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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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balayer et à laver autour de leurs étals. Entre deux échoppes débouchait un passage conduisant à d’autres locaux et à un escalier permettant d’accéder aux appartements, au-dessus des boutiques. Les maisons avaient presque toutes deux étages et une façade de brique. S’il n’y avait pas de balcons, de nombreuses fenêtres s’ornaient de bacs à fleurs, tandis qu’à d’autres pendaient les tapis qu’on aérait.
    Les habitants allaient et venaient : une vieille dame au dos encore très droit, des hommes d’affaires, un esclave promenant un chien, des enfants munis de tablettes. Tous ces passants échangeaient des signes de tête, mais peu de paroles. L’atmosphère donnait à penser que la plupart d’entre eux vivaient ici depuis longtemps. Ils se connaissaient, mais gardaient tous une certaine réserve.
    Je repérai un lupanar à quatre portes de moi. Il n’y avait aucune enseigne, mais si on observait l’entrée pendant un certain temps, on avait vite fait de deviner : les clients entraient, l’air tendu ; ils en ressortaient un long moment plus tard, l’air content d’eux-mêmes.
    Je me concentrai sur mon petit déjeuner. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser à certains matins où je m’étais éveillé en agréable compagnie, restant une heure supplémentaire au lit avec la jeune femme que j’avais attirée chez moi la veille… Dans la dérive de mes pensées, une dame en particulier commença à me manquer. Je me dis alors que personne dans ce lupanar ne saurait compenser son absence.
    Et, à coup sûr, je n’y trouverais personne qui paierait mon loyer.
    Il était encore tôt, quand une chaise à porteurs qui avait connu des jours meilleurs émergea du passage situé entre un marchand de nappes et le fromager. Et, d’après mes renseignements, c’est là que Severina Zotica habitait. Des rideaux empêchaient de voir qui occupait la chaise. Les porteurs étaient deux esclaves petits et trapus. On les avait visiblement choisis pour la largeur de leurs épaules, tout en sachant qu’ils ne gagneraient pas une course de vitesse sur la via Sacra. Ils possédaient aussi de larges mains et de vilains mentons. Des hommes à tout faire, qui devaient aussi porter l’eau et réparer les bottes.
    J’avais déjà payé mon petit déjeuner pour être libre de mes mouvements. Debout, j’étais en train de me débarrasser des miettes quand ils passèrent devant moi. En les voyant prendre la direction de la cité, je leur emboîtai le pas, en adoptant mon air le plus décontracté.
    En arrivant au premier aqueduc, ils prirent à gauche, puis enfilèrent une série de ruelles pour finir par déboucher sur la via Appia. Ensuite, suivant la route qui contournait le cirque Maximin, ils se dirigèrent vers le mont Aventin. J’en éprouvai un grand choc. Selon toute apparence, la chercheuse d’or se faisait conduire chez moi…
    En fait, ils se rendaient dans un endroit plus civilisé. Les porteurs s’arrêtèrent à l’Atrium de la Liberté. Je vis descendre une femme de taille moyenne, modestement enveloppée dans une large étole brun-roux. Impossible de distinguer autre chose qu’une silhouette menue, un port altier, et une démarche élégante. Elle pénétra dans la bibliothèque d’Asinius Pollio, et tendit quelques rouleaux de manuscrits à un employé avec qui elle échangea quelques plaisanteries. Elle lui confia aussi une liste d’ouvrages choisis à l’avance. J’étais loin de me douter qu’elle serait du genre à fréquenter la bibliothèque publique.
    Elle fut obligée de passer près de moi pour sortir. Je fis vite semblant de m’intéresser aux écrits philosophiques, mais j’aperçus du coin de l’œil la main blanche qui tenait les nouveaux volumes, et dont le troisième doigt s’ornait d’une bague avec une pierre rouge. Sa robe était d’une discrète couleur d’ambre, mais la qualité du tissu ne faisait aucun doute. La bordure de l’étole, qui lui dissimulait toujours le visage, était décorée de broderies et d’alignements de perles.
    Si j’étais resté pour interroger le libraire, j’aurais perdu sa trace. Je continuai donc de la suivre jusqu’à l’Emporium, où elle acheta un jambon, et des poires de Syrie. Puis, après s’être arrêtée devant le théâtre de Marcellus, elle envoya un des porteurs chercher un billet unique dans la galerie des femmes pour la représentation du soir.
    Ensuite, la dame en marron se fit ramener dans le

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