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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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décision de fonder un poste à detroit, d’établir une colonie en Louisiane et de bâtir une série d’alliances entre les amérindiens de l’intérieur des terres ne représentent qu’un aspect secondaire et local d’une politique française plus vaste.
    en 1700, Louis prend deux décisions. À la mort de son cousin en exil, le roi Jacques ii d’angleterre, il reconnaît à son fils le titre de roi d’angleterre. Fervent catholique, le roi de France accorde ainsi du crédit à un « prétendant » catholique au trône d’angleterre. deuxièmement, en dépit des prétentions de la famille royale autrichienne, Louis place son 4•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(1) 59
    petit-fils sur le trône d’espagne ; il deviendra Philippe v d’espagne. en dépit de la présence des Pyrénées, la France et l’espagne cimentent une alliance familiale ; à la mort de Louis, peut-être pourront-elles constituer une véritable union. il s’agirait certes là d’une remarquable combinaison, surtout si l’on pense ajouter à cette équation les empires français et espagnol en amérique.
    La guerre qui s’ensuit survient principalement pendant le règne d’anne, fille protestante de Jacques ii et demi-sœur de son fils, le
    « prétendant » au trône que l’on appelle Jacques iii. en europe, pour des raisons évidentes, on appellera ce conflit la guerre de succession d’espagne.
    en amérique anglaise, on l’appellera, pour des raisons tout aussi évidentes, la « Queen anne’s War », la guerre de la reine anne.
    Cette guerre se déroule principalement en europe et nous ne nous étendrons pas sur les détails des batailles livrées sur ce continent. La stratégie mise en œuvre est toutefois importante puisqu’elle caractérise non seulement la guerre en cours mais aussi celles qui suivront en amérique du nord. Les anglais profitent de ce qu’on pourrait appeler un avantage économique : les finances anglaises sont solides, ce qui permet au gouvernement de Londres de rassembler et de maintenir une importante force navale qui finira graduellement par éclipser celle de la France. Peut-être les Français pourraient-ils faire jeu égal avec les anglais sur les mers, mais ils sont empêtrés dans d’interminables combats contre les armées autrichiennes et anglaises en allemagne. Les généraux de Louis n’y connaissent que peu de succès et, à mesure que la guerre progresse, elle se déplace d’allemagne et de Belgique en France. L’enseignement, mal saisi et parfois oublié, est que l’empire américain, qu’il soit anglais ou français, n’est nulle part mieux défendu qu’en europe.
    en amérique, deux éléments importants raffermissent les positions de la nouvelle-France : tout d’abord, des centaines de kilomètres de forêts inextricables séparent la colonie française des plus proches établissements anglais en nouvelle-angleterre et à new York ; et puis, il y a les amérindiens.
    Les iroquois ne jouent pas un rôle de premier plan dans la guerre de succession d’espagne. ils cherchent surtout à garder les deux camps en dehors de leur territoire et de leurs affaires, et à tirer tout le profit qu’ils peuvent des conflits qui opposent les autres. Pour certains colons anglais, c’est là un comportement plein de bon sens, surtout après que les raids amérindiens aient fait la preuve de la vulnérabilité de leurs établissements frontaliers. au milieu de la guerre, des émissaires du Massachusetts se rendent à Québec pour négocier avec les pouvoirs français dans l’espoir de parvenir à une sorte de modus vivendi entre leurs colonies et la nouvelle-60
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    France1. aucune entente n’est scellée, peut-être parce que les pouvoirs français ne prennent guère au sérieux le risque d’une invasion à partir des colonies anglaises, dispersées et désunies.
    en réalité, toutes les colonies anglaises ne sont pas exposées aux mêmes risques pendant la guerre. Celle de new York échappe en bonne partie aux incursions françaises, ce qui n’est pas du tout le cas de la nouvelle-angleterre. Les colons européens ne jouissent pas d’un avantage militaire marqué sur les amérindiens le long de leur frontière : la milice est mal entraînée et encline à prendre panique, et les amérindiens profitent de la peur des anglais. À mesure que les colons s’éloignent des côtes en nouvelle-angleterre, ils deviennent extrêmement vulnérables.
    Les colons

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