Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
secrétaire.
    — Alors, quelqu’un m’a suggéré qu’Appius Priscillus peut être impliqué dans ces morts. (Cette accusation directe alluma tout de même une étincelle d’intérêt dans ses yeux.) J’ai donc pensé qu’en raison de la gravité des accusations, Priscillus aimerait saisir l’occasion de se disculper.
    — S’il était coupable de quoi que ce soit, tu ne parviendrais jamais à le prouver. D’ailleurs, si tu avais des preuves, tu ne serais pas ici !
    — Ton raisonnement est persuasif, mais c’est la rhétorique d’un voyou. Puisqu’il en est ainsi, tu diras à Priscillus que s’il est coupable, je le prouverai. Et quand j’aurai les preuves, je ne mettrai pas longtemps à revenir ici !
    — J’en doute, Falco. Maintenant, un bon conseil : disparais le plus vite possible, parce que si tu me forces à demander aux Phrygiens de t’expulser, ils risquent de te faire mal.
    — N’oublie pas de transmettre mon message à Priscillus, répétai-je, en me dirigeant vers la porte, l’air doux comme un agneau.
    En passant devant ce besogneux, je profitai de ce que sa vigilance s’était légèrement relâchée pour lui saisir le bras et le lui retourner dans le dos.
    — Réflexion faite, je crois qu’il vaut mieux que nous allions lui délivrer mon deuxième message tous les deux. Et pendant que nous y serons, nous lui répéterons le premier. Je parierais que tu as fait semblant d’aller le voir. (L’idiot commença à se débattre.) Tu ferais mieux de te calmer, ou tu vas avoir du mal à prendre des notes pendant une semaine ou deux. (Je lui tordis le bras un peu plus pour lui prouver que je ne plaisantais pas.) Tu as eu tort de me prendre pour un idiot. Tu t’es absenté juste le temps qu’il fallait pour gratter tes poux.
    — Il n’est pas ici ! s’écria-t-il.
    — Alors, il est où ?
    — Cette maison n’est qu’une adresse commerciale. Il habite sur le mont Quirinal, et il vient d’acquérir une nouvelle résidence sur le Janicule. Mais chez lui, il ne reçoit que ses amis.
    — Quand doit-il passer ici ?
    — On ne le sait jamais à l’avance.
    Il parvint à se libérer de ma prise, et se mit à hurler pour attirer l’attention des gardes.
    — Calme-toi. Je m’en vais. Mais n’oublie pas de donner mon message à ton maître dès que tu le verras.
    — Je n’y manquerai pas ! Et ne t’en fais pas, Falco, tu ne tarderas pas à entendre parler de lui !
    Je lui répondis par un sourire. Il est exact que quelques menaces en l’air se concrétisent, mais pour la plupart, elles s’évaporent.
    Je traversai le hall en surveillant les muscles phrygiens du coin de l’œil, ce qui ne m’empêcha pas d’apercevoir une chaise à porteurs. Je ne sais pas à quoi Appius Priscillus employait sa fortune, mais il n’investissait pas en moyens de locomotion. Sa chaise, recouverte de cuir marron taché et abîmé, était dans un état déplorable. C’est pour cette raison que je la reconnus aussi facilement. Je l’avais remarquée devant l’immeuble en feu, le soir où Novus était mort. Et c’était donc Priscillus lui-même que j’avais vu en jaillir.
    Dure vie que celle d’un homme d’affaires. À peine le temps d’assassiner un rival, qu’il fallait déjà être dans la rue pour présenter un contrat aux victimes éplorées d’un incendie…
    La présence de cette chaise à porteurs semblait signifier qu’Appius Priscillus se trouvait dans les murs. Mais je ne voyais aucun intérêt à m’en assurer. Le bras du scribe devait lui faire encore assez mal pour le pousser à aller se plaindre à son maître, dès qu’il le verrait. J’étais certain que mon message serait transmis.
    Je tombai sur quelque chose de tout à fait déplaisant à la porte d’entrée : la purulence qui avait attaqué le vieux marchand de fruits était en train de mettre pied à terre. Je me résignai à me battre, mais cette putréfaction ambulante ne me reconnut même pas.
     
    Je passai le reste de l’après-midi au temple de Saturne, à consulter les registres du censeur donnant la liste des citoyens et de leurs propriétés. Appius Priscillus était affranchi de longue date et, même si aucun recensement n’avait eu lieu depuis longtemps, il aurait dû figurer quelque part dans les documents officiels. Or, il s’était débrouillé à dissimuler son existence, ce qui ne me surprenait pas.
    Je constatai ensuite que mon désir de rentrer à la maison était

Weitere Kostenlose Bücher