu’à toi et tout entière.
    — Tu le veux ? Tu le veux vraiment ? fit-il d’une voix déjà enrouée par le désir.
    — Regarde… et juge !
    Elle écarta légèrement ses mains qui retenaient sa robe, dégagea ses épaules d’un mouvement souple et se releva lentement tandis qu’en même temps robe et lingerie glissaient de sa gorge, de ses hanches. Comme Vénus sortant de la mer, elle s’érigea tout à coup, aux yeux émerveillés du jeune homme, sur le cercle écumeux de ses jupons. Le reflet tendre des bougies dorait sa chair lisse et ferme comme celle d’un fruit, la sculptait d’ombres si douces et de courbes si lumineuses que le jeune homme se laissa glisser à genoux comme devant une statue divine, prêt à se prosterner, en adoration devant cette enivrante beauté qu’elle lui offrait et qui, parvenue à la perfection, laissait loin derrière elle la petite sirène encore fragile du Blavet…
    Mais la déesse voulait être adorée de plus près. Entre ses deux mains, elle saisit la tête du jeune homme, cherchant son regard dans lequel elle enfonça le sien, brûlant à travers les mèches cuivrées de ses cheveux.
    — Aime-moi… chuchota-t-elle. Il y a si longtemps que mon corps désire s’ouvrir pour toi… Depuis le premier jour ! Je te détestais mais tu me plaisais tellement ! Si tu avais essayé de me prendre, je crois que je t’aurais laissé faire… quitte à te déchirer le visage ensuite !
    De ses deux mains, il entoura la taille, si fine qu’elles en faisaient presque le tour puis, dévotieusement, caressa des lèvres le ventre ferme et la courbe tendre des petits seins parfaits, s’attardant aux délicates pointes roses qu’il sentait frémir et se durcir sous sa caresse… Les yeux fermés, la tête rejetée en arrière, Judith s’abandonnait frissonnante. Il sentait trembler contre lui ses jambes nerveuses.
    Alors, brusquement, il se releva, la fit basculer dans ses bras et la reporta sur le lit.
    Elle s’y tordit comme une couleuvre d’or, battit l’air de ses bras.
    — Viens ! gémit-elle.
    — Un moment…
    Croyant qu’il allait se dévêtir, elle ouvrit toutes grandes ses larges prunelles pleines de curiosité et d’un vague défi. Mais elle le vit aller jusqu’aux différents chandeliers disposés dans la pièce et en allumer toutes les bougies. Puis, quand ce fut fini, il passa dans le salon, revint avec deux grandes torchères illuminées qu’il disposa de chaque côté du lit, alla chercher encore une paire de girandoles que, faute de place, il mit aussi sur le tapis.
    Avec étonnement Judith considéra la chambre illuminée plus étincelante

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