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Un long chemin vers la liberte

Un long chemin vers la liberte

Titel: Un long chemin vers la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nelson Mandela
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temporaire afin de « niveler le terrain   » pour tous les partis et de rédiger une constitution d’intérim. Ensuite, des élections générales auraient lieu pour désigner une assemblée constituante et législative, dans lesquelles tous les partis politiques qui auraient obtenu au moins 5   % des suffrages pourraient participer au gouvernement. La moitié des membres de l’assemblée seraient élus sur une base nationale et l’autre moitié sur une base régionale, et l’assemblée aurait à la fois le pouvoir de rédiger une constitution et de légiférer. Une commission indépendante présiderait les élections et s’assurerait de leur caractère libre et honnête.
    Cependant, il restait beaucoup de questions sur lesquelles l’ANC et le gouvernement n’avaient pu parvenir à un accord, comme le pourcentage de votes nécessaire à l’assemblée pour décider des questions constitutionnelles et se mettre d’accord sur une charte des droits. Quelques jours seulement avant CODESA   2, le gouvernement proposa une deuxième chambre, un sénat, composé de représentants régionaux, afin d’assurer un droit de vote à la minorité. Il proposa aussi qu’auparavant CODESA   2 approuve une constitution d’intérim, qu’il faudrait des mois à écrire.
    Tous ces marchandages avaient lieu en coulisses et à l’ouverture de CODESA   2, le 15 mai 1992, les possibilités d’accord semblaient bien minces. Les points sur lesquels nous étions en désaccord menaçaient tout ce sur quoi nous nous étions entendus. Mr. De Klerk et moi n’avions pas réussi à trouver de consensus sur les questions les plus importantes. Le gouvernement semblait prêt à attendre indéfiniment   ; il pensait que plus nous attendions et plus notre soutien s’affaiblirait.
    La convention aboutit à une impasse à la fin de la première journée. Les deux juges qui présidaient la séance nous demandèrent, à Mr. De Klerk et moi, de nous rencontrer le soir même pour rechercher un compromis. Nous ne réussîmes pas à trouver un moyen de sortir de l’impasse, mais nous nous mîmes d’accord pour penser que les négociations ne devaient pas échouer. Je déclarai à Mr. De Klerk   : « L’Afrique du Sud et le monde entier nous regardent, vous et moi. Sauvons le processus de paix. Arrivons à un accord quelconque. Fixons au moins une date pour les prochains pourparlers. » Nous décidâmes que, le lendemain, nous parlerions tous deux dans un esprit de compromis positif.
    Le lendemain après-midi, nous parlâmes dans l’ordre inverse de CODESA   1   : Mr. De Klerk en premier, moi à la fin. Dans ses remarques, il insista sur le fait que le Parti national ne cherchait pas à obtenir « un droit de veto pour la minorité   » mais qu’il voulait un système de « contrôle et d’équilibre   » afin que la majorité ne puisse pas « faire mauvais usage de son pouvoir   ». Cela me semblait en opposition totale avec l’idée de la loi de la majorité, mais quand je pris la parole après Mr. De Klerk, je dis simplement que nous devions travailler de façon constructive et apaiser les tensions qui entouraient les négociations.
    En dépit de nos tentatives pour présenter un visage positif, au deuxième jour de la convention nous n’étions pas sortis de l’impasse. D’après moi, c’était à cause du peu d’empressement du Parti national à soumettre son destin à la volonté de la majorité. Il n’arrivait pas à franchir le pas.
    Finalement, CODESA   2 échoua sur quatre questions essentielles   : l’insistance du gouvernement sur un pourcentage inacceptable de votes à l’assemblée pour approuver la constitution (un veto déguisé) ; des pouvoirs régionaux renforcés qui auraient limité la future constitution   ; un sénat non démocratique et non élu avec un droit de veto sur la législation de la chambre principale   ; et la volonté de préparer une constitution intérimaire négociée par la convention qui deviendrait la convention définitive.
    Il s’agissait de questions difficiles mais pas insolubles, et j’étais bien décidé à ne pas laisser CODESA   2 échouer, ce qui aurait ruiné le processus de négociation. Le gouvernement et l’ANC acceptèrent de poursuivre leurs conversations bilatérales pour essayer de trouver une solution. Mais d’autres problèmes apparurent qui rendirent cette éventualité impossible.
     
    Les négociations étant bloquées, l’ANC et ses alliés

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