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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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après Noël et déjà des apothicaires, des religieuses,
des barbiers et même quelques médecins lui en avaient réclamé des exemplaires.
Le recopier faisait désormais partie de l’apprentissage des novices qui
souhaitaient se vouer aux soins des malades. Comme c’était un recueil court et
sans enluminures, il n’était pas cher à fabriquer et la demande ne faiblissait
jamais.
    La pièce était si petite qu’à trois on s’y sentait à
l’étroit. Il tardait à Caris de s’installer dans l’officine de l’hôtel-dieu qui
serait bien plus vaste et claire.
    Éprouvant un besoin de solitude, elle envoya les novices se
coucher. Las, quelques instants plus tard, dame Philippa poussait la porte.
    Caris n’avait pas de grandes affinités avec la comtesse,
mais elle éprouvait de la compassion pour elle, et elle était heureuse d’offrir
l’asile à une femme qui fuyait un mari tel que Ralph. Philippa ne la dérangeait
pas : elle avait peu d’exigences et passait la plupart de son temps dans
sa chambre, peu disposée, semblait-il, à partager la vie de prière et de
sacrifice des religieuses. Mais Caris n’allait pas lui jeter la pierre.
    Elle l’invita à s’asseoir.
    D’une courtoisie irréprochable, Philippa n’était cependant
pas femme à cacher ses sentiments. Elle déclara sans préambule : « Je
veux que vous laissiez Merthin tranquille.
    — Je vous demande pardon ? balbutia Caris,
stupéfaite et piquée au vif.
    — Je sais que vos fonctions respectives requièrent que
vous vous parliez, mais vous ne devez ni l’embrasser ni même le toucher.
    — Comment osez-vous ? »
    Que savait Philippa et, surtout, en quoi ses relations avec
Merthin la concernaient-elles ?
    « Il n’est plus votre amant. Cessez de
l’importuner. » Merthin avait dû lui raconter leur querelle de cet
après-midi. « Mais pourquoi vous a-t-il... ? » Elle n’acheva
pas, devinant la réponse à sa question avant même d’avoir fini de la poser.
    « Il n’est plus à vous, assena Philippa, confirmant son
intuition. Il est à moi.
    — Oh, mon âme ! s’écria Caris, atterrée. Merthin
et vous ?
    — Exactement !
    — Avez-vous déjà... ?
    — Oui.
    — Et je n’en savais rien ! » Elle se sentait
trahie, quand bien même elle n’avait rien à reprocher à Merthin. « Mais
comment... ? Où... ?
    — Vous n’avez pas besoin de connaître les détails.
    — Non, bien sûr...»
    Ils devaient se retrouver chez lui, sur l’île aux lépreux.
La nuit, sans doute. « Depuis combien de temps ?
    — Cela n’a pas d’importance. »
    Moins d’un mois, forcément, calcula Caris, puisque avant
Philippa vivait encore à Château-le-Comte. « Vous n’avez pas
traîné ! » lâcha-t-elle.
    C’était une raillerie bête et méchante, que Philippa eut la
grâce d’ignorer. « C’est vous qui l’avez abandonné, reprit-elle. Il aurait
tout donné pour rester avec vous. Surmonter sa peine et aimer quelqu’un d’autre
ne lui ont pas été faciles, mais il y est parvenu. Alors, ne vous avisez pas de
venir le tourmenter. »
    Caris aurait voulu la rabrouer, lui jeter, avec toute sa
colère, qu’elle n’avait aucun droit de lui donner des ordres ni de lui faire
des leçons de morale, mais elle se rendait compte que Philippa avait raison sur
un point : elle devait oublier Merthin à tout jamais.
    Elle ne voulait pas s’effondrer devant la comtesse.
« Pourriez-vous me laisser, maintenant ? » dit-elle en tentant
d’imiter sa voix ferme et hautaine.
    Il en fallait plus pour décontenancer Philippa. « Vous
ne l’importunerez plus ? »
    Caris n’avait plus le courage de résister. Elle rendit les
armes. « Non, bien sûr.
    — Merci », dit Philippa.
    Elle sortit. Caris attendit qu’elle se soit éloignée pour
éclater en sanglots.

 
78.
    Philémon se révéla un prieur tout aussi incompétent que
Godwyn, incapable de gérer les finances du prieuré. Pendant les quelques mois
où elle avait occupé ce poste, Caris avait établi une liste des différentes
sources de revenus du monastère :
     
    1. Redevances.
    2. Part sur les bénéfices issus de l’industrie et du
commerce (dîme).
    3. Bénéfices issus de l’exploitation agricole des
domaines seigneuriaux.
    4. Bénéfices issus des moulins à grains et des autres
moulins industriels.
    5. Péages sur la traversée des rivières et prélèvement
d’une part de la pêche.
    6. Patente sur les étals des

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