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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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ans. Elle a de nombreuses contusions sur les bras et sa robe
est tachée de sang. Elle raconte que tu es tombé sur elle dans la forêt, et que
ton écuyer s’est agenouillé sur elle pour l’immobiliser. Et il y a aussi un
homme du nom de Wulfric qui affirme t’avoir vu quitter les lieux à
cheval. »
    C’était Wulfric qui avait persuadé le père Gaspard de venir
à Château-le-Comte ! conclut Ralph par-devers lui. « C’est
faux », lança-t-il en mettant dans sa voix toute l’indignation dont il
était capable.
    Jérôme semblait sceptique. « Pourquoi mentirait-elle ?
    — Peut-être que quelqu’un nous a vus et en a informé
son mari. C’est lui qui lui a fait ces contusions, je présume. Et elle a
prétendu au viol pour qu’il cesse de la battre. Ensuite, elle a souillé sa robe
avec du sang de poulet. »
    Roland poussa un soupir. « C’est un peu mufle,
non ? » Ralph ne comprit pas bien ce qu’il entendait par là.
Attendait-il de ses hommes qu’ils se comportent comme des moines ?
    Roland continuait : « On m’avait prévenu que tu
étais comme ça. Ma belle-fille m’a toujours averti que tu me créerais des
problèmes.
    — Philippa ?
    — Dame Philippa, quand tu prononces son
nom ! »
    Brusquement, une foule de choses restées jusque-là
incomprises prirent un sens aux yeux de Ralph et il s’écria, incrédule :
« Et c’est pour ça que vous ne m’avez pas adoubé après que je vous ai
sauvé la vie ? Parce qu’une femme a parlé contre moi ? Quelle armée
aurez-vous si vous laissez des filles sélectionner vos hommes ?
    — Tu as raison, naturellement, c’est pourquoi j’ai fini
par aller à l’encontre de son avis. Nous ne pouvons pas emmener au combat des
poules mouillées. Un homme qui n’a pas un peu de rage en lui n’est bon qu’à
labourer la terre ! Mais cela, les femmes ne le comprennent pas.
Toutefois, elle avait raison quand elle m’a mis en garde contre toi, en
prédisant que tu me causerais des ennuis. Je ne veux pas que de satanés curés
viennent me tracasser, qui plus est en temps de paix, et pleurnicher dans mon
giron que des serves ont été violées. Que cela ne se reproduise plus ! Il
m’indiffère que tu couches avec tes paysannes, puisqu’on en parle. Mais si tu
prends une femme mariée, que ce soit de gré ou de force, prépare-toi à
compenser son mari d’une manière ou d’une autre. La plupart des paysans peuvent
être achetés. Fais en sorte que cela demeure ton problème et ne devienne pas le
mien. C’est tout.
    — Oui, seigneur. »
    Jérôme intervint : « Que dois-je faire avec ce
Gaspard ?
    — Laissez-moi réfléchir, dit Roland. Wigleigh se trouve
en bordure de mon territoire, n’est-ce pas ? Tout près des terres de mon
fils William ?
    — Oui, indiqua Ralph.
    — À quelle distance étais-tu de la frontière quand tu
as rencontré cette fille ?
    — Un mille. Nous étions juste en dehors de Wigleigh.
    — Tant pis. Tout le monde comprendra que c’est une
excuse, dit-il en s’adressant au père Jérôme, mais expliquez au père Gaspard
que l’incident s’étant produit sur les terres du seigneur William, je ne suis
pas habilité à le juger.
    — Très bien, mon seigneur. »
    Ralph reprit : « Et s’ils s’adressent au seigneur
William ?
    — Je doute qu’ils le fassent. Mais si jamais ils
persistent, tu devras trouver un arrangement avec William. À force de déposer
des plaintes, les paysans finiront bien par se lasser. »
    Ralph hocha la tête, soulagé. L’espace d’un moment, il avait
souffert mille morts à la pensée d’avoir commis une abominable bévue et de se
retrouver dans l’obligation de dédommager Annet. Mais finalement, tout s’était
résolu sans problème, comme il l’avait prévu.
    « Merci, mon seigneur. »
    Il se demanda ce que son frère dirait en apprenant la nouvelle.
Cette pensée l’emplit de honte. Peut-être que Merthin n’en saurait jamais rien.
    *
    « Nous devons déposer une plainte auprès du seigneur
William », déclara Wulfric, une fois rentré à Wigleigh.
    Le village entier s’était rassemblé à l’église pour débattre
du sujet. Le père Gaspard et Nathan le Bailli étaient présents tous les deux,
mais c’était Wulfric qui dirigeait les opérations malgré son jeune âge. Il
s’était avancé dans la nef, laissant sa femme et son fils au milieu de la
foule.
    Gwenda priait le ciel pour que le village décide
d’abandonner les

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