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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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la porte d’un coup d’épaule. Dès qu’il eut franchi le seuil, une personne qui se trouvait dans la maison s’empressa de s’enfuir. Elle rencontra l’épée de Yusuf mais, au lieu de s’arrêter pour se battre, elle jura de douleur et détala à toutes jambes.
    — Il en reste deux, dit el Gros qui agitait son bâton en tout sens. Ça vaut même pas le coup de se battre, ils se sont déjà fait pas mal rosser.
    Un deuxième homme voulut sortir, quand son épée rencontra celle de Yusuf.
    — Hors de là, freluquet ! s’écria-t-il avant de partir en courant.
    Il passa devant Roger, qui n’eut qu’à tendre la jambe pour l’allonger. Sans hésiter, le portefaix l’assomma, puis il rejoignit ses camarades.
    — Je tiens celui-là, dit el Gros qui exhibait un individu dont il avait coincé les mains dans le dos.
    — C’est l’aveugle qui les a assommés, dit une voix sortie du coffre sur lequel Jacinta était assise. Oh, laissez-moi respirer !
    Jacinta sauta à bas du coffre et aida à soulever le couvercle. Esclarmonda en sortit.
    — Comment va-t-il ? demanda-t-elle.
    — Si vous parlez de moi, je vais bien, dit Isaac, assis à même le sol et adossé au mur. Hormis un sérieux mal de crâne. Je vais essayer de ne plus me fourrer dans les embêtements.
    — Laissez-moi voir ce que je peux faire, dit Esclarmonda. Il vous faut des soins.
    Délicatement, elle l’aida à se relever. Puis elle l’installa sur une chaise.
    — Je vais chercher de l’eau et des bandages.
    — Qu’est-ce qu’on fait de celui-là ? demanda el Gros en désignant son prisonnier.
    — Ce serait une bonne idée de le ramener avec nous et de le présenter demain à l’évêque, dit Isaac. Toi et Yusuf, vous pourriez vous en charger. Maîtresse Esclarmonda a peut-être de la corde pour le ligoter.
    — Ça finira jamais, gémit le portefaix. Je passe mes nuits à sauver des gentilshommes en difficulté alors que je devrais gagner de l’argent.
    — Je n’aimerais pas que tu te retrouves sans le sou pour avoir assisté ton prochain, dit Isaac, qui lança une bourse dans sa direction.
    El Gros l’attrapa au vol avec habileté.
    — Je vous remercie du fond du cœur, maître Isaac. Et je vous souhaite un bon retour chez vous.
    — L’accompagneras-tu, Yusuf, pour expliquer à Jacob la présence d’un autre invité dans sa maison ? Avant de partir, je dois éclaircir quelques points avec maîtresse Esclarmonda. Je reviendrai avec Jacinta.
     
    Esclarmonda alluma une autre bougie et lava délicatement les plaies au bras et à la nuque d’Isaac. Elle pansa les blessures et recula d’un pas.
    — Voilà qui est mieux, maître Isaac. Cela tiendra au moins jusqu’à votre retour chez maître Jacob.
    — Dites-moi, depuis combien de temps connaissez-vous Jacob ?
    — De nombreuses années, répondit-elle.
    — Je savais qu’il y avait une raison pour que vous lui envoyiez Don Arnau. Et Jacinta.
    — Je me suis dit que Don Arnau pourrait lui faire confiance. Et que Jacinta serait en sécurité auprès de lui.
    — Vous n’avez pas pensé aux problèmes que cela risquait de poser ?
    — Si, mais Jacob a eu jusqu’à ce jour une vie calme et bien rangée. Il était temps de l’arracher à cette quiétude.
    — Est-ce un de vos clients ?
    — Oh non ! s’écria Esclarmonda. Ce n’est pas ainsi que je le connais. Jamais. Il est le plus loyal et le plus fidèle des maris. Nous étions amis des années avant que je n’aie des clients.
    — Vous l’avez connu au Call. Est-ce que Jacinta est son enfant ? Car il est clair que vous êtes sa mère.
    — Jacinta, la fille de Jacob ? dit-elle avec un rire sans joie. Certainement pas. Jacob et moi étions amis dès l’enfance, avant qu’il parte comme apprenti. À son retour, nous sommes devenus plus que ça. Je l’aimais de tout mon cœur et lui aussi m’aimait, c’est du moins ce qu’il me disait. Nos familles en étaient satisfaites, et notre union fut décidée. Il revint à ses études, me laissant à mes rêves et à mes travaux d’aiguille, très heureuse.
    — Ensuite ?
    — Son amour a été mis à l’épreuve, et il s’est rompu comme un vieux bout de corde. Et j’ai été entraînée, dit-elle avec amertume.
    Elle se releva et déambula dans la petite maison. Il l’entendit poser une table à côté de lui, puis un gobelet.
    — Nous allons boire du vin. Je n’ai jamais parlé de ça avant. Je ne savais pas que ce serait

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