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Une veuve romaine

Une veuve romaine

Titel: Une veuve romaine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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avant que j’aie eu le temps d’épaissir ma sauce, de changer de tunique et, surtout, d’apaiser la fille que j’avais insultée aussi sottement. Petronius Longus, qui ne l’avait toujours pas lâchée, lui présentait toutes sortes d’excuses à ma place. Finalement, elle parvint à se débarrasser de son bras.
    — Marcus va t’accompagner dehors, dit-il, plein d’espoir.
    — Marcus doit faire cuire son poisson !
    Helena disparut.
     
    Le court-bouillon avait recommencé à frémir.
    — Ne t’occupe pas de ça ! couina Maïa en me repoussant.
    Ma mère, qui jusque-là était restée assise en silence, nous écarta tous les deux avec un grognement expressif.
    — On va le surveiller. Dépêche-toi !
    Je me précipitai hors de la pièce : le couloir était vide.
    J’ouvris la porte d’entrée à la volée : personne dans l’escalier.
    Le cœur battant à tout rompre, je jetai un coup d’œil dans les autres pièces. À côté du divan de lecture du sénateur, dans la chambre encore inutilisée, j’aperçus la malle avec laquelle j’avais déjà vu Helena voyager… Oh ! Jupiter ! Je comprenais ce que cela signifiait.
    Petronius avait réussi à la retenir dans ma chambre. Il avait l’air encore plus embarrassé qu’elle et, quand il me vit entrer, il ne put dissimuler son soulagement.
    — Veux-tu que nous partions tous ?
    Je secouai vigoureusement la tête (en pensant au poisson). Petronius disparut au plus vite.
    Je me plaçai entre Helena et la porte. Elle tremblait de colère – ou peut-être de chagrin.
    — Pourquoi ne m’as-tu pas invitée ?
    — Je pensais que tu ne voudrais pas venir. (Son visage était pâle, tendu, pitoyable. Je m’en voulais terriblement de l’avoir mise dans cet état.) J’attendais toujours que tu me contactes. J’étais sûr que tu n’en avais pas envie. Je n’en pouvais plus de fixer la porte chaque soir en t’attendant…
    — Et pourtant je suis venue ! répliqua-t-elle sèchement. Maintenant, je pense que je devrais dire : « Oh ! c’est tout Marcus, ça ! » pour imiter ta mère !…
    Je la laissai se défouler à son aise, parce que cela lui faisait du bien et me permettait de gagner du temps. Après avoir vu la malle, je comprenais la cause de son désespoir. Non seulement je venais de l’humilier, mais j’avais choisi le jour où elle s’était enfin décidée à venir vivre avec moi…
    — … Inutile d’essayer quoi que ce soit, Marcus ! me prévint-elle, alors que je m’avançais vers elle. Je ne peux accepter cette situation.
    Je plaçai mes deux mains sur ses épaules et sentis qu’elle se raidissait.
    — Je sais, ma chérie… (Je l’attirai contre moi. Elle résista, mais pour le principe.)
    — Marcus, je n’en peux plus de te voir partir sans jamais être sûre de te voir revenir…
    — Je suis là, dis-je, en la serrant plus fort.
    — Lâche-moi, Marcus.
    Helena essayait de s’écarter de moi. Je devais puer le poisson cru.
    — Non, laisse-moi réparer…
    — Je n’en ai aucune envie ! assura-t-elle, de la même petite voix tranchante. Marcus, je ne veux pas me laisser embobiner une fois de plus par une de tes tirades. Je refuse de coopérer pour me laisser avoir. D’ailleurs, je sais déjà ce que tu vas dire : « Helena Justina, je ne t’ai pas invitée, parce que j’étais sûre que tu viendrais de toute façon. Oui, Helena, tu peux me blâmer, parce que je le mérite… »
    — Je suis désolé. Ne me dis pas que je suis un salopard, je le dirai moi-même. (Helena Justina acquiesça d’un vigoureux hochement de tête.) Je ne vais pas t’insulter en disant que je t’aime, et pourtant je t’aime, et tu le sais !
    — Oh ! arrête de jouer les hommes forts et les consolateurs !
    Heureux de l’allusion, je m’enroulai autour d’elle.
    — Oublie que je viens de faire un câlin à un turbot. Vite, blottis-toi dans mes bras…
    Elle fit une affreuse grimace quand son visage se plaqua contre la puanteur de ma poitrine.
    Maïa écarta le nouveau rideau pour passer la tête, et ne put s’empêcher de rougir en nous voyant.
    — Est-ce que j’ajoute un bol ?
    — Oui, répondis-je, sans consulter Helena.
    Maïa s’éclipsa.
    — Non, Marcus ! Je serai ton amie, je ne peux pas m’en empêcher, mais tu ne me feras pas rester ! Tu dois…
    Elle n’eut pas le temps d’ajouter un seul mot, ce qui valait sans doute mieux pour moi. Quelqu’un frappait à ma porte. Une

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