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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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interrogateur.) Tout ce qu’il touche sent mauvais !
    — Tu pourrais me citer une mauvaise odeur en particulier ?
    — Je ne l’ai jamais rencontré personnellement, mais je sais que la moitié des commerçants de la via Ostiensis se cachent la tête dans un chaudron à la simple mention de son nom. Tu veux que je me renseigne sur ses antécédents ? Je peux demander autour de moi.
    — Ça me rendrait service…
    — Tu es en train de t’attaquer à un très gros poisson, Falco ! me prévint Petro d’un ton inquiet.
    De retour à la maison, j’y retrouvai un factotum immaculé, le nez plongé dans de la poésie. Elle s’était rendue dans un établissement de bains, et les effluves d’un parfum que je n’appréciais qu’à moitié emplissaient l’appartement. Elle m’accorda un bref regard méprisant, comme si j’avais eu six jambes et des mandibules, et continua sans vergogne à gaspiller son temps pendant les heures de bureau.
    — C’est bien ici qu’habite Falco ? demandai-je d’une voix de fausset.
    — De temps à autre.
    Elle refusait de relever sa tête bien coiffée.
    — Peux-tu lui transmettre un message ?
    — Si j’en ai envie.
    — Eh bien, je crois que j’ai un boulot pour lui, s’il ne se montre pas trop difficile.
    — Falco n’est vraiment pas difficile ! s’exclama-t-elle avec un rire amer.
    — Et quel est son tarif ? (Elle daigna enfin abandonner sa lecture.) C’est vrai que tu l’ignores, ma douce. Tu peux toujours dire : plus que tu ne peux te permettre de payer, d’après ton apparence !
    — Qu’est-ce que tu racontes ? Je sais ce que tu m’as fait payer, tout de même.
    — Ça n’a rien à voir. Quand j’ai pu constater combien tu étais jolie, j’ai voulu t’impressionner. Je t’ai fait un prix spécial.
    — Spécialement cher, tu veux dire !
    Sous une apparence de plaisanterie, je lui envoyais des messages de désir. Et je pouvais constater avec bonheur qu’elle ne s’y montrait pas insensible.
    — Tu crois que je vais pouvoir faire l’affaire ? demanda-t-elle.
    — Ne te montre pas aussi amicale ! Les clients n’apportent que des ennuis. Il ne faut surtout pas les encourager.
    — Qu’est-ce qui s’agite comme ça dans ce sac ?
    Je dénouai la ficelle, et c’est une Chloé fort en colère qui jaillit de sa prison de toile.
    —  Ne reste pas plantée là comme ça, femme, croassa-t-elle, donne-moi à boire !
    Helena était furieuse.
    — Didius Falco, s’exclama-t-elle, si tu as l’intention de ramener des animaux ici, évite au moins ceux qui m’insultent !
    — Il n’est pas question de t’insulter. Ça va faire partie de ton travail, ma chérie. Je pense que cet objet volant pourrait nous fournir des indices. C’est une femelle qui s’appelle Chloé. Elle bouffe des graines, d’après ce qu’on m’a dit. En tant que témoin, elle n’est pas facile à manier, et très peu fiable. Tu as intérêt à la garder dans une pièce aux volets fermés, au cas où elle déciderait de s’envoler ailleurs avant d’avoir craché quelque chose d’intéressant. Je vais te trouver une ardoise. Tu écriras tout ce qu’elle raconte.
    — Tu cherches quel genre d’indices ?
    Le perroquet émit alors un commentaire de trois mots : du genre de ceux qu’on lit généralement sur les murs des latrines publiques.
    — Ça va être plaisant ! trancha Helena d’un ton acerbe.
    — Merci, mon aimée. Si tu vois l’agent immobilier – il s’appelle Cossus –, sois gentille de lui montrer cette fissure.
    — Je peux lui dire qu’elle retarde la peinture de la fresque de mille sesterces, représentant Bellérophon et Pégase, que tu as commandée.
    — Je n’aurais pas trouvé mieux. D’autres questions, ma douce ?
    — Tu restes pour déjeuner ?
    — Pas le temps. Désolé.
    — Où vas-tu ?
    — Frapper aux portes.
    — Qui va préparer le dîner ?
    Cette fille ne pensait qu’à une seule chose ! Je mis de l’argent dans une coupe.
    — Tu fais les courses. Je fais la cuisine. On mange tous les deux. Et j’en profiterai pour te raconter ma journée.
    Je la gratifiai d’un chaste baiser d’adieu qui la laissa complètement froide, mais eut un étrange effet sur moi.

34
    L’adresse d’Appius Priscillus qu’on m’avait donnée correspondait à une sombre forteresse sur le mont Esquilin. Cela faisait de lui un proche voisin du préteur Corvinus. Cette région, qui avait été redoutée

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