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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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d’un bord à l’autre. La hauteur
entre ce radeau et le rebord était d’environ deux pieds.
    « Vous aller travailler par groupes de deux, l’un sur
le radeau, l’autre sur le rebord, et vous échangerez vos seaux, expliqua
Merthin. Celui qui est sur le radeau remplit son seau et le passe à celui sur
le rebord, qui lui donne le sien et vide celui qu’il vient de recevoir dans la
rivière. »
    Megg Robbins fit remarquer : « Qu’est-ce qu’on
fera quand le niveau de l’eau à l’intérieur aura baissé et qu’on ne pourra plus
se tendre la main ?
    — Tu réfléchis vite, Megg. Je devrais te nommer mon
contremaître. Quand vous ne pourrez plus vous atteindre, vous travaillerez en
groupes de trois, l’un de vous monté sur l’échelle.
    — Puis par groupes de quatre, avec deux personnes sur
l’échelle, dit-elle encore.
    — Oui. Mais d’ici là, vous aurez besoin de vous reposer
et une nouvelle équipe aura pris la relève.
    — Bien.
    — Vous pouvez commencer. Je vais en faire venir dix
autres. Vous avez encore plein de place sur le rebord. »
    Megg se retourna face au batardeau. « Que chacun
choisisse son partenaire ! » ordonna-t-elle.
    Les volontaires commencèrent à plonger leurs seaux dans
l’eau. Et Merthin entendit Megg dire encore : « Il faut trouver un
rythme. Remplis, soulève, passe, jette ! Un, deux, trois, quatre. Si on
chantait pour prendre la cadence ? » Sa voix s’éleva en un vigoureux
contralto. « Beau chevalier s’en vint ici...»
    Tout le monde connaissait la chanson et reprit la phrase
suivante : « L’épée brandie, prêt à pourfendre ! »
    Merthin les observa. En l’espace de quelques minutes, ils
étaient trempés de la tête aux pieds. Quant au niveau de l’eau, il n’avait pas
baissé. Le travail serait long et pénible.
    Il franchit le rebord et grimpa dans la barque de Ian.
Revenu au rivage, il trouva trente autres volontaires munis de seaux.
    Au deuxième batardeau, il nomma Marc le Tisserand
responsable du chantier et doubla le nombre de travailleurs à chaque
endroit ; puis commença la relève des gens fatigués par ceux qui
débordaient encore d’énergie. Ian, épuisé, passa les avirons à son fils. À
l’intérieur des batardeaux, l’eau baissait avec une lenteur éprouvante. À
mesure qu’augmentait la distance entre son niveau et le rebord, il devenait de
plus en plus difficile de lever les seaux le long de l’échelle.
    Megg fut la première à se rendre compte qu’il était
impossible de tenir un seau plein dans une main et un vide dans l’autre en
gardant son équilibre quand on était juché sur l’échelle. Elle décréta qu’il
fallait organiser deux chaînes à sens unique, l’une descendante constituée de
seaux vides, l’autre ascendante constituée de seaux pleins. Marc reprit l’idée
pour son batardeau.
    Les volontaires travaillaient une heure et se reposaient
l’heure suivante. Merthin, lui, ne s’arrêtait jamais. Il organisait les
équipes, dirigeait le transport des volontaires de la rive aux batardeaux,
remplaçait les seaux qui lâchaient. Comme la plupart des hommes buvaient de la
bière anglaise pendant leur pause, il y eut plusieurs accidents au cours de
l’après-midi : chutes de seaux lâchés en cours de levée ou chutes de
travailleurs du haut des échelles. Mère Cécilia vint prendre soin des blessés,
aidée de Mattie la Sage et de Caris.
    Très tôt, la lumière se mit à baisser et il fallut cesser le
travail. Las, les deux batardeaux n’étaient qu’à moitié vides. Merthin demanda
à tout le monde de revenir le lendemain matin, puis il rentra chez lui. Il
n’avala que quelques cuillerées du gruau préparé par sa mère, et s’écroula
d’épuisement sur la table. Il ne se réveilla que pour s’enrouler dans une
couverture et s’allonger par terre dans la paille. Aux premières lueurs de
l’aube, lorsqu’il se réveilla, ses pensées allèrent immédiatement aux
volontaires : reviendraient-ils travailler aussi dur une seconde
journée ?
    Il se hâta vers la rive, le cœur anxieux. Marc et Megg s’y
trouvaient déjà. Le géant s’enfournait dans le gosier une tartine d’une coudée
de long, pendant que la maîtresse femme laçait de hautes bottes dans l’espoir
de conserver ses pieds au sec. Au cours de la demi-heure suivante, personne ne
vint les rejoindre. Merthin commençait à s’inquiéter lorsque des volontaires
pointèrent le bout du nez, lestés de

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