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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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l’intérieur des terres sont rares – quelques fermes pour approvisionner les postes de traite et des forts comme les forts detroit ou st. Louis sur le Mississippi. C’est detroit qui est le plus grand, et les relations entre les Français et les amérindiens n’y sont pas toujours pacifiques. Plus au sud, en Louisiane, se trouvent des colonies françaises plus importantes, par exemple autour de natchez, sur le Mississippi. La brutalité et l’arrogance affichées par les Français y causent une véritable rébellion amérindienne, marquée par le massacre de 227 colons français et la capture de cinquante femmes et enfants français en 1729. étant donné la population française restreinte en Louisiane, ce revers ne passe pas inaperçu dans la colonie.
    des représailles s’ensuivent. Les Français engagent d’autres tribus, ennemies des indiens de natchez, et tuent et asservissent tous les amérindiens qu’ils parviennent à trouver. « Quand cela faisait leur affaire, écrit l’historien alan taylor, les Français mettaient autant d’efforts à massacrer et asservir des autochtones que les Britanniques. » Un prêtre français tire la morale de l’expérience : « dieu souhaite que [les amérindiens]
    laissent place à d’autres peuples », ce qu’ils ne manquent pas de faire12.
    LE DéFi BRiTAnniqUE
    L’empire britannique se pose en principal rival de la suprématie française en amérique du nord. il n’est plus seulement anglais mais britannique. des mariages dynastiques, la fusion des familles royales anglaise et écossaise et la réforme, qui entraîne la conversion de la majorité des anglais et des écossais au protestantisme, entraînent la fondation d’un état commun, uni par constitution en 1707 en un royaume de Grande-Bretagne. ses habitants deviennent britanniques, une identité inventée qui 4•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(1) 67
    n’en parvient pas moins à s’enraciner. Ce sera donc une armée britannique, et non anglaise, qui envahira la nouvelle-France, et les écossais deviennent les promoteurs les plus enthousiastes du caractère « britannique ».
    La monarchie britannique est protestante. Les rois et reines doivent être protestants et seuls des protestants peuvent être élus à la Chambres des communes ou occuper une fonction publique. aux yeux des bons Britanniques, les pratiques catholiques, « papales » de la France sont odieuses. Les Français sont redoutables non seulement parce qu’ils sont Français – comme en témoigne la longue histoire de guerres médiévales entre l’angleterre et la France – mais aussi parce que ce sont des partisans serviles du pape à rome. en une ère de lumières et de tolérance accrue, les opinions de ce genre ne sont pas partagées par tous les Britanniques, mais ceux qui les ignorent le font à leurs propres risques13. en 1780 encore, Londres est secouée par des émeutes anti-catholiques et la religion (à tout le moins sa variante catholique-protestante) continuera de faire l’objet de débats animés et déterminants pour la politique de la Grande-Bretagne et de tous les peuples anglophones pendant une bonne partie du vingtième siècle et après.
    en population et en superficie, la Grande-Bretagne est plus petite que la France. Par contre, sa richesse augmente et, au milieu du dix-huitième siècle, elle devance la France tant sur le plan de la richesse et de l’activité industrielle que des recettes fiscales14. Les impôts servent à payer les dépenses des guerres avec la France et la construction d’une flotte sans égale en europe. il convient de souligner que tout cela n’a pas grand-chose à voir avec l’amérique du nord ; les guerres de 1689–1697 et de 1702–
    1713 sont d’abord et avant tout des conflits européens qui se reflètent sur les colonies et non l’inverse. La contribution des colonies aux finances britanniques est maigre et les colonies du continent nord-américain sont sans importance sur le plan économique pour le commerce avec la Grande-Bretagne jusqu’au milieu du dix-huitième siècle.
    néanmoins, la France demeure riche, suffisamment pour tâcher de compenser les désavantages hérités du traité d’Utrecht de 1713. La cession de l’acadie et de terre-neuve à la Grande-Bretagne constitue une menace pour les communications par mer entre la France et la nouvelle-France. il ne reste que les îles du golfe du saint-Laurent, principalement celle qui se trouve la plus à

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