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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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Et il m’a offert de m’emmener là où étaient mes camarades. Nous sommes allés à Lobatse, où j’ai rencontré Joe Modise et un partisan de l’ANC, Jonas Matlou, qui vivait là. Le magistrat m’a dit que la police sud-africaine était au courant de mon retour et il m’a conseillé de partir le lendemain. Je l’ai remercié mais en arrivant chez Matlou, j’ai dit que je voulais partir le soir même. Je devais rentrer en Afrique du Sud avec Cecil Williams, un Blanc, directeur de théâtre et membre de MK. J’ai pris le volant, déguisé en chauffeur, et nous sommes partis pour Johannesburg.

SEPTIÈME PARTIE
    Rivonia
    49
    Après avoir passé la frontière, j ’ ai respiré un grand coup. L ’ air du pays natal semble toujours plus doux quand on en est resté absent un certain temps. Dans la claire nuit d ’ hiver, les étoiles elles-mêmes me paraissaient plus accueillantes que sur le reste du continent. Je quittais un monde où pour la première fois j ’ avais connu la liberté et je revenais là où je vivais comme un fugitif, mais j ’ étais quand même profondément soulagé de me retrouver dans le pays de ma naissance et de mon destin.
    Entre le Bechuanaland et le nord-ouest du Transvaal, des dizaines de routes traversaient la frontière, et Cecil savait exactement lesquelles prendre. Pendant que nous roulions, il me raconta les événements que j’avais ratés. Nous avons voyagé toute la nuit, traversant la frontière vers minuit et arrivant à la ferme de Liliesleaf à l’aube. Je portais encore ma tenue kaki d’entraînement.
    A la ferme, je n’ai pas eu le temps de me reposer ni de réfléchir car le lendemain soir nous avions une réunion secrète pour que je parle de mon voyage au comité de travail. Walter, Moses Kotane, Govan Mbeki, Dan Tloome, J.B. Marks et Duma Nokwe sont tous arrivés à la ferme, une réunion exceptionnelle. J’ai fait un compte rendu général de mon voyage, en indiquant l’argent que j’avais reçu ainsi que les offres d’entraînement. En même temps, j’ai fait part des réserves qu’on avait faites sur la collaboration de l’ANC avec les Blancs, les Indiens et en particulier avec les communistes. J’avais encore dans les oreilles ce que m’avaient dit les responsables zambiens lors de notre dernière rencontre   : ils savaient que l’ANC était plus fort et plus populaire que le PAC, mais ils comprenaient le nationalisme africain intransigeant du PAC et étaient stupéfiés par le refus du racialisme de l’ANC et par ses liens avec les communistes. Je les ai informés qu’Oliver et moi pensions que l’ANC devait apparaître plus indépendant afin de rassurer nos alliés du continent, car seuls ils assureraient le financement et l’entraînement d’Umkhonto we Sizwe. J’ai proposé une refonte de l’Alliance des congrès de façon que l’ANC apparaisse vraiment comme le leader, en particulier sur les questions concernant directement les Africains.
    C’était une proposition grave et il fallait consulter toute la direction. Le Comité de travail m’a demandé de descendre à Durban pour informer le chef. Tous étaient d’accord sauf Govan Mbeki qui, à l’époque, ne vivait pas à la ferme mais assistait à la réunion comme membre du Haut Commandement de MK. Il me demanda d’envoyer quelqu’un d’autre. C’était simplement trop risqué, a-t-il dit, et l’organisation ne devait pas m’exposer, en particulier au moment où je venais de rentrer et où je m’apprêtais à développer MK. Personne, même pas moi, n’a tenu compte de ce conseil de prudence.
    Je suis parti le lendemain soir en compagnie de Cecil, de nouveau déguisé en chauffeur. J’avais prévu une série de rencontres secrètes à Durban, tout d’abord avec Monty Naicker et Ismail Meer pour leur rendre compte de mon voyage et parler avec eux des nouvelles propositions. Monty et Ismail étaient très proches du chef, qui leur faisait confiance. Je voulais pouvoir dire à Luthuli que j’avais parlé à ses amis et lui faire part de leur réaction. Cependant, Ismail et Monty furent troublés quand je leur expliquai ma conviction que l’ANC devait prendre la direction de l’Alliance des congrès et faire des déclarations sur les affaires concernant les Africains. Ils étaient contre tout ce qui affaiblissait l’Alliance.
    On m’a emmené à Groutville, où habitait le chef, et nous nous sommes rencontrés chez une Indienne, en ville. J’ai expliqué

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