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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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leurs prédécesseurs en bois et les pouvoirs locaux imposent des constructions en pierre pour les remplacer. C’est cependant la prospérité des bourgades, grâce à leur régime permanent de contrats gouvernementaux et aux soldes des militaires, qui assure aux habitants une prospérité suffisante pour leur permettre de construire en pierre. À Québec, agglutinées sur un cap assez court, les maisons sont hautes et étroites dans la Basse-ville, sous les falaises ; dans la Haute-ville, quartier plus chic où résident le gouverneur et l’évêque, les maisons sont plus basses mais plus spacieuses.
    Le gouverneur et l’évêque vivent avec cérémonie et, dans la mesure où la situation de la colonie le permet, dans le confort. Le gouverneur possède sa propre garde, qui présente les armes et bat du tambour sur son passage, même lorsqu’il se rend à l’église voisine. Mais, à Québec, c’est l’église qui occupe une place de choix, avec de nombreuses églises, de nombreux couvents et un collège de Jésuites qu’un visiteur suédois, de passage en 1749, décrit comme quatre fois plus grand que le « palais » du gouverneur et « le plus bel édifice de la bourgade8 ».
    depuis Québec, le gouverneur – en réalité, le « gouverneur général » – préside un empire couvrant des millions d’hectares. La plupart de ses « sujets » ne sont pas français ni blancs, mais plutôt des amérindiens dont les liens avec la couronne de France surprendraient certainement les pouvoirs de Paris. Pour les amérindiens, le gouverneur général s’appelle Onontio, selon la version mohawk du nom d’un ancien gouverneur, Montmagny, dont seront affublés tous ses successeurs. Onontio est le père, le protecteur et celui qui fait des cadeaux car, comme l’a exprimé un intendant en parlant des alliés amérindiens de la France, « ces tribus ne 64
    UnE HIsTOIRE dU Canada
    transigent jamais la moindre affaire sans faire des cadeaux pour illustrer et confirmer leurs dires9 ».
    Mais quelles tribus ? Ce sont surtout les nations de langues algonquiennes de la région des Grands Lacs – les Ottawa, par exemple –
    mais elles comprennent également un nombre considérable d’iroquoiens (surtout des Mohawks) ainsi que ce qui reste des Hurons et des autres tribus dispersées pendant les guerres du dix-septième siècle. divisés, les Mohawks sont en faveur soit des Français soit des anglais. Certains se sont réfugiés chez les Français, d’autres se sont convertis au catholicisme et on leur a fait cadeau de terres aux confins de la nouvelle-France, en dehors de Montréal (dans le cas des Mohawks) et à L’ancienne-Lorette, en dehors de Québec. Ces établissements sont directement à l’origine du système de réserves amérindiennes qui sera adopté plus tard par les gouvernements britannique et canadien.
    en Conseil, le gouverneur se fait appeler « père » et il répond à ses
    « enfants », mais ce genre de relation ne suffit pas à permettre aux Français de donner des ordres aux amérindiens et de les forcer à obéir. Comme dans les familles ordinaires, les relations manquent parfois d’harmonie et sont épicées par l’existence d’un rival britannique prêt à capter l’attention des amérindiens et à obtenir leur clientèle. Les marchands britanniques au nord et au sud de la nouvelle-France, autour de la baie d’Hudson et dans la vallée de l’Ohio, s’opposent à la mainmise française sur la traite des fourrures ; et sans cette mainmise, les prétentions françaises sur l’intérieur des terres s’effondreraient, car l’économie de la fourrure est indissolublement liée aux prétentions envers un empire.
    Pourtant, à bien des égards et même à presque tous les égards, les Français parviennent à maintenir et étendre leur empire de la fourrure.
    Opérant à partir de quelques rares postes, surtout detroit et Michilimackinac, en bordure des Grands Lacs, les Français ramassent la plus grande partie des fourrures exportées en dehors de l’amérique du nord. Confrontés à l’établissement des postes de la Compagnie de la baie d’Hudson dans les années 1720 et 1730, les commerçants et explorateurs français pénètrent dans les grandes plaines pour arriver en vue des montagnes rocheuses.
    Comme d’habitude, ils cherchent un chemin menant au Pacifique, qui leur a toujours échappé, mais ils s’efforcent aussi d’attirer les indiens des Plaines dans le marché français de

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