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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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avant.
    — Je m’en voudrais de retarder cette réunion, mais pourquoi sommes-nous ici ? Je semble être la seule personne à cette table qui ignore ce qui s’est passé ou en quoi cela affecte nos intérêts. Pourriez-vous me l’expliquer, messire ? dit-il en se tournant vers Pere Vidal.
    Un quatrième homme, qui jusqu’ici écoutait en silence, se tourna vers lui.
    — Martin, permettez-moi. Mon malheureux ami ici présent connaît une telle détresse qu’il ne peut aligner deux mots sensés. Cela nous mènerait jusqu’à l’heure du dîner avant que vous le compreniez. Ce n’est pas vrai, Pere ?
    — C’est exact, Pere, dit l’homme en bout de table.
    Les deux Pere, Vidal et Peyro, se connaissaient depuis des années, et ce n’était pas la première fois qu’ils échangeaient ce genre de répliques.
    — Pour être bref, commença Pere Peyro, disons que quelqu’un – son épouse, probablement, qui est plus avisée que lui – a organisé l’évasion de Don Arnau la nuit dernière. Nos problèmes auraient été réglés, d’une manière ou d’une autre, s’il avait été jugé ce matin comme prévu. Il aurait été blanchi ou convaincu de trahison. Nous avions envisagé ces deux verdicts, hier même, si vous vous en souvenez. Mais nous n’avions pas prévu de le voir s’évanouir comme brume au matin.
    — Où est-il ? demanda Ramon Julià.
    — Nous l’ignorons, Don Ramon, répondit Vidal. C’est justement là l’embarras.
    — Pour moi, il a déjà quitté le Roussillon, dit Peyro.
    — Je ne vois pas la difficulté, reprit Don Ramon. Nous pouvons partager sa part entre nous.
    — C’est ce qui nous arrive qui cause un problème, monseigneur. Le procès aurait établi si un crime avait été commis, expliqua Peyro avec l’air de celui qui a déjà tenté à plusieurs reprises d’éclaircir ce point. Et dans ce cas, si l’on pouvait impliquer le reste d’entre nous.
    — Monseigneur le vicomte, que je représente, ne tolérera pas qu’on lui impute une quelconque mauvaise action, intervint Martin d’une voix ferme.
    — Nul ici ne le souhaite pour Sa Seigneurie le vicomte ou pour n’importe lequel d’entre nous, répliqua Vidal. Ce serait catastrophique. Après tout ce que nous avons fait… ajouta-t-il en adressant un regard désespéré à Don Ramon.
    — C’est un désastre, et la seule façon d’y survivre, c’est de rester unis, affirma Don Pere Peyro. Que l’un de nous cède, et c’en sera fini des autres.
    — Pas monseigneur le vicomte, dit Martin avec obstination.
    — Peut-être que non, mais son homme de confiance, assurément, rétorqua Vidal d’un air mauvais.
    — Il est temps de discuter franchement entre nous de ce que nous savons, dit Peyro, et de garder le silence devant le reste du monde.
    — Allons, Pere, mon ami, vous n’avez jamais réussi à rester silencieux, lui rappela Vidal.
    — C’est possible, mais je ne courais pas alors le risque de perdre la tête. En premier lieu, quelqu’un connaît-il le contenu exact de la cargaison ?
    Ils s’interrogèrent du regard, et personne ne répondit.
    — Je sais que l’on a raconté beaucoup de choses, dit Martin, gêné. Mais de là à savoir… Qui a supervisé le chargement du vaisseau ?
    — Don Arnau et son homme de confiance allaient s’en occuper, c’est du moins ce qu’on m’a raconté, répondit Peyro.
    — Et quand appareille-t-il ?
    Martin cessa d’écrire pour tremper la plume dans l’encre.
    — Oui, quand appareille-t-il ? répéta Don Ramon, l’air intéressé. J’aimerais bien le voir.
    — Il était censé quitter le port dès que la cargaison serait à bord et que le vent serait favorable, expliqua Pere Vidal. Cela aurait pu se passer hier ou, plus probablement, aujourd’hui ou demain. Mais après ce qui vient d’arriver… je ne sais plus.
    — Cela nous ramène à la première question de maître Pere Peyro, dit Martin. Qui connaît le contenu de la cargaison ?
    — Si personne ici ne le sait, il n’y a qu’Arnau et le capitaine, répondit Peyro.
    — Et l’homme de confiance ? Il s’occupait des détails, intervint Vidal.
    — Cassa ? demanda Martin. Je l’ai rencontré hier. Il était dans tous ses états. On l’a congédié dès que le navire est entré au port. C’est Don Arnau qui a pris les choses en main.
    — Congédié ? s’étonna Peyro. Par Arnau ? Comme c’est étrange. Cassa ne doit pas savoir grand-chose, alors.

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