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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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confiance et souhaitaient tous qu’il
continue à occuper ce poste avantageux pour eux. Moyennant quoi, Elfric
disposait d’une assise solide.
    « Je n’aime pas l’incertitude », déclara Godwyn
tout de go.
    Elfric prit une bouchée de cygne et marmonna un éloge à
propos de sa cuisson avant de demander : « L’incertitude en
quoi ?
    — En ce qui concerne l’élection du nouveau prévôt.
    — Toute élection est incertaine de par sa nature même.
À moins, bien sûr, qu’il ne se présente qu’un seul candidat.
    — Je préférerais ça.
    — Moi aussi, naturellement. À condition encore que je
sois ce candidat.
    — C’est ce que je voulais dire. »
    Elfric releva les yeux de son assiette.
« Vraiment ! »
    Elfric avala sa bouchée. « Assez loin ! dit-il et
il descendit une lampée de vin pour s’éclaircir la voix. D’autant que je le
mérite ! continua-t-il, et sa voix vibra d’une légère indignation. Je suis
aussi bon que les autres, n’est-ce pas ? Pourquoi ne serais je pas
prévôt ?
    — Avez-vous l’intention de poursuivre l’action
entreprise en vue d’obtenir une charte pour la ville ? »
    Elfric regarda longuement Godwyn d’un air pensif :
« Me demandez-vous de retirer la requête ?
    — Si vous êtes élu prévôt, oui.
    — Est-ce une manière de me proposer votre soutien pour
remporter l’élection ?
    — Oui.
    — Comment ?
    — En éliminant votre rivale.
    — Je ne vois pas comment vous pourriez le faire »,
déclara Elfric d’un air sceptique.
    Godwyn hocha la tête à l’adresse de Philémon, qui
déclara : « Je crois que Caris est hérétique. »
    Elfric en laissa tomber son couteau. « Vous voulez lui
intenter un procès en sorcellerie !
    — Il ne faut en toucher un mot à personne ! ajouta
Philémon. Si jamais l’information venait à ses oreilles, elle risquerait de
prendre la fuite... Comme Mattie la Sage.
    — J’ai laissé entendre à certaines gens que Mattie
avait été capturée et passerait samedi devant la cour ecclésiastique. À la
dernière minute, quelqu’un d’autre sera jugé. »
    Elfric comprit à demi-mot. « Et les procès en cour
ecclésiastique ne nécessitent ni acte d’accusation ni jury, ce qui est bien
commode. Et vous serez l’un des juges, bien sûr ? demanda-t-il en se
tournant vers Godwyn.
    — Malheureusement, non. La séance sera présidée par
l’évêque Richard. Nous devons absolument lui apporter des preuves convaincantes.
    — En avez-vous ? s’enquit Elfric sur un ton
suspicieux.
    — Quelques-unes. Nous aimerions pouvoir en présenter
davantage. Celles que nous détenons suffiraient si l’accusée était une vieille
femme sans famille ni amis, comme Nell la folle. Mais Caris est connue de tous
et elle descend d’une famille riche et influente, je n’ai pas besoin de vous le
rappeler. »
    Et Philémon d’ajouter : « C’est une grande chance
pour nous que son père soit trop malade pour quitter sa couche. Dieu ne veut
pas qu’il défende sa fille...»
    Godwyn manifesta son assentiment d’un signe de tête.
« Néanmoins, dit-il, elle a beaucoup d’amis. Nos preuves doivent donc être
irréfutables.
    — Qu’avez-vous en tête ? » voulut savoir
Elfric.
    Ce fut Philémon qui répondit : « Il serait fort
utile qu’un membre de sa famille témoigne l’avoir entendue invoquer le diable
ou converser avec quelqu’un dans une pièce manifestement vide. Ou l’avoir vue
tenir un crucifix à l’envers. »
    Pendant un moment, Elfric donna l’impression de ne pas avoir
compris ce qu’on réclamait de lui. Enfin, il réagit : « Ah !
    Et ce membre de la famille, ce serait moi ?
    — Réfléchissez très sérieusement avant de répondre.
    — Vous me demandez de vous aider à envoyer à la potence
la sœur de ma femme ?
    — Votre belle-sœur, oui. Laquelle se trouve être
également ma cousine, répondit Godwyn.
    — Eh bien, je vais y réfléchir. »
    L’ambition, la vanité et l’avidité se lurent tour à tour sur
les traits d’Elfric, révélant à son interlocuteur le cheminement de ses
pensées. Pour un homme comme lui, préoccupé de profit et de gloire personnelle,
la position de prévôt offrait des ressources infinies, contrairement à Edmond
qui s’était dévoué corps et âme au bonheur de tous les marchands de sa ville,
sans jamais faire passer le sien en premier. Et Godwyn s’émerveilla de la façon
dont le Seigneur utilisait les

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