Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
s’arrangea à dissimuler la sienne dans les plis d’une couverture négligemment jetée sur la couche. L’affranchi remarqua tout de suite qu’il manquait du vin.
    — Novus aurait tout de même pu attendre ! ronchonna-t-il.
    — Excuse-moi, dis-je, en m’éloignant de Viridovix, es-tu Crepito ?
    — Non, Felix.
    Le mari de Pollia. Il regardait toujours le carafon bleu en fronçant les sourcils, comme s’il accusait Hortensius Novus de l’avoir entamé, et ce n’est certainement pas moi qui allais le démentir.
    — Je suis Didius Falco. Je me trouve ici parce que j’ai été engagé par ta femme… (Impossible de lire sur son visage s’il était au courant ou non.) Si Hortensius Crepito est aussi dans les parages, pouvez-vous m’accorder un entretien immédiat ?
    — Du vin millésimé ! protesta-t-il encore, en soulevant le carafon. Crepito et Novus vont venir me rejoindre.
    — Pas Novus. Il lui est arrivé quelque chose. Pouvons-nous en parler avec Crepito ?
    Toujours beaucoup plus concerné par son vin que par tout le reste, Hortensius Felix me fit signe de le suivre, en ponctuant son geste d’un haussement d’épaules.
    Les trois affranchis avaient prévu de déguster leur excellent Falernian dans une petite salle située de l’autre côté du hall principal. Encore une pièce que je ne connaissais pas. Elle était on ne peut plus exotique : fresques représentant le Nil, éventails, statuettes de dieux à tête d’ibis, coussins aux rayures vives, divans aux accoudoirs en forme de sphinx…
    — Notre salon égyptien, annonça fièrement Felix. (Il m’avait vu reculer d’un pas.) Il te plaît ?
    — Chaque maison devrait avoir le sien !
    Comme un nid de guêpes, ou une porte qui refuse de se fermer.
    Je sentis une autre bouffée d’ail m’arriver dans le dos : Crepito, qui avait dû se mettre en quête de Novus.
    — Je n’arrive pas à trouver ce crétin. Où est-il passé ?
    Pollia avait eu beau m’assurer que ces affranchis n’étaient pas parents, j’étais certain, après les avoir vus tous les trois, qu’ils étaient issus de la même tribu orientale. La moustache de Crepito était plus modeste que celle de Felix, et il avait moins de chair sur les os que Novus. Il parlait encore plus fort que les deux autres, possédait les mêmes mâchoires et, apparemment, le même tempérament irritable. Novus devait avoir été le plus jeune des trois.
    Le moment me semblait venu de me présenter encore.
    — Hortensius Crepito ? Je suis Didius Falco. Ce sont vos femmes à tous les deux qui ont loué mes services. (D’après le grognement de Crepito, je compris que j’étais une entité dont l’existence était connue.) Je suis désolé d’avoir une mauvaise nouvelle à vous apprendre : Novus a eu un accident – un accident fatal.
    Les deux exprimèrent la surprise qui convenait.
    — Impossible. Nous venons juste de le quitter.
    C’est Crepito qui venait de s’exprimer.
    — Je l’ai trouvé moi-même, déclarai-je doucement. Il a dû avoir une espèce d’attaque juste après le repas.
    Les deux affranchis se regardèrent.
    — Tu ne veux pas dire que…
    — Si. Tout laisse à penser qu’il a été empoisonné.
    — Comment ? s’écria Felix.
    Ce seul mot exprimait toute l’angoisse d’un homme parfaitement conscient d’avoir mangé la même chose que l’homme assassiné.
    J’eus à cœur de les rassurer.
    — Je ne connais pas la cause exacte de la mort d’Hortensius Novus, mais elle a été très rapide. Si quelqu’un d’autre avait absorbé le même poison, il en éprouverait déjà les symptômes.
    En dépit de mes propos rassurants, Felix posa le carafon bleu sur une console, et s’en éloigna prestement.
    Dommage que je n’aie pas rencontré Crepito et Felix auparavant. Apporter de mauvaises nouvelles à des étrangers n’est jamais satisfaisant ; il est beaucoup plus difficile de juger de la sincérité de leurs réactions.
    L’humeur d’Hortensius Felix s’était assombrie. Il ne soufflait mot. Crepito, lui, se montrait avide de détails. Je lui décrivis donc la façon dont j’avais découvert Novus sur le sol des latrines, où il se trouvait encore.
    — Permettez-moi de vous dire, ajoutai-je, que vous devriez faire prévenir un magistrat avant de déplacer le corps.
    — Est-ce la procédure normale ? s’inquiéta soudain Felix.
    Sa réaction, face à un problème grave relevant des autorités romaines, indiquait

Weitere Kostenlose Bücher