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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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pas eu de femme depuis six mois. Avant, il baisait la prieure, mais elle a
été obligée de le congédier quand Philémon a rappliqué. »
    Ralph feignit d’être choqué. « Les bonnes sœurs ne sont
pas censées entretenir ce genre de relations.
    — Mère Caris est une femme formidable, mais elle a le feu
au cul. Ça se voit à sa démarche. »
    Ces paroles licencieuses commençaient à exciter Ralph.
Rentrant dans le jeu d’Ella, il déclara : « C’est très mauvais, pour
un homme, de rester aussi longtemps sans femme.
    — Oui, c’est bien mon avis.
    — Ça provoque des... gonflements. »
    Elle pencha la tête de côté en haussant les sourcils. Ralph
baissa les yeux vers son bas-ventre. Elle suivit son regard.
« Bigre ! Ça m’a l’air bien désagréable. » Elle posa la main sur
sa queue dressée.
    Au même moment, Philippa s’avança.
    Ralph se figea, à la fois saisi d’effroi et furieux contre
lui même de se sentir coupable.
    « Je monte me coucher... Oh ! »
    Philippa fixait la main d’Ella qui n’avait pas lâché prise
mais pressait au contraire doucement le membre de Ralph, en dévisageant la
comtesse avec un sourire triomphant.
    Le visage de Philippa s’empourpra. Ralph vit l’embarras et
le dégoût se répandre sur ses traits.
    Il voulut dire quelque chose, mais aucune explication
satisfaisante ne lui vint à l’esprit. Il n’avait pas envie de présenter des
excuses à cette mégère qui lui tenait lieu d’épouse. Elle n’avait pas volé
l’humiliation qu’elle subissait. Néanmoins, il se sentait un peu idiot, assis
avec une catin de taverne qui lui massait la queue, pendant que son épouse, la
comtesse de Shiring, se tenait devant eux, pétrifiée de honte.
    La scène ne dura qu’un instant. Ralph émit un son étranglé,
Ella partit d’un petit rire et Philippa laissa échapper un
« Oh ! » écœuré, avant de s’éloigner, plus hautaine encore que
de coutume. Avec la grâce d’une biche escaladant une colline, elle grimpa les
marches de l’escalier et disparut sans se retourner.
    Un mélange de gêne et de colère s’était emparé de Ralph et
il se fustigeait en son for intérieur, estimant que rien ne justifiait de tels
sentiments. Cependant, son intérêt pour Ella diminua sensiblement. Il retira sa
main de son entrejambe.
    « Reprenez un peu de vin », susurra-t-elle, mais
Ralph, qui sentait venir une migraine, repoussa la tasse en bois qu’elle
s’était empressée de remplir pour lui.
    Ella posa une main apaisante sur son bras en murmurant d’une
voix chaude : « Ne me laissez pas tomber après m’avoir...
émoustillée. »
    Il se dégagea et se leva.
    Les traits d’Ella prirent une expression dure. « Vous
feriez bien de me donner une petite compensation. »
    Il plongea la main dans sa bourse et en sortit, au hasard,
une poignée de pièces qu’il jeta brutalement sur la table sans même un coup
d’œil à Ella.
    Elle se hâta d’empocher l’argent.
    Ralph monta dans sa chambre. Philippa était assise, tout
habillée, sur le lit, adossée au montant de bois. Elle avait seulement retiré
ses chaussures. Elle le regarda entrer dans la pièce d’un œil accusateur.
    « Vous n’avez aucun droit d’être en colère contre
moi ! s’écria-t-il.
    — Je ne suis pas en colère, c’est vous qui
l’êtes ! »
    Elle réussissait toujours à retourner la situation à son
avantage. Il n’eut pas le temps de trouver une réplique qu’elle enchaînait
déjà : « Ne seriez-vous pas plus heureux si je vous
quittais ? »
    Il la dévisagea, stupéfait. C’était bien la dernière chose à
laquelle il s’attendait. « Pour aller où ?
    — Ici, au couvent. Oh, pas pour prendre l’habit.
Simplement pour me retirer du monde. J’emmènerais seulement quelques
serviteurs : une bonne, un clerc et mon confesseur. Mère Caris est
d’accord.
    — Ma dernière femme m’a déjà quitté pour entrer au
couvent. Que vont penser les gens ?
    — Bien des femmes de la noblesse le font à un moment de
leur vie. Certaines y restent à tout jamais, d’autres non. Les gens croiront
que vous m’avez répudiée parce que je ne suis plus en âge de procréer, ce qui
est sans doute le cas. De toute manière, vous souciez-vous vraiment de ce
qu’ils pensent ? »
    L’espace d’un instant, l’idée le traversa que ce serait
dommage pour son fils Gerry de ne plus avoir Odila auprès de lui. Puis la
possibilité de se retrouver

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