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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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disant qu’elle venait de le faire.
    Winnie fut arrêtée et libérée sous caution. Elle fut jugée et condamnée à un an de prison   ; elle bénéficia d’un sursis sauf pour quatre jours. En conséquence, elle fut licenciée de son deuxième emploi d’assistante sociale et perdit ainsi son principal revenu.
     
    Les autorités faisaient tout leur possible pour me harceler par des moyens auxquels elles me croyaient incapable de résister. Vers la fin de l’année 1966, l’ordre des avocats du Transvaal, à l’instigation du ministre de la Justice, tenta de me radier à cause de ma condamnation dans le procès de Rivonia. Apparemment, la précédente tentative qui avait suivi ma condamnation dans la Campagne de défi ne les avait pas découragés.
    Je découvris cette tentative alors que l’action était déjà entamée. L’ordre des avocats du Transvaal était une organisation extrêmement conservatrice et ses responsables essayaient de me frapper à un moment où ils me croyaient incapable de réagir. Bien qu’il ne fût pas facile pour un prisonnier de Robben Island de se défendre devant un tribunal, c’est précisément ce que j’avais l’intention de faire.
    J’ai averti les autorités que je me proposais de contester la démarche de l’Ordre et que j’assurerais moi-même ma défense. J’ai dit aux responsables de la prison qu’afin de me préparer on devait me dispenser d’aller à la carrière   ; j’avais besoin également d’une vraie table, d’une chaise et d’une lampe pour travailler. J’ai demandé un accès libre à une bibliothèque de droit et j’ai exigé qu’on me transfère à Pretoria.
    Ma stratégie consistait à déborder les autorités pénitentiaires et les tribunaux de demandes légitimes qu’ils auraient, j’en étais sûr, beaucoup de mal à satisfaire. Les autorités redoutaient que je veuille me défendre parce que cela s’accompagnait d’une publicité qui montrait que je luttais toujours pour les mêmes valeurs.
    Leur première réponse fut   : « Mandela, pourquoi ne prenez-vous pas un avocat   ? Il pourra traiter l’affaire comme il faut. Pourquoi vous donner tant de mal   ? » Je me suis entêté et me suis adressé au greffe de la Cour suprême pour des dossiers, des documents et des livres dont j’aurais besoin. J’ai aussi demandé la liste des témoins de l’accusation et les résumés de leurs témoignages prévus.
    J’ai reçu une lettre me disant qu’avant de répondre à mes demandes on voulait connaître la nature de ma défense. C’était extraordinaire. Demander à un avocat la nature de sa défense avant le procès   ? On ne peut l’exiger d’aucun défenseur avant qu’il soit au tribunal. J’ai répondu pour leur dire que la nature de ma défense leur deviendrait claire quand j’aurais rempli mon dossier  – et pas avant.
    Ce fut le début d’une correspondance animée avec le greffier ainsi qu’avec l’avocat qui représentait l’Ordre. Je n’ai renoncé à aucune de mes demandes. Les autorités montraient la même intransigeance   : elles ne pouvaient me dispenser de carrière, elles ne pouvaient me donner une table et une chaise, et en aucune circonstance je ne pourrais aller à Pretoria pour utiliser la bibliothèque.
    J’ai continué à accabler l’ordre des avocats et le greffe de la Cour suprême de demandes qu’ils ont continué à rejeter. Finalement, après de nombreux mois et de nombreuses lettres, sans tambour ni trompette, ils m’ont brièvement informé qu’ils abandonnaient. L’affaire avait pris des proportions qu’ils n’avaient pas envisagées. Ils avaient cru que je n’avais ni la possibilité ni les moyens d’assurer ma propre défense   ; ils s’étaient trompés.
     
    Je pus lire en détail les réactions officielles à mon opposition à l’action entreprise par l’ordre des avocats, parce que nous recevions un quotidien exactement comme si on nous l’avait glissé sous notre porte. En fait, il l’était.
    Le gardien qui nous surveillait la nuit était un homme calme, d’un certain âge, un témoin de Jéhovah, dont Mac Maharaj était devenu l’ami. Un soir, il passa devant la porte de Mac et lui dit qu’il voulait participer au concours d’un journal mais qu’il fallait rédiger un texte. Est-ce que Mac accepterait de l’aider   ? Le vieux gardien laissa entendre que si Mac acceptait il aurait une récompense. Mac accepta et rédigea le texte. Quinze jours plus

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