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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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des rapides et des chutes des rivières de l’Ontario et du Québec. Les plus impressionnantes de ces chutes, celles du niagara, sont surtout devenues une attraction touristique depuis le dix-huitième siècle. avec l’arrivée de l’électricité, elles deviennent une destination d’un genre différent, puisqu’on y trouve l’une des plus grandes centrales hydroélectriques au monde.
    dans le nord de l’Ontario et du Québec, l’électricité et des ressources abondantes en eau permettent d’implanter des scieries puis des usines de pâtes et papiers au milieu de la forêt boréale. des équipes de dynamiteurs employées par le secteur ferroviaire découvrent du nickel près de sudbury ; on y inaugurera bientôt une énorme mine de nickel.
    Les gouvernements s’ingèrent activement dans l’économie.
    L’agriculture est le secteur d’activité le plus important au Canada et, pour la plupart, les Canadiens dépendent directement ou indirectement des exploitations agricoles. Le gouvernement fédéral crée des fermes expérimentales pour favoriser la productivité agricole et étendre l’agriculture à des régions jusque-là considérées comme trop froides ou trop sèches pour essayer de l’y implanter. Les provinces s’essaient à l’éducation en agriculture. Une campagne fédérale de relevés géologiques, menée avant la Confédération, permet d’explorer la géographie souterraine du Canada et d’en publier les résultats. Les gouvernements subventionnent les chemins de fer pour qu’ils assurent leur service public, construisent canaux et docks, et draguent rivières et ports.
    il n’y a à cela rien d’inhabituel ou de différent par rapport aux pratiques en cours à la même époque aux états-Unis. Grosso modo, les percées technologiques sont les mêmes dans les deux pays. ainsi, l’électricité fait son apparition au Canada quelques années après sa première application aux états-Unis. La mise au point du téléphone, autre invention des années 1870, est en fait partagée entre les deux pays puisque son inventeur, alexander Graham Bell, partage lui-même son existence entre les deux.
    Les américains, eux aussi, subventionnent les chemins de fer, se lancent en amateurs dans l’assistance technique aux agriculteurs et aux mineurs, et pratiquent d’autres formes d’intervention gouvernementale dans l’économie.
    il vaut la peine d’insister sur ce point étant donné la tendance ultérieure, parmi les chercheurs et autres idéologues, à faire état d’un écart entre le Canada, société monarchique, axée sur le gouvernement et cultivant les valeurs communautaires, et les états-Unis, une république autonome et favorisant l’individualisme. On trouve peu de preuves permettant de 9•expansioneTdésillusion,1867–1896

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    soutenir cette analyse au dix-neuvième siècle et moins encore à mesure que le temps passera.
    dans les deux pays, les institutions économiques évoluent au rythme de l’économie. La nouvelle économie technologique repose sur la notion de temps : livraison des marchandises à temps, transport des passagers en temps voulu. Pour les entreprises qui livrent des marchandises, transportent des passagers ou assemblent des produits finis, cela implique l’établissement de normes de rendement fiables et précises. avec leur structure hiérarchique, leurs multiples départements et leur vaste main-d’œuvre, les chemins de fer en sont le prototype. Cela prend de l’organisation pour entretenir la plateforme de la voie et veiller aux approvisionnements en eau pour les chaudières des locomotives et en charbon pour les foyers13.
    suivent alors d’autres services publics, avec la même structure verticale venant d’en haut pour effectuer des tâches routinières de manière fiable et prévisible. dans les villes, les merceries et magasins généraux ou comptoirs de traite font place aux grands magasins : eaton’s et simpsons à toronto, Morgan’s et dupuis Frères à Montréal et, plus tard, la Compagnie de la baie d’Hudson et WoodWard’s à vancouver. au centre des grandes villes apparaissent d’immenses palais à plusieurs étages qui attirent l’œil et auxquels les clients peuvent se rendre en empruntant des tramways hippomobiles et, par la suite, électriques. Mais les progrès de la commercialisation ne se limitent pas aux grandes villes. À mesure que les chemins de fer assurent un approvisionnement et une livraison fiables aux

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