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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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du principe qu’on va
survivre, mais la vérité, c’est qu’on n’en sait rien. » Il avait lâché ces
mots comme si elle l’avait irrité.
    « Ne pensons pas au pire. »
    Elle enroula ses bras autour de sa taille et pressa ses
seins contre son corps mince, éprouvant la fermeté de son torse sous son corps
tendre et offert.
    Il la repoussa avec tant de violence qu’elle manqua tomber.
    « Non ! » cria-t-il.
    Elle en fut aussi ébahie que s’il venait de la frapper.
« Qu’y a-t-il ?
    — Arrête de me caresser !
    — Je t’ai juste...
    — Ne le fais pas, c’est tout ! Tu m’as quitté il y
a neuf mois. Je t’ai dit que c’était la dernière fois, et j’étais
sérieux. »
    Elle ne comprenait pas sa colère : « Mais je t’ai
juste pris dans mes bras...
    — Eh bien, ne le fais pas ! Nous ne sommes plus
amants. Tu n’as aucun droit de faire ça.
    — Je n’ai pas le droit de te toucher ?
    — Non !
    — Je ne savais pas que j’avais besoin d’une permission.
    — Tu le sais très bien. Toi non plus, tu ne laisses pas
les gens te toucher !
    — Merthin, tu n’es pas « les gens ». Je te
connais, et tu me connais. »
    Mais en disant ces mots, elle savait que c’était lui qui
avait raison et elle tort. Elle l’avait rejeté et refusait d’en accepter les
conséquences. La scène avec Harry l’avait laissée brûlante d’un désir qu’elle
était venue assouvir auprès de lui. Elle s’était dit que ses gestes affectueux
n’étaient que l’expression d’une tendre amitié, mais c’était un mensonge. Telle
une dame riche et oisive qui se désintéresse d’un livre puis le reprend quand
l’envie la saisit, elle avait voulu disposer de Merthin à sa guise, sans
vergogne. Pendant tout ce temps, elle lui avait retiré le privilège de la
toucher. Elle ne pouvait pas le revendiquer maintenant pour la simple raison
qu’un jeune laboureur musclé avait pris la liberté de l’embrasser.
    Malgré tout, elle se serait attendue à ce que Merthin le lui
fasse remarquer avec plus de gentillesse et d’affection. Or il venait de se
comporter avec une hostilité brutale. Aurait-elle perdu son amitié en refusant
son amour ? Ses yeux s’embuèrent de larmes. Elle se détourna et regagna
l’échelle.
    Elle eut du mal à grimper. L’escalade requérait un effort
physique important et elle se sentait vidée de toute son énergie.
    Elle fit une pause et jeta un regard en bas. Merthin s’était
rapproché de l’échelle et la maintenait fermement pour l’empêcher de se
balancer.
    Quand elle atteignit les derniers barreaux, elle baissa de
nouveau les yeux vers le fond du trou. Merthin était toujours là. Il lui vint à
l’idée qu’un simple saut mettrait fin à ses malheurs. Une chute de cette
hauteur sur la pierre ne pardonnerait pas. Elle mourrait sur le coup.
    Merthin parut deviner ses pensées car, d’un geste impatient
de la main, il lui fit signe de se hâter. Elle songea à quel point il serait
bouleversé si elle se tuait et, un bref instant, elle prit plaisir à imaginer
son désespoir et ses regrets. Elle avait la conviction que Dieu l’accueillerait
avec miséricorde, à supposer que l’au-delà existe vraiment.
    Elle gravit les derniers barreaux, se hissa sur la terre
ferme. Quelle bêtise ! Elle n’allait pas mettre fin à ses jours :
elle avait beaucoup trop à faire. Elle retourna au couvent.
    C’était l’heure des vêpres. Novice, elle s’était beaucoup
agacée de la perte de temps que représentaient les offices. Mère Cécilia
s’était ingéniée à lui assigner des tâches lui permettant, le plus souvent, de
ne pas y assister. Aujourd’hui, elle voyait dans ces moments passés dans le
sanctuaire une agréable occasion de méditer et de se reposer. Elle mena dans la
cathédrale la procession des religieuses.
    Cette dispute avec Merthin n’était qu’un incident
déplaisant. Elle n’allait pas se laisser abattre. Elle s’efforça de chanter les
Psaumes, mais elle avait bien de la peine à réprimer ses larmes !
    Le souper, après l’office, se réduisait à de l’anguille
fumée. De goût puissant et de consistance élastique, ce n’était pas le mets
favori de Caris. De toute façon, elle n’avait pas faim. Elle se contenta de
grignoter un peu de pain.
    Puis elle se retira dans son officine. Deux novices s’y
trouvaient, occupées à faire des copies de son livre de remèdes. Elle en avait
terminé la rédaction peu

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