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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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travaillé la laine…
    — Peut-être qu’elle est vraiment méritante.
    — Et peut-être qu’il va y avoir une tempête de neige en Tripolitaine ! Il est temps que je l’observe de plus près.
    Helena fit semblant d’être choquée.
    — Dans son établissement de bains pour femmes ?
    — Ma chérie, je suis doué pour me déguiser, mais une fois nu, j’ai du mal à passer pour une femme…
    Puisqu’elle m’y faisait penser, j’envisageai la possibilité d’emprunter l’identité d’un balayeur. À cette pensée, j’adressai un sourire salace à Helena.
    — Inutile de me montrer les dents, Didius Falco ! Et n’oublie pas que la Lautumiæ te pend toujours au nez… (Au bout d’un moment, elle ajouta, à propos de rien :) Tu m’as manqué, hier.
    Sa voix était grave et contenait une vraie note de désir, pour un homme qui ne demandait qu’à se laisser persuader.
    — Pas de ma faute. Tu étais sortie quand je suis passé.
    Elle regarda fixement ses chaussures en cuir – d’un ton discret, mais agrémentés de lacets pourpres. Je mentionnai alors, également à propos de rien, que j’avais un nouveau bail. J’étais curieux de voir comme elle allait réagir.
    — Est-ce que je peux venir visiter l’appartement ? demanda-t-elle, en relevant la tête.
    — Quand j’aurai acheté quelques meubles. (Aucun célibataire qui se respecte n’invite une jolie fille chez lui, s’il n’est pas en mesure de lui fournir un miroir et deux ou trois choses de première nécessité. Un lit, par exemple.) Ne te fais pas de souci. Dès que la nouvelle de mon déménagement aura fait le tour de la famille, je vais récolter tous les trucs dont ils ne savent pas comment se débarrasser – y compris les essais d’ébénisterie ratés de mes beaux-frères…
    — Mon père a un divan de lecture fatigué qu’il comptait t’offrir, mais tu n’en voudras certainement pas, maintenant que tu t’élèves dans la société ?
    — Mais si ! Je le veux bien ! m’exclamai-je.
    Son regard vacilla. Helena Justina ne manquait jamais de deviner le sens caché de mes paroles. Lire n’est pas la seule chose qu’on puisse faire sur un divan.
     
    Je pris congé assez tôt. Nous avions épuisé les sujets de conversation.
    Pour une raison ou une autre, je ne lui avais même pas donné un baiser. Au moment où nous nous dîmes au revoir, elle m'apparut plutôt réservée, ce qui me poussa à garder moi aussi mes distances. Je la quittai donc sur un simple signe de tête.
    Avant d'être arrivé au bout de la rue de son père, je me sentis très malheureux et je regrettai amèrement de ne pas m'être montré plus affectueux. Je faillis faire demi-tour, mais je me repris à temps : pas question d'apparaître comme le dernier des idiots aux yeux d'une fille de sénateur.
     
    Je passai le reste de la soirée à échanger mes jetons gagnants contre des espèces sonnantes. Je me mis ensuite en quête de Cossus, conclus le contrat et reçus ma clef. Je vidai quelques gobelets avec lui, par pure courtoisie, puis quelques autres pour le plaisir, en compagnie de mon meilleur ami, Petronius Longus. En fait, nous en vidâmes beaucoup plus que nous n'aurions dû, mais ce n'est pas tous les jours que nous avions quelque chose de valable à fêter. Quand nous nous séparâmes, j'avais conscience d'être bien trop gris pour être capable de tromper la surveillance des espions de la Cour de la Fontaine. Je pris donc, en oscillant, la direction de mon nouveau logis où je m'écroulai par terre à peine entré. Allongé sur le plancher, je m'endormis en chantant.
    Avant de sombrer dans le sommeil, j'entendis quelqu'un frapper à la porte et demander si tout allait bien. Sympa de penser que mes nouveaux voisins étaient du genre à s'inquiéter pour moi.
     
    Je me réveillai tôt. Le plancher le plus lisse a tendance à produire cet effet.
    Plein de joie de vivre, malgré mon mal à la tête, je sortis en espérant trouver un casse-croûte. Les tavernes ouvertes toute la nuit semblaient être rares dans le quartier – ce qui, vu mon mode de vie fantaisiste, menaçait de me poser quelques problèmes. Je finis néanmoins par trouver un bar plein de mouches irascibles. Après m’avoir servi une tranche de pain dur avec un concombre macéré dans le vinaigre, un serveur aux yeux fatigués me demanda d’aller manger ailleurs.
     
    Il était trop tôt pour aller surveiller la maison de Severina. Cette petite dame vorace

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