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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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son obséquiosité.
    Billy Howard, le mari d’Annet, entra à son tour, essuyant
ses mains pleines de terre sur le devant de sa chemise. Rob le suivait de près.
Billy regarda les bleus de son épouse et s’exclama : « Que t’est-il
arrivé ? » Peg répondit à sa place : « C’est Ralph et
Alan. »
    Billy regarda Annet fixement : « Qu’est-ce qu’ils
t’ont fait ? » Annet baissa les yeux et resta muette.
    « Je les tuerai tous les deux ! » s’écria
Billy avec rage. Venant de lui, la menace ne portait pas à conséquence. C’était
un homme doux et de constitution fluette, que l’on n’avait jamais vu se battre
même lorsqu’il avait bu.
    Wulfric fut le dernier à passer la porte. Gwenda se rendit
compte trop tard combien Annet était attirante avec son long cou et ses jolies
épaules dénudés qui laissaient voir le haut de ses seins. Ces bleus affreux ne
faisaient que renforcer ses charmes. Incapable de cacher ses sentiments,
Wulfric ne pouvait détacher d’elle ses yeux admiratifs. Il lui fallut un
certain temps pour remarquer les méchantes marques sur ses bras. Son visage se
crispa.
    « Ils t’ont violée ? » demandait Billy.
    Gwenda observait Wulfric. Sous le coup de l’émotion, il
rougissait, comprenant enfin de quoi il retournait. Son visage exprimait à la
fois l’émoi et la consternation.
    « J’attends, femme ! » répétait Billy.
    Subitement, Gwenda éprouva de la compassion pour cette Annet
si peu attachante. Pourquoi tout le monde se sentait-il autorisé à lui poser
des questions dérangeantes ?
    Enfin, celle-ci répondit à la question de son mari par un
hochement de tête.
    Une fureur noire s’empara de Wulfric. « Qui
donc ? » rugit-il.
    À quoi Billy lui jeta : « Ce n’est pas ton
affaire, Wulfric. Rentre chez toi ! »
    Perkin intervint timidement : « Je ne veux pas
d’ennuis. Nous ne devons pas nous laisser détruire par tout ça. »
    Billy se tourna vers son beau-père avec rage. « Que
dites vous ? Que nous devons rester sans réagir ?
    — À nous faire un ennemi du seigneur, nous vivrons une
vie de misère jusqu’à la fin de nos jours.
    — Mais il a violé Annet ! »
    Wulfric s’écria, incrédule : « C’est Ralph qui a
fait ça ?
    — Dieu le punira, répondit Perkin.
    — Moi aussi, par le Christ ! dit Wulfric.
    — Wulfric, je t’en supplie ! » s’exclama
Gwenda, mais il se dirigeait déjà vers la porte.
    Saisie d’effroi, elle se précipita et lui saisit le bras.
Quelques minutes seulement s’étaient écoulées depuis qu’elle avait transmis à
Ralph son faux message. S’il y avait cru, avait-il cru aussi à l’urgence ?
À coup sûr, il n’avait pas encore quitté le village. « Ne va pas au
manoir, dit-elle avec ardeur. Je t’en supplie, Wulfric ! »
    Il la repoussa rudement « Écarte-toi !
    — Et ton enfant ! s’écria-t-elle en désignant
Sammy dans son couffin. Le laisseras-tu sans père ? »
    Wulfric passa la porte.
    Elle lui emboîta le pas, les autres hommes le suivirent.
Wulfric traversa le village comme l’ange de la mort, les bras collés le long du
corps et les poings serrés, le regard fixe, le visage tordu par un rictus de
rage. Des villageois qui rentraient chez eux pour le repas et qui
l’interrogèrent n’obtinrent pas de réponse. Certains d’entre eux se joignirent
au groupe. Tant et si bien qu’au bout de quelques minutes, toute une petite
foule se dirigeait vers le manoir. Nathan le Bailli, sorti sur le pas de sa
porte, demanda à Gwenda ce qui s’était produit. Mais elle ne parvenait qu’à
répéter : « Retenez-le, s’il vous plaît. Arrêtez-le ! »
Las, c’était impossible, quand bien même quelqu’un s’y serait risqué.
    Wulfric ouvrit la porte du manoir à toute volée et pénétra à
l’intérieur, Gwenda sur les talons. La foule poussait derrière eux pour entrer
à son tour. Indignée, Vira, la servante, s’écria : « On frappe avant
d’entrer !
    — Où est ton maître ? » la coupa Wulfric.
    En voyant son expression, elle prit peur. « À l’écurie,
dit-elle, il est sur le point de partir pour Château-le-Comte. »
    Wulfric la repoussa et traversa la cuisine, toujours suivi
de Gwenda. Ils sortirent dans la cour. Ralph et Alan mettaient le pied à
l’étrier. Les apercevant, Gwenda retint un cri de dépit. À quelques secondes
près, le seigneur et son écuyer auraient eu le temps de partir !
    Wulfric s’élança.

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