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Une histoire du Canada

Une histoire du Canada

Titel: Une histoire du Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Bothwell
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le Canada.
    Le gouvernement britannique est fortement enclin à signer la paix.
    Les raisons en sont surtout intérieures et politiques. Le pays a un nouveau roi, George iii, de nouveaux ministres et de nouvelles politiques. La paix est hautement souhaitable et les Britanniques feront quelques concessions pour y parvenir. Les principaux perdants sont bien sûr les Français. ils 4•lesguerrespourlaconquêTedel’amérique(1) 81
    abandonnent le Canada, autrefois la nouvelle-France, et la Louisiane, en partie à la Grande-Bretagne et en partie en compensation envers l’espagne leur alliée. L’espagne perd la Floride mais récupère Cuba. Les Français conservent prise sur deux îles au large de terre-neuve, ainsi que le droit de sécher du poisson sur la côte nord de l’île, qu’on appelle la côte française.
    Les grands gagnants sont les Britanniques, surtout en amérique.
    tout le continent à l’est du Mississippi devient britannique. il n’y a plus de nouvelle-France et, avec la disparition de la menace directe française, les anciens sujets de la France en amérique du nord sont traités avec indulgence. Les habitants de la nouvelle-France ont le choix de rester ou de partir, s’ils le souhaitent – retourner en France s’ils préfèrent ou rester dans la vallée du saint-Laurent. il reste de nombreuses décisions à prendre, mais il est évident que les Britanniques ont l’intention de gouverner dans la paix en autant que possible. il est également indiqué de laisser à la partie canadienne des nouvelles possessions britanniques son caractère français, différent de celui des colonies existantes plus anciennes. Pourtant, les Français eux aussi seront transformés par les événements, aussi bien passés qu’à venir.
     

    5

Les guerres pour la
    conquête de l’Amérique (2)
    Le port et les défenses de la base britannique de Halifax en 1780, pendant la guerre de la révolution américaine.
     
    83
     
    Lesguerresanglo-françaises du dix-huitième siècle remplacent un empire nord-américain, l’empire français, par un autre, l’empire britannique. Les gens qui vivent à cette époque perçoivent l’importance de cet événement et prédisent, avec raison, qu’il en sortira de grandes choses.
    Comme c’est souvent le cas avec ce genre de prédictions, les aspects détaillés de l’avenir envisagé viendront les contredire.
    Une des conséquences de la guerre est sans appel. Les relations politiques entre les Français d’amérique du nord et ceux de France sont rompues. aucune armée française ne traversera plus jamais les forêts canadiennes. Louis Xiv et ses successeurs de la France royale, républicaine et impériale ne penseront jamais qu’il vaille la peine de revendiquer l’amérique du nord en échange d’argent, de navires ou d’hommes – pourtant, ce qui constitue une remarquable aberration, ils le feront avec des mots. Mais ce chapitre de l’histoire ne surviendra que beaucoup plus tard (voir le chapitre 15).
    Les liens économiques qui unissaient la nouvelle-France et la vieille France sont eux aussi rompus, au grand soulagement des contribuables français. Finies les dépenses militaires, ainsi que les subventions destinées à maintenir la traite des fourrures à flot et les alliés amérindiens amicaux.
    sur le plan culturel, la rupture est loin d’être aussi évidente. Le droit et la religion ont pris un caractère nettement français. L’église canadienne a des liens non seulement avec rome, mais aussi avec la couronne de France, qui nomme les évêques et maintient ainsi une forte influence sur la manière dont l’église se conduit en territoire français. sur le plan juridique, le droit en nouvelle-France est naturellement le droit français : c’est la coutume de Paris qui régit les contrats et obligations et protège les biens. La culture laïque doit aussi venir de Paris puisqu’il n’existe pratiquement pas d’autres publications en français. sur le plan de la culture matérielle, la situation est moins préoccupante. tout ce qui se fabrique en France peut l’être en Grande-Bretagne, parfois mieux et généralement moins cher. tout ce qu’on peut fabriquer, cultiver ou attraper au Canada peut encore être exporté vers l’europe, quoique vers la Grande-Bretagne plutôt que le France. et l’hostilité traditionnelle n’empêche ni l’admiration ni l’imitation : le style britannique, les marchandises britanniques et la culture

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