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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Caris y avait rangés, il y installa
ses livres, puis vida le second coffre, alignant sur une autre étagère des
lames effilées destinées à inciser les veines et des flacons en forme de goutte
utilisés pour l’examen des urines.
    D’un ton neutre, Caris s’enquit : « Comptez-vous
passer beaucoup de temps ici, frère Sime ? »
    Philémon répondit pour lui ; il avait dû anticiper la
question avec délice. « Où voulez-vous qu’il aille ? s’indigna-t-il,
comme si Caris s’était montrée impertinente. C’est un hospice, que je sache.
Frère Sime est le seul médecin du prieuré. Qui soignera les malades, s’il n’est
pas là ? »
    Tout à coup, l’officine parut à Caris minuscule.
    Avant qu’elle n’ait eu le temps de répliquer, un inconnu
apparut. « Frère Thomas m’a conseillé de venir ici, dit-il. Je suis Jonas
le Poudrier, de Londres. »
    Âgé d’une cinquantaine d’années, vêtu d’un manteau brodé et
d’une toque de fourrure, l’inconnu avait des manières affables et un sourire de
commerçant. Il serra la main des différentes personnes présentes, puis
parcourut la pièce du regard, en hochant la tête d’un air approbateur devant
les impeccables rangées de pots et de fioles étiquetés par Caris.
« Remarquable, commenta-t-il. Je n’ai jamais vu d’officine aussi bien
approvisionnée ailleurs qu’à Londres.
    — Êtes-vous médecin, messire ? demanda Philémon
sur un ton prudent, soucieux d’accorder son attitude au statut de Jonas.
    — Apothicaire. Je possède une boutique à Smithfield,
près de l’hospice de Saint-Barthélemy : la plus grande de la ville, sans
vouloir me vanter. »
    Philémon se détendit. Un apothicaire n’était qu’un marchand,
bien inférieur à un prieur dans l’ordre hiérarchique. Avec une note de
raillerie dans la voix, il reprit : « Et pour quelle raison le plus
grand apothicaire de Londres nous fait-il l’honneur de sa visite ?
    — J’aimerais acheter La Panacée de Kingsbridge .
    — La quoi ?
    — Vous cultivez l’humilité, père prieur, dit Jonas avec
un sourire entendu. Mais je vois que la novice assise ici est justement en
train le recopier.
    — Ce livre ? intervint Caris. Il ne s’agit pas
d’une panacée.
    — Il explique pourtant comment guérir tous les
maux. » C’était une façon de voir les choses, en effet. « Mais
comment en avez-vous entendu parler ?
    — Je voyage beaucoup, à la recherche d’herbes rares et
d’autres ingrédients. À Southampton, j’ai rencontré une religieuse qui m’a
montré ce livre. C’est elle qui lui donnait le titre de Panacée .
    — S’appelait-elle sœur Claudia ? intervint Caris.
    — Oui, c’est cela. Je lui ai demandé de me prêter le
livre, le temps d’en faire réaliser une copie, mais elle a refusé de s’en
séparer. Elle m’a dit qu’il avait été écrit à Kingsbridge et que je pouvais
sans doute en acquérir un exemplaire ici, si je le désirais.
    — Je me souviens d’elle », dit Caris.
    Venue à Kingsbridge en pèlerinage, la jeune femme avait
séjourné au couvent et, surprise par l’épidémie de peste, y était restée pour
soigner les malades avec un dévouement extraordinaire. Lorsqu’elle était
repartie, quelques mois plus tôt, Caris lui avait offert son livre en
remerciement.
    « Un ouvrage remarquable ! s’enthousiasma Jonas.
Et en anglais, avec ça !
    — Il est destiné aux gens qui ne parlent pas le latin,
ou très peu.
    — Il n’existe aucun livre semblable dans aucune langue
que ce soit !
    — Qu’a-t-il de si original ?
    — Sa table des matières ! s’exclama Jonas. Elle
est unique !
    Au lieu des humeurs du corps ou des classes de maladies, les
chapitres font références aux douleurs du patient. Donc, selon que le client se
plaint de maux de ventre, de saignements, de fièvre, de diarrhées ou
d’éternuements, il suffit de se rendre à la bonne page pour savoir quel remède
lui offrir !
    — Oui, je ne doute pas un instant que ce soit parfait
pour les apothicaires et leurs “client” », persifla Philémon.
    Jonas sembla ne rien remarquer de la raillerie. « Je
suppose, père prieur, que vous êtes l’auteur de cet ouvrage inestimable ?
    — Certainement pas !
    — Mais alors, qui... ?
    — C’est moi qui l’ai écrit, dit Caris.
    — Une femme ! s’émerveilla Jonas. Mais d’où
tenez-vous toutes ces informations ? La plupart d’entre elles ne figurent
dans

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