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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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dos tournés. Tous les consommateurs connaissaient son profil. Si je décidais de le tuer, personne ne lèverait le petit doigt pour venir à son aide. Ils espéraient même que j’allais le faire. Helena avait déjà acquis une grande popularité dans le voisinage. Alors si c’était elle qui décidait de le tuer, ils allaient probablement lui donner un coup de main.
    Je fis le tour de la table pour revenir m’asseoir près d’elle.
    — Tu n’as pas choisi le bon jour, Cossus, déclarai-je d’un ton sinistre. Tu aurais dû te méfier des calendes de septembre.
    Un murmure inaudible sortit de sa bouche, mais je l’empêchai de continuer et me tournai vers Helena.
    — Quand je suis parti ce matin, j’ai rencontré des ouvriers qui commençaient à travailler au rez-de-chaussée. Est-ce qu’ils étaient encore là quand tu es sortie ?
    — Ils venaient tout juste de finir, rétorqua Helena. Ils partaient, en emportant l’échafaudage qui était resté dans l’entrée.
    — Alors, ça doit être eux, murmura Cossus. (Il était trop bête pour savoir quand s’arrêter de mentir.) Ils ont dû déstabiliser quelque chose.
    — Oui, moi, pour commencer !
    — Désolé, Falco, marmonna-t-il, conscient que son crâne était en grand danger de rencontrer mon poing.
    — Moins que moi, Cossus !
    — Le propriétaire va te dédommager.
    — Il a vraiment intérêt à le faire.
    — Et comment va-t-il dédommager la vieille dame du quatrième étage qui est morte ? tint à savoir Helena.
    — Il s’agit d’un mauvais calcul de notre ingénieur civil, osa-t-il affirmer.
    Il devait répéter ses excuses mitonnées pour les juges.
    — Voilà une solution un peu extrême pour régler le problème que vous aviez avec son bail ! glissai-je…
    Cossus soupira. Il finissait par admettre que ma compréhension de la situation rendait vaine toute tentative de mensonge. Il était paresseux, il détestait les complications. Mes arguments le déprimaient de plus en plus, et l’empêchaient de répondre. Je poursuivis donc mon raisonnement.
    — … Le propriétaire essayait de faire partir la vieille femme, pour démolir l’immeuble et le remplacer par des appartements plus prestigieux. Comme elle refusait de partir, il a évité à ses avocats de la ruiner en démolissant l’immeuble de toute façon.
    — Mais pourquoi ne pas tout simplement lui donner un préavis ? demanda Helena.
    — C’est ce qu’on a fait. Enfin, admit-il, c’est ce qu’on aurait dû faire. Mais la vieille habitait là depuis si longtemps que je l’avais oubliée. On a tellement de locataires que je ne peux pas me les rappeler tous. En juin, elle est passée me payer au bureau en ronchonnant, comme ils font tous. Alors je me suis débarrassé d’elle le plus vite possible, et elle est partie en m’injuriant plus ou moins. Ce n’est qu’après son départ que j’ai pris connaissance de son adresse. Le propriétaire ne m’avait jamais donné d’instructions fermes au sujet de cet immeuble, alors j’ai laissé courir. Mais en juillet, il s’est brusquement décidé à le reconstruire, et on était encore coincés avec la vieille pendant un an.
    — Alors, ce que j’aimerais comprendre, dit Helena, c’est pour quelle raison vous nous avez accordé un bail ?
    Il contraignit ses traits ingrats à prendre un air honteux. Je lui accordais autant confiance qu’il est possible de voir dans le cul d’un chameau à media nox. Helena l’aurait sans doute dit dans un langage plus châtié, mais elle n’en pensait pas moins.
    — Parce que ça faisait mieux dans le tableau. Une fois l’immeuble écroulé, le propriétaire pouvait prétendre qu’il était en train de louer les appartements. Il ne pouvait donc s’agir d’une démolition délibérée, mais d’un accident pendant les travaux.
    Pas de chance pour les locataires. Pour ceux qui auraient survécu à l’accident, on leur rembourse leur loyer en les priant d’aller se faire voir ailleurs ; en espérant qu’ils se montrent reconnaissants.
    — Je t’avais prévenu qu’il s’agissait d’un bail précaire, grommela Cossus.
    — Excuse-moi ! Je dois avoir mal lu mon contrat. Je n’ai pas vu la clause qui dit : pour six mois, ou jusqu ’ à ce que l’immeuble s’écroule.
    — Tu seras remboursé au prorata… commença Cossus, dont la bouche était comme les portes du temple de Janus : jamais fermée.
    — Certainement pas ! intervint Helena. Tu

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