Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Un paradis perdu

Un paradis perdu

Titel: Un paradis perdu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Maurice Denuzière
Vom Netzwerk:
Custer fut déterré et transporté à l'United States Military Academy, à West Point, dont le militaire était sorti lieutenant en 1861.
     
    6 Le traité stipulait cependant : « Aucune personne de race blanche ne peut s'approprier ou occuper la moindre parcelle des territoires indiens, ni les traverser sans le consentement des Indiens. »
     
    7 Élise Marienstrass, la Résistance indienne aux États-Unis, du XVI e au XX e siècle , collection Archives, Gallimard, Paris, 1980.
     
    8 Abréviation pour Elevated Railway . Comme à Paris on dit métro pour métropolitain.
     
    9 Le pont de Brooklyn fut ouvert au trafic ferroviaire en 1883. Les travaux avaient duré seize ans.
     

6.
     
    Ce fut, pour Pacal, un bel été, un de ceux qui restent dans la mémoire, telle une succession de purs moments de bonheur. Après une traversée sans aléas, de New York à Nassau, consacrée au farniente, à la lecture, à la danse et agrémentée de flirts mondains avec des esseulées peu farouches, il eût volontiers, débarquant du bateau-poste, baisé la terre de Soledad. Pour la première fois, il prit conscience que l'île était sa patrie.
     
    L'ardent soleil, l'immense douve bleue de l'Océan, le salut des palmiers royaux qui agitaient leurs pennes dans l'alizé, les bouquets rouges des flamboyants, les grappes sanglantes des bougainvillées, les myrtes roses, les trompettes d'ange des daturas, les hibiscus orangés et les orchidées tigrées : toute la flore du jardin tropical était au rendez-vous. L'oiseau moqueur, s'appliquant à imiter le chant du merle noir, soutenu par le bourdonnement des colibris et le rire des mouettes, assurait l'accueil musical.
     
    – Bienvenue at home , m'sieur Pacal, lança Sharko, le gérant du Loyalists Club, venu prendre livraison des journaux et du courrier.
     
    Étreint sur le quai, avec une émotion virile par son père, avec tendresse par Ottilia, il s'empressa, les effusions terminées, de galoper jusqu'à Cornfield Manor recevoir l'accolade de lord Simon.
     
    –  My Lord ! À dix-neuf ans, te voilà plus grand que moi, s'écria le vieil homme, admiratif.
     
    – Six pieds un pouce 1 , dit fièrement Pacal.
     
    – Et des muscles, par saint George ! ajouta le lord, tâtant les biceps de son petit-fils.
     
    – Le base-ball, le hockey, l'escrime, la natation et, depuis peu, le tennis. Si j'avais deux chevaux à la rentrée, je pourrais même jouer au polo. Nous avons plusieurs équipes à Harvard, de fameux quatuors de cavaliers, ajouta l'étudiant avec un secret espoir.
     
    – Les chevaux, tu les auras, tu les auras. Le polo, vois-tu, est mon sport favori. Je l'ai pratiqué aux Indes avec mon vieil ami Carver. Les lanciers contre les bureaucrates du vice-roi. Nous étions toujours vainqueurs. Plaies et bosses, bien sûr. Si les coups de maillet épargnaient les poneys, ils atteignaient parfois les cavaliers. Je vais te commander deux poneys du Connemara, les plus vifs, dit lord Simon, enchanté d'imaginer son petit-fils engagé dans le plus britannique des sports équestres.
     
    – Oh ! Grand merci ! Je vais écrire à mon ami Artcliff pour lui annoncer que, l'an prochain, je pourrai jouer au polo dans son équipe, déclara Pacal, satisfait, voyant réalisé le souhait qu'il n'avait osé exprimer.
     
    Lord Simon voulut ensuite tout savoir de la vie d'étudiant à Cambridge, du déroulement des études, certes, mais aussi des distractions, des amitiés, du comportement des Bostoniens envers un Anglais venu des West Indies.
     
    – La plupart de mes camarades, comme beaucoup d'Américains, sont incapables de situer les Bahamas sur une carte. Cependant les produits de nos îles figurent à l'Exposition du centenaire des États-Unis, à Philadelphie, m'a dit Robert Lowell. On y montre écaille de tortue, éponges, coquilles de conches gravées, chapeaux de paille, conserves d'ananas, bananes, goyaves, même des perroquets. Nos paniers étanches, en sisal tressé, ont, paraît-il, beaucoup de succès. Et puis, pour attirer les touristes, les délégués du Colonial Office à Nassau présentent des photographies de nos plages, à Grand Bahama, à Eleuthera, à Abaco et, même, du Royal Victoria Hotel. Car les médecins conseillent aux Américains malades des poumons de venir respirer chez nous, développa Pacal.
     
    – Pourvu qu'il n'aient pas envie de venir jusqu'à Soledad, soupira lord Simon.
     
    Ce soir-là, au dîner donné à Cornfield Manor, Pacal

Weitere Kostenlose Bücher