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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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s’écarta de Merthin avec une brusquerie coupable et se
retourna, cherchant à voir qui avait parlé. Une jeune fille, un bébé dans les
bras, était assise sur un banc à l’autre bout de la pièce.
« Tilly ! » s’écria Caris.
    Celle-ci s’était levée. « Pardonnez-moi, dit-elle.
Excusez-moi si je vous ai fait peur. »
    Caris la dévisagea, soulagée. Tilly ne ferait rien qui
puisse lui nuire. Elle l’aimait beaucoup depuis l’époque où elle avait été
pensionnaire au couvent, avant d’épouser Ralph Fitzgerald.
    Néanmoins, que faisait-elle ici ? Elle avait l’air épuisé
et effrayé.
    « Tu te sens bien ? s’enquit Caris.
    — Je suis un peu fatiguée. »
    Elle chancelait. Caris se précipita pour la soutenir.
    Comme le bébé s’était mis à pleurer, Merthin le prit dans
ses bras et entreprit de le bercer. « Là, là, mon petit neveu...» Il
semblait parfaitement maîtriser la situation.
    « Comment es-tu venue jusqu’ici ? voulut savoir
Caris.
    — À pied.
    — À pied ? Depuis Tench ? Et avec Gerry dans
les bras ? s’ébahit Caris, car un enfant de six mois, c’était déjà un
fardeau.
    — Ça m’a pris trois bons jours.
    — Bonté divine. Mais que s’est-il passé ?
    — Je me suis enfuie.
    — Ralph ne s’est pas lancé à ta recherche ?
    — Si, avec Alan. J’étais dans la forêt. Je me suis
cachée dans les taillis en les entendant arriver. Heureusement, Gerry a été très
sage, il n’a pas pleuré. »
    Caris sentit sa gorge se nouer en se représentant la scène.
    « Mais... pourquoi t’es-tu enfuie ?
    — Parce que Ralph veut me tuer », expliqua Tilly,
et elle éclata en sanglots.
    Caris la fit asseoir. Merthin lui apporta une coupe de vin.
Ils la laissèrent pleurer tout son saoul. Caris prit place sur le banc à côté
d’elle et entoura ses épaules de son bras, laissant Merthin continuer à bercer
Gerry. Elle attendit que Tilly sèche ses larmes pour demander :
« Qu’est-ce qui te fait croire que Ralph veut te tuer ?
    — Je le sens... à la façon dont il me regarde...
    — J’aimerais pouvoir dire que mon frère en est
incapable, marmonna Merthin.
    — Mais pourquoi voudrait-il faire une chose
pareille ? Dit Caris.
    — Je ne sais pas, gémit Tilly. Tout a commencé aux
funérailles d’oncle William. Là-bas, Ralph a rencontré un avocat de Londres, un
certain sieur Grégory Longfellow.
    — Je le connais, dit Caris. C’est un homme intelligent,
mais je ne l’aime pas.
    — Depuis, Ralph n’est plus le même. Il me fait peur.
J’ai le sentiment que tout est lié à ce sieur Longfellow.
    — Il faut vraiment que tu aies eu peur pour te lancer
dans un tel voyage avec ton enfant.
    — Je sais que ça paraît une invention, mais il reste
des heures à me fixer avec des yeux pleins de haine ! Comment peut-on
regarder sa femme ainsi ?
    — Calme-toi ! Tu as bien fait de venir. Ici, tu es
en sécurité.
    — Je peux rester ? Vous n’allez pas me renvoyer
chez moi, n’est-ce pas ? demanda-t-elle d’une voix suppliante.
    — Bien sûr que non. »
    Caris croisa le regard de Merthin et comprit qu’il la
jugeait imprudente de s’avancer ainsi. Si les églises étaient considérées en
règle générale comme des lieux d’asile, il était peu probable qu’un couvent
soit habilité à offrir refuge à l’épouse et au fils d’un seigneur, héritier du
titre. Il était à croire que Ralph obligerait Tilly à abandonner son enfant.
Néanmoins, Caris répéta de sa voix la plus assurée : « Tu peux rester
ici aussi longtemps que tu le souhaiteras !
    — Oh, merci !
    — Tu logeras dans l’une des chambres d’hôtes au-dessus
de la grand-salle de l’hospice, poursuivit Caris, espérant de tout son cœur
être en mesure de tenir sa promesse.
    — Mais... si Ralph vient me chercher ? s’inquiéta
Tilly.
    — Il n’osera pas. Toutefois, si tu préfères, tu peux
dormir dans l’ancienne chambre de mère Cécilia, au fond du dortoir du couvent.
    — Oh oui ! S’il vous plaît ! »
    Une servante du prieuré entra pour dresser la table.
« Je vais t’emmener au réfectoire, dit Caris. Ton dîner achevé, tu iras te
reposer. »
    Comme elle se levait, elle fut prise d’un vertige et dut
prendre appui sur la table pour ne pas perdre l’équilibre.
    « Qu’est-ce qui t’arrive ? s’exclama Merthin avec
angoisse, le petit Gerry toujours dans les bras.
    — Un coup de fatigue. Ça ira mieux

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