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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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de guerre pour refaire le plein de population, ce que les iroquois se mettent à faire. si les Hurons en tant que groupe refusent de se joindre volontairement aux Cinq-nations, ils y seront obligés par la force.
    il y a déjà eu des frictions, parfois causées par les fourrures et prenant parfois la forme de raids, entre Hurons et iroquois. L’épisode qui se prépare sera toutefois davantage qu’un conflit portant sur le commerce ou des prisonniers. entre 1648 et 1650, les iroquois détruisent systématiquement la nation huronne, tuant les Jésuites qu’ils capturent, ainsi que nombre de leurs convertis, au terme de séances de torture coutumières et horribles.
    Mais anéantir la nation ne signifie pas détruire ses membres, qui, capturés, 2•Terreàcoloniser
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    sont ramenés en territoire iroquois au sud du lac Ontario et très souvent adoptés et intégrés par leurs ravisseurs. d’autres Hurons, accompagnés de Jésuites, cherchent refuge près des établissements français sur les rives du saint-Laurent, tandis que d’autres encore s’enfuient vers l’ouest, au-delà du lac Michigan. ils y sont rejoints par ce qui reste des neutres, des Pétuns et d’autres nations, elles aussi vaincues, dispersées ou absorbées par les iroquois.
    Quelle aurait pu être la tournure des chose si les iroquois étaient restés chez eux et si la Huronie avait survécu sous la tutelle des Jésuites ?
    On peut s’en faire une idée en examinant la colonie jésuite des Guarani, en amérique espagnole, qui a connu un sort relativement meilleur ; c’est une enclave sédentaire, agricole, protégée au mieux par les prêtres des déprédations de l’empire espagnol et de ses sujets. Mais il s’agit d’une colonie essentiellement statique, les prêtres occupant le sommet et les convertis le bas de l’échelle. tant les prêtres que les Guarani finiront par être décimés par les forces séculières qui se sont développées à l’extérieur et de manière presque aussi cruelle que celle dont les iroquois ont détruit la Huronie.
    en réalité, les Français établissent des refuges pour les Hurons et les autres indigènes refoulés par les iroquois, l’un à L’ancienne-Lorette, en dehors de Québec, et l’autre à Caughnawaga, sur la rive du saint-Laurent, en face de Montréal. Les amérindiens qui y vivent dans un système informel de tutelle religieuse sont nécessairement tous convertis au catholicisme.
    Mais ces « indiens dévots » ne sont ni sédentaires ni pacifistes et leur mode de vie est le reflet d’un compromis entre la tradition et la religion. il puise à des sources tant européennes qu’amérindiennes et n’est ni européen ni amérindien, mais un mélange dynamique des deux.
    Comme le soulignera l’historien J.r. Miller, les Français ne provoquent pas les guerres qui détruisent la Huronie, bien qu’ils y contribuent de toutes sortes de façons. il y avait des échanges commerciaux et des guerres avant l’arrivée des européens et il y en aura par la suite. La seule adoption des armes à feu ou d’autres marchandises ne change pas fondamentalement la forme de la société amérindienne4.
    LA SURViE DE LA nOUVELLE-FRAncE
    La destruction de la Huronie ne constitue que le premier acte de la guerre iroquoise qui fera rage pendant soixante ans aux frontières de la nouvelle-France et dans l’arrière pays, où s’effectue la traite des fourrures approvisionnant la colonie. Pendant un certain temps, au début 32
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    des années 1650, les iroquois parviennent à isoler la nouvelle-France de l’Ouest, interrompant totalement l’apport de fourrures en provenance des lacs supérieurs (que les colons appellent « le pays d’en haut »), mais avec le temps, les iroquois ne pourront soutenir cet effort.
    Finalement, les commerçants indigènes parviennent à rejoindre les Français et, au milieu des années 1650, la traite des fourrures est de nouveau florissante. À cette époque, ce sont les tribus algonquines, surtout les Ottawa, qui apportent les pelleteries, mais les Français ne se contentent pas d’en attendre la livraison. de jeunes gens de la colonie partent pour l’Ouest avec les indiens, optant pour la vie dans les bois et l’adaptation aux mœurs indigènes comme moyen idéal pour réaliser des profits et, bien sûr, connaître l’aventure. On les appelle les « coureurs des bois ». Les pouvoirs en place n’apprécient guère leurs départs réguliers,

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