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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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de dire me pénétra : Severina ordonnant la destruction de mon appartement, essayant de m’en éloigner ce matin, ne faisant aucun effort pour me prévenir qu’Helena courait un grave danger…
    Profondément dégoûté, j’éloignai Cossus d’une bourrade. À tour de rôle, les hommes qui se tenaient debout devant le bar continuèrent de le repousser jusque dans la rue. En arrivant dehors, il perdit l’équilibre. Quelqu’un sembla le reconnaître, car j’entendis un cri, et il se mit à courir. Au moment où j’atteignis la porte, même si j’avais souhaité l’aider, je ne pouvais plus rien pour lui.
    En déterrant les corps, les sauveteurs improvisés avaient laissé la colère s’accumuler en eux. Ils immobilisèrent Cossus dans un coin, et le frappèrent avec les outils qu’ils tenaient encore à la main. Puis, à l’aide de morceaux de poutres arrachés aux gravats, ils fabriquèrent une croix et l’y attachèrent. Mais je pense qu’il était déjà mort.
    Je me rassis et posai mon bras sur les épaules d’Helena. Elle noua les siens autour de moi.
    Je parlai à voix presque basse pendant un certain temps. Je ne m’adressais pas à Helena en particulier ; je réfléchissais à haute voix, je philosophais au bénéfice de tous. Puis, je me mis à pester contre les propriétaires – tous les propriétaires. Les avaricieux, les minables, les avides, ceux qui agissent avec une rare violence comme Appius Priscillus, ceux qui utilisent les services d’un agent aussi lâche qu’incompétent pour servir de couverture à leur conduite criminelle.
    Helena ne chercha pas à m’interrompre une seule fois. Quand j’eus enfin terminé ma diatribe, elle embrassa mon visage crasseux. Ma douleur s’estompa légèrement.
    Je me reculai de façon à pouvoir la regarder.
    — Je t’aime.
    — Je t’aime moi aussi.
    — Et si on se mariait ?
    — Maintenant ? Sans argent ? (J’acquiesçai d’un signe de tête.) Pour quoi faire ? demanda-t-elle. Je suis heureuse de vivre comme nous le faisons. Qui a besoin de cérémonies, de contrats, et d’idiots qui jettent des noix 2  ? Rien ne remplace la confiance mutuelle et l’amour.
    — Notre situation actuelle te suffit ?
    — Oui, affirma-t-elle. (Mon Helena, forte et sarcastique, devenait étrangement romantique. Il faut dire qu’elle avait déjà fait l’expérience d’un mariage, et qu’elle savait que ce n’était pas une garantie.) Est-ce que ce n’est pas assez pour toi ?
    — Non, répondis-je.
    Je tenais à proclamer officiellement mon amour.
    Helena Justina se mit à rire doucement, comme si elle pensait que c’était moi le romantique.
     
    Nous quittâmes la taverne. J’avais des choses à faire. Des choses désagréables. Je ne savais pas comment annoncer à Helena que j’allais devoir la quitter dans quelques instants.
    Nous nous approchâmes lentement des ruines de l’immeuble qui nous avait abrités tous les deux si brièvement. Maintenant, je comprenais pourquoi la foule qui s’était emparée de Cossus avait réagi si violemment. Il y avait d’autres cadavres alignés les uns à côté des autres : toute une famille, dont trois enfants et un bébé. D’autres locataires à bail précaire, vraisemblablement. Nous ne les avions jamais rencontrés, et ignorions jusqu’à leur existence.
    Des gens continuaient à creuser. Presque tous les badauds s’en étaient allés. Au cours de la nuit viendraient les pillards. Demain matin, les Hortensius, faisant preuve de diligence, allaient envoyer les charrettes pour déblayer le site. Elles étaient sans doute prêtes depuis longtemps.
    — Du moins sommes-nous ensemble, murmura Helena.
    — Nous le serons, Helena. Pour le moment, je dois…
    — Je sais.
    Elle était merveilleuse. Je la tins pressée contre ma poitrine, afin de le lui exprimer.
    — Veux-tu continuer de vivre avec moi ?
    — Nous sommes faits l’un pour l’autre.
    — Sans doute, ma chérie, mais nous sommes aussi faits pour vivre dans un meilleur endroit. (Selon son habitude, elle essaya de me calmer.) Nous allons trouver un autre appartement, et je serai plus méfiant ! Mais ça ne va sans doute pas être aujourd’hui. Il vaut mieux que tu ailles chez tes parents. Je passerai te voir là-bas plus tard.
    — Rentrer à la maison la queue basse ? rétorqua Helena. Il ne saurait en être question.
    — J’ai envie que tu retrouves ton confort.
    — J’ai envie d’être avec

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