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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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j’ai reçu un message de Henry Fazzie, un des cadres de MK qui avait suivi clandestinement un entraînement militaire en Ethiopie et qu’on avait arrêté alors qu’il essayait de rentrer en Afrique du Sud, et d’autres notes secrètes de membres de l’ANC, les premiers à être jugés d’après la loi sur le sabotage.
    Par les moyens de communication de la prison, j’ai essayé de les aider pour leur défense et je leur ai conseillé de contacter Harold Wolpe. J’ai appris plus tard que Wolpe était détenu par la police. Pour la première fois, j’ai eu l’intuition qu’il s’était passé quelque chose de grave. Un jour, alors que je quittais la cour après un exercice, j’ai vu Andrew Mlangeni. Je l’avais rencontré pour la dernière fois en septembre 1961, quand il quittait le pays pour aller suivre un entraînement militaire. Wolpe, Mlangeni  – qui d’autre était arrêté   ?
    Au début de 1961, Winnie avait reçu deux ans d’interdiction. J’ai appris par un prisonnier qu’on venait de l’accuser d’avoir violé cette interdiction, ce qui entraînerait pour elle un emprisonnement ou une assignation à résidence. Winnie était obstinée   ; une interdiction était exactement le genre de sanction qui devait la mettre en colère. Je ne doutais pas qu’elle l’avait violée et je ne lui aurais jamais conseillé de ne pas le faire mais j’étais très inquiet à l’idée qu’elle puisse aller en prison.
    Un matin, en juillet 1963, je marchais dans un couloir en direction de ma cellule, et j’ai vu Thomas Mashifane, qui avait été contremaître dans la ferme de Liliesleaf. Je l’ai salué chaleureusement tout en me rendant compte que les autorités l’avaient sans aucun doute conduit sur mon passage pour voir si je le reconnaissais. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire autrement. Sa présence ne pouvait signifier qu’une chose   : les autorités avaient découvert Rivonia.
    Un jour ou deux plus tard, j’ai été convoqué au bureau de la prison où j’ai trouvé Walter, Govan Mbeki, Ahmed Kathrada, Andrew Mlangeni, Bob Hepple, Raymond Mhlaba, membre du Haut Commandement de MK qui venait de rentrer de Chine où il avait suivi un entraînement militaire, Elias Motsoaledi, également membre de MK, Dennis Goldberg, un ingénieur membre du Congrès des démocrates, Rusty Bernstein, un architecte, lui aussi membre du COD, et Jimmy Kantor, un avocat, beau- frère de Harold Wolpe. Nous étions accusés de sabotage et nous devions comparaître le lendemain au tribunal. Je n’avais purgé que neuf mois de mes cinq ans de prison.
    J’ai appris par bribes ce qui s’était passé. L’après-midi du 11 juillet, la camionnette d’une blanchisserie avait pris le long chemin qui conduisait à la ferme. Personne n’attendait de livraison. Un jeune garde africain avait arrêté les véhicules mais des dizaines de policiers en armes et plusieurs chiens policiers avaient jailli des véhicules et l’avaient entouré. Ensuite, ils avaient encerclé la propriété et une poignée d’entre eux avaient pénétré dans le bâtiment principal et dans les dépendances. Ils avaient découvert une douzaine d’hommes autour d’une table qui discutaient d’un document. Walter avait sauté par la fenêtre mais un chien l’avait arrêté.
    Arthur Goldreich, qui revenait à la ferme en voiture, avait lui aussi été arrêté.
    La police avait fouillé toute la ferme et confisqué des centaines de documents et de papiers mais elle n’avait pas trouvé d’armes. Le document le plus important se trouvait sur la table   : Opération Mayibuye, un plan de guerre de guérilla en Afrique du Sud. En un seul coup de filet, la police avait capturé tout le Haut Commandement d’Umkhonto we Sizwe. Tous étaient détenus en application de la loi des quatre-vingt-dix jours.
    Joe Slovo et Bram Fischer eurent la chance de ne pas se trouver là au moment de la descente de police. Pourtant Joe et Bram allaient souvent à la ferme, deux ou trois fois par jour. Après coup, il semble extraordinaire que la ferme de Liliesleaf n’ait pas été découverte plus tôt. Le régime était devenu plus strict et plus perfectionné. Les écoutes téléphoniques étaient monnaie courante comme la surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Le coup de filet était un exploit pour le gouvernement.
     
    Le premier jour, au tribunal, nous n’avons pas eu la possibilité de consulter un avocat. On nous a présentés à

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