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Un Monde Sans Fin

Un Monde Sans Fin

Titel: Un Monde Sans Fin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Il
fallait trouver autre chose.
    S’étant relevée, elle se dirigea vers les arbres, suivie
d’Alwyn qui comptait ses pas sur ses doigts. Arrivé au bout de la première
dizaine, il recommença. À la fin de la deuxième dizaine, il déclara :
« C’est assez loin. »
    Elle tourna vers lui un visage perdu. « Je ne peux pas
soulever ma robe. »
    Allait-il tomber dans le piège ?
    Il la regardait fixement, l’air hébété. Elle entendait
presque les pensées rouler dans son cerveau comme les grains sous la meule.
Plusieurs solutions s’offraient à lui : tenir sa robe soulevée pendant
qu’elle pisserait comme une mère aidant son bébé, mais il y avait des chances
pour qu’il trouve cela humiliant, ou bien lui délier les mains et, alors, elle
en profiterait pour s’élancer à toutes jambes dans les bois. Non, ça ne
marcherait pas. Elle était petite et fourbue, elle avait des crampes. Avec ses
longues jambes musclées, il n’aurait aucun mal à la rattraper. Alwyn dut se
dire la même chose car il libéra ses poignets.
    Gwenda s’empressa de baisser la tête pour lui dissimuler son
triomphe.
    Elle se frotta les bras pour activer la circulation. Elle
aurait volontiers planté ses doigts dans les orbites du brigand pour lui
arracher les prunelles ! À la place, elle le remercia avec gratitude comme
s’il venait d’accomplir un acte de bonté pure.
    Il ne dit rien. Les yeux braqués sur elle, il attendait.
    Elle avait escompté qu’il se détournerait lorsqu’elle
relèverait sa robe et s’accroupirait, mais il restait à la fixer avec des yeux
encore plus intenses. Elle soutint son regard, ne voulant pas montrer sa honte
à accomplir devant lui l’un des actes les plus naturels. Elle vit sa bouche
s’entrouvrir et entendit sa respiration s’accélérer.
    Le plus dur restait à faire.
    Elle se releva lentement, lui laissant le temps de bien la
regarder avant de laisser retomber sa robe. Le voyant passer sa langue sur ses
lèvres, elle comprit qu’elle avait gagné la partie.
    Elle s’avança vers lui et s’immobilisa. « Seras-tu mon
protecteur ? » dit-elle en prenant une voix de petite fille qui ne
lui vint pas naturellement.
    Il gardait le silence, ne manifestait aucun soupçon.
Soudain, il saisit l’un de ses seins et serra brutalement les doigts.
    Elle eut un hoquet de douleur. « Pas si
fort ! » Elle prit sa main dans la sienne et la déplaça contre sa
poitrine en frottant doucement pour que le mamelon se redresse. « Sois
plus doux. C’est mieux quand tu es plus doux. » Il grogna, mais adoucit
son geste.
    Saisissant à pleines mains le col de sa robe, il dégaina son
poignard dans l’évidente intention de découper le tissu. La pensée de se
retrouver nue terrorisa Gwenda. Surtout, cela n’arrangerait pas ses affaires.
Las, le couteau faisait bien un pied de long et un récent affûtage faisait
luire sa lame pointue. Elle emprisonna le poignet d’Alwyn entre ses doigts
légers. « Inutile d’utiliser ton couteau, chuchota-t-elle. Regarde. »
S’étant reculée d’un pas, elle défit sa ceinture et, d’un mouvement rapide, fit
passer sa robe par-dessus sa tête. Elle ne portait rien en dessous.
    Ayant étendu son vêtement par terre, elle s’allongea et
s’efforça de sourire au brigand. Ce ne fut certainement qu’une horrible
grimace. Elle écarta les jambes.
    Il n’hésita qu’un bref instant.
    Le couteau serré dans sa main droite, il baissa son pantalon
et s’agenouilla entre ses cuisses. Pointant la lame vers son visage, il
l’avertit : « Au moindre ennui, je te lacère la joue.
    — Ça n’arrivera pas », le rassura-t-elle tout en
essayant d’imaginer les mots qu’un homme de sa trempe pouvait vouloir entendre
d’une femme en pareil moment. « Mon grand et fort protecteur ! »
    Pas de réaction.
    Se laissant tomber sur elle, il se mit à donner des coups de
reins. « Pas si vite », dit-elle et elle serra les dents. Il
l’écrasait en poussant de toutes ses forces et si maladroitement. Glissant sa
main entre ses cuisses, elle le guida en elle, levant les jambes le plus haut
possible pour faciliter l’entrée.
    Dressé au-dessus d’elle, en appui sur ses bras, il déposa le
poignard dans l’herbe près de la tête de Gwenda, recouvrant la poignée de sa
main droite. Puis, tout en gémissant, il entreprit de se déplacer en elle. Elle
accompagnait ses mouvements, continuant à jouer la bonne volonté, ne quittant
pas des yeux

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