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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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quelqu’un sortir de sa cabane ! Il tira
sur les rênes. Les brigands se regroupèrent autour des deux chefs, la main sur
leur arme.
    L’homme s’avançait vers eux d’un pas nonchalant. « Par
Dieu... ! » s’exclama Tam en découvrant qu’il s’agissait d’un moine.
    Un moine dont une manche de l’habit volait au vent et en qui
Ralph reconnut frère Thomas de Kingsbridge.
    « Bonjour, Ralph ! lui lançait déjà celui-ci sur
le ton qu’il aurait employé en le rencontrant par hasard dans la rue. Tu te
souviens de moi ? »
    Diable, que faisait-il ici ?
    « Tu le connais ? » s’exclama Tam.
    Thomas, arrivé par la droite jusqu’au cheval de Ralph, lui
tendit la main. Perplexe, celui-ci se baissa pour la serrer. Un moine désarmé
et manchot de surcroît ne présentait pas un grand risque. Mais Thomas fit
remonter sa main le long du bras de Ralph et lui saisit le coude.
    Du coin de l’œil, Ralph perçut un mouvement près des huttes
en pierre. Relevant la tête, il vit sortir un homme de la plus proche, suivi
d’un autre, puis d’un troisième. Soudain il en bondissait de toutes les
cahutes, et chacun insérait une flèche sur la corde de son arc ! C’était
une embuscade ! Au moment même où il s’en rendait compte, Thomas resserra
ses doigts autour de son coude et, d’un mouvement subit, l’arracha à sa selle.
    Un cri monta du groupe des proscrits. Ralph chuta sur le
sol. Effrayé, Griff fit un saut sur le côté. Comme Ralph tentait de se relever,
Thomas se laissa choir sur lui avec la violence d’un arbre abattu. Le
maintenant cloué au sol, il s’allongea sur lui tel un amant et lui murmura à
l’oreille : « Pas un geste et tu t’en sortiras sain et
sauf ! »
    Ralph entendit alors siffler des douzaines de flèches tirées
simultanément, chuintement porteur de mort et dont le bruit était aussi audible
et subit que celui d’une bourrasque d’orage. Un bruit colossal, en vérité, et
Ralph se dit qu’il devait y avoir une centaine d’archers tapis dans les abris.
Le geste de Thomas empoignant son bras avait probablement été un signal, et ils
avaient aussitôt jailli de leur cachette pour tirer.
    L’idée lui vint de repousser Thomas. Il se ravisa en
entendant gémir ses compagnons atteints par les flèches. Dans la position où il
se trouvait, il distinguait mal la scène. Il devinait seulement que plusieurs
de ses camarades avaient sorti leur épée. Hélas, ils étaient trop loin. S’ils
fonçaient vers les archers, ils seraient abattus avant d’avoir engagé le
combat. Ce serait un massacre sans qu’il y ait eu bataille. Une tambourinade de
sabots retentit. La terre vibra. Tarn l’Insaisissable avait-il décidé de
charger ou tournait-il casaque ?
    La confusion ne régna pas longtemps. Un instant plus tard,
Thomas se relevait. Il sortit un poignard de dessous sa robe de bénédictin.
« Je ne te conseille pas de dégainer. » Ralph put se convaincre alors
que les proscrits avaient battu en retraite.
    Il se remit sur ses pieds à son tour. Regardant en direction
des archers, il en reconnut plusieurs, notamment Dick le Brasseur à sa grosse
bedaine et aussi Édouard le Boucher, le gai luron toujours prêt à courir les
filles. Mais il y avait également l’accueillant Paul la Cloche, ce grincheux de
Bill Watkin et bien d’autres encore de ces citoyens timides et respectueux de
la loi qui peuplaient son ancienne ville de Kingsbridge. Ils étaient là, tous,
jusqu’au dernier. Il avait été capturé par des marchands ! Mais il y avait
plus surprenant encore : le fait qu’ils aient été conduits par un
moine ! Il dévisagea Thomas d’un air curieux. « Tu m’as sauvé la vie,
dit-il.
    — Uniquement parce que ton frère me l’a demandé,
répliqua celui-ci sèchement. S’il n’en avait tenu qu’à moi, tu n’aurais pas
touché terre vivant ! »
    *
    La prison de Kingsbridge, située au sous-sol de la halle de
la guilde, avait des murs en pierre dépourvus de fenêtre et un sol en terre
battue. Elle n’avait pas non plus de cheminée. En hiver, il n’était pas rare
que les prisonniers succombent au froid. Mais l’on était au mois de mai, et
Ralph avait un manteau de laine qui lui tenait chaud la nuit. Il disposait également
de quelques meubles que Merthin avait loués auprès de John le Sergent – une
chaise, un banc et une petite table. Le chef des forces de l’ordre occupait la
salle située exactement de l’autre côté de la

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