Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
Jonno... vous n’avez
pas vu Sam de Wigleigh.
    — Sam de Wigleigh ? Jamais entendu parler de lui,
la mère ! » la rassura un journalier, bientôt approuvé par les
autres. Les serfs s’entraidaient volontiers quand il s’agissait de déjouer les
manœuvres des baillis.
    Revenus au hameau sans avoir croisé le fils de Nathan, mère
et fils se dirigèrent vers l’église dans l’espoir de s’y réfugier. Les chapelles
de campagne, rarement ornées d’objets précieux, demeuraient le plus souvent
ouvertes en permanence. Que feraient-ils si celle-ci avait porte close ?
Ils n’en avaient aucune idée.
    Rasant les murs, ils parvinrent en vue de l’édifice. Hélas,
un poney noir était attaché à un piquet devant chez Liza. Gwenda ne put retenir
un gémissement : Jonno avait hérité de son père son ignoble ruse ; à
la faveur du crépuscule, il avait dû rebrousser chemin sans être vu, persuadé
qu’elle ramènerait son fils au village. Il ne s’était pas trompé.
    Empoignant Sam par le bras, elle voulut l’entraîner à
l’intérieur de l’église. Au même moment, Jonno sortit de la maison de Liza.
    « Sam ! Je savais bien que je te
retrouverais ! »
    La mère et le fils s’immobilisèrent puis se retournèrent
lentement.
    « Que comptes-tu faire ? lança Sam, en appui sur
sa pelle en bois.
    — Te ramener à Wigleigh, pardi ! déclara le fils
du bailli avec un sourire de triomphe.
    — J’aimerais voir ça ! »
    Des paysans arrivaient de l’autre côté du hameau, des femmes
en minorité. Ils s’attroupèrent.
    Jonno sortit de sa sacoche un objet métallique muni d’une
chaîne : « Je vais te mettre aux fers. Si tu as une once
d’entendement, tu n’opposeras pas de résistance. »
    Gwenda s’étonna de son sang-froid. Espérait-il vraiment
capturer Sam à lui tout seul ? Il était bien charpenté, mais il était loin
d’avoir la carrure de son fils. Comptait-il sur l’aide des villageois ?
Certes, il avait la loi pour lui, mais rares seraient les paysans à lui prêter
main-forte. Il ne devait pas avoir conscience de ses limites, tout simplement,
animé qu’il était par la fougue de la jeunesse !
    « Méfie-toi, Jonno ! Je te flanquais déjà des
raclées quand on était petits. »
    S’il était une chose que Gwenda redoutait, c’était bien que
les deux garçons se battent. Que Sam l’emporte ou non, il n’en était pas moins
un fugitif, un coupable aux yeux de la justice. Elle tenta d’intervenir :
« Il est trop tard pour prendre la route. Pourquoi ne pas en rediscuter
demain matin ? »
    Jonno eut un petit rire méprisant : « Pour que Sam
file en douce avant l’aube, comme vous-même ce matin ? Pas question !
Il dormira cette nuit les fers aux pieds ! »
    Les compagnons de Sam, arrivés à leur tour, se joignirent à
la petite foule.
    « Les honnêtes gens ont le devoir de m’aider à arrêter
ce fugitif, décréta Jonno. Quiconque m’en empêchera subira les foudres de la
loi !
    — Vous pouvez compter sur moi pour surveiller votre
canasson ! » lança le borgne et les autres s’esclaffèrent.
    Les villageois ne se ralliaient pas à Jonno, mais ils ne
prenaient pas non plus la défense de son fils, remarqua Gwenda.
    Jonno voulut agir sans tarder. Sa chaîne dans les mains, il
se jeta dans les jambes de Sam, cherchant à l’entraver par surprise.
    Face à un homme plus âgé, la tactique aurait pu réussir,
mais Sam eut la riposte prompte : il recula d’un pas et balança sa jambe
couverte de purin sur le bras de Jonno.
    Sous l’effet de la douleur, le fils du bailli lâcha un
grognement. Il se redressa, sa chaîne brandie, bien décidé à frapper Sam à la
tête. Un cri d’effroi glaça Gwenda, avant qu’elle ne comprenne qu’il était
sorti de son propre gosier.
    Un second pas en arrière avait déjà placé Sam hors de
portée.
    Mais Jonno, devinant qu’il allait frapper le vide, lâcha son
arme au tout dernier instant. Elle partit en vol plané.
    Sam voulut s’écarter et se baisser. Trop tard : la
ferraille l’atteignit à l’oreille et lui cingla le visage. Gwenda poussa un
hurlement, comme si c’était elle la blessée ! Les témoins regardaient la
scène, médusés. Sam vacilla, la chaîne et sa lourde menotte s’écrasèrent par
terre. Tout le monde se figea.
    Voyant du sang couler de l’oreille et du nez de son fils,
Gwenda se précipita vers lui.
    Sam recouvrait déjà ses esprits. Il projeta sa lourde

Weitere Kostenlose Bücher