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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Dans la vallée de
l’Outhenby, à une demi-journée de marche d’ici, au sud-ouest. Nous avons besoin
de tout le monde.
    — Qui êtes-vous ?
    — Je m’appelle Harry et je suis le laboureur
d’Outhenby. » Outhenby devait être un grand village prospère pour posséder
en propre un laboureur, se dit Gwenda. En général, les laboureurs travaillaient
pour tout un groupe de villages. « Et qui est votre seigneur ?
    — La prieure de Kingsbridge. »
    — Mère Caris ? » La bonne humeur de Gwenda
s’amplifia à l’annonce de cette nouvelle.
    « Oui, c’est la nouvelle prieure, dit Harry. Une femme
qui n’a pas les deux pieds dans le même sabot.
    — C’est bien vrai !
    — Elle veut que ses champs soient cultivés pour nourrir
le couvent ; elle ne tolère aucune excuse.
    — Il y a des maisons, chez vous, pour accueillir les
ouvriers ? Loger ceux qui ont des familles ?
    — Des quantités, malheureusement. La peste a tué tant
de gens !
    — Et c’est au sud-ouest d’ici, dites-vous ?
    — Prenez la route du sud en direction de Badford et
remontez l’Outhen.
    — Oh, ce n’est pas pour moi que je m’informe, mais pour
des amis, précisa Gwenda par souci de prudence.
    — Je comprends, fit-il sans la croire. Eh bien,
transmettez-leur de venir aussi vite qu’ils le peuvent. Nous avons encore des
labours et des semailles à finir.
    — Je n’y manquerai pas. »
    La tête lui tournait un peu, comme si elle avait bu du vin
très fort. Gagner deux pennies par jour en travaillant pour Caris, abandonner
Ralph, Perkin et cette aguicheuse d’Annet à des lieues derrière eux, c’était un
rêve !
    Elle alla se rasseoir près de Wulfric. « Tu as
entendu ?
    — D’autres aussi, malheureusement ! » Il
désigna du doigt un homme debout près de la porte de la taverne. Gwenda se
retourna : c’était Joby, son père !
    *
    Vers le milieu de l’après-midi, Nathan ordonna à Wulfric
d’atteler le cheval. « Il est temps de rentrer !
    — Nous allons avoir besoin d’une avance sur notre
salaire de la semaine.
    — Vous serez payés dimanche, comme d’habitude, répondit
Nathan, l’esprit ailleurs. Attelle la rosse, je te dis ! »
    Mais Wulfric insista : « Je te demande de me payer
aujourd’hui. Tu as de l’argent, tu as vendu tout le bois. »
    Nathan se retourna et le dévisagea. « Et en vertu de
quoi je te paierais en avance ? jeta-t-il, agacé.
    — Parce que je ne rentre pas à Wigleigh, ce soir.
    — Et pourquoi ça ? s’enquit Nathan, étonné.
    — Parce que nous allons à Melcombe, expliqua Gwenda,
prenant le relais.
    — Quoi ? s’écria Nathan, outré. Les gens comme
vous n’ont rien à faire à Melcombe.
    — Nous avons rencontré un pêcheur qui recrute des
hommes d’équipage pour deux pennies la journée. » Gwenda avait inventé
cette histoire dans l’espoir de brouiller les pistes.
    Et Wulfric d’ajouter : « Nos respects au seigneur
Ralph, et que Dieu le protège.
    — À vrai dire, nous espérons bien ne jamais le
revoir ! » lâcha Gwenda pour le simple plaisir de prononcer cette
phrase.
    Nathan s’indigna : « Mais il ne veut peut-être pas
vous voir partir.
    — Il ne peut rien nous interdire, répliqua Wulfric.
Nous ne sommes pas serfs, puisque nous n’avons pas de terres !
    — Tu es fils de serf ! objecta Nathan.
    — Ralph m’a dépossédé de mon héritage. Il serait
malvenu de me réclamer obéissance.
    — C’est dangereux pour un pauvre de faire valoir ses
droits.
    — Je sais, mais je le fais quand même. Advienne que
pourra !
    — Ça ne se passera pas comme ça ! menaça Nathan.
    — Alors, je l’attelle toujours ce canasson ?
    — Bien sûr », bougonna Nathan, pestant contre sa
bosse qui l’empêchait d’accomplir toutes sortes de tâches et ce cheval, bien
trop grand pour lui.
    « Je le ferai avec grand plaisir si tu as la bonté de
me payer d’abord mon dû ! »répéta Wulfric.
    Nathan exhuma sa bourse et entreprit de compter six pennies
d’argent d’un air furieux.
    Gwenda les empocha, Wulfric attela le cheval.
    Nathan s’éloigna sans un mot.
    « Et voilà ! soupira Gwenda. Une bonne chose de
faite ! »
    Elle regarda Wulfric : son sourire allait d’une oreille
à l’autre. « Qu’est-ce que tu as ?
    — Comment dire ? J’ai l’impression qu’on vient de
me libérer d’un joug de fer que je portais depuis des années.
    — Eh bien, c’est formidable !

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