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Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
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à la flotte française de Toulon d’appareiller pour Salamis.
    Le tsar lance un ultimatum à la Sublime Porte pour qu’elle signe le traité reconnaissant la protection de la Russie sur les Lieux saints et sa suzeraineté sur les orthodoxes de l’Empire ottoman. Stratford de Redcliffe incite les Turcs à n’en rien faire. Menchikov quitte Constantinople pour Saint-Pétersbourg.
    Au mois de juillet 1853, le prince Gortchakov envahit les principautés de Moldavie et de Valachie, au sud-est des Carpates et des Alpes de Transylvanie. Il s’arrête avant de franchir le Danube, pour ne pas inquiéter l’Autriche outre mesure. Cette fois, c’en est trop : l’amiral Dundas reçoit l’ordre d’avancer la flotte de Méditerranée jusqu’à la baie de Bésika, à l’entrée des Dardanelles. La Royal Navy rejoint la marine française sur le théâtre des opérations, sans toutefois pénétrer pour l’instant en mer Noire.
    Des plénipotentiaires des puissances neutres, l’Autriche, la France, la Prusse et le Royaume-Uni, se réunissent à Vienne. Il s’agit de proposer une issue pacifique au contentieux qui n’oppose encore que la Russie et la Turquie.
    Au mois d’août, deux des filles du tsar Nicolas viennent rendre visite à la reine Victoria. Elles sont porteuses d’une lettre, de la main de leur père, les recommandant à la protection de la souveraine britannique. Sans doute l’empereur de Russie a-t-il voulu ainsi donner un gage de son attachement au maintien de relations amicales entre les deux pays. Toujours est-il que rien n’est fait pour cacher aux princesses l’intensité des sentiments antirusses qui prévalent pour l’heure en Angleterre.
    C’est ainsi qu’elles sont invitées à accompagner la reine à la revue navale de Spithead. Victoria et Albert, suivis de leurs invités allemands et russes, quittent leur yacht pour monter à bord du vaisseau de l’amiral Cochrane, le Duke of Wellington . La foule est immense : les membres des Communes ont même ajourné la séance parlementaire pour venir assister au spectacle. Rassemblés sur les eaux du Solent, il y a là plus de dix mille hommes et mille canons, vingt-cinq bâtiments de guerre, six vapeurs de ligne, trois navires à voile et seize frégates. La puissance mécanique de cette flotte est nominalement de neuf mille chevaux-vapeur, mais elle est en réalité deux fois plus importante.
    Jamais, auparavant, une escadre de navires-vapeur n’avait manœuvré sous les yeux du souverain en simulant une bataille. L’amiral Fanshawe joue le rôle de l’ennemi. L’engagement, dans le tonnerre des tirs à blanc, est titanesque. En épilogue à cette démonstration magistrale, les navires font la course pour rentrer au port. Le vainqueur de cette loyale compétition est l’ Agamemnon .
    Le prince Albert se félicite que les filles du tsar aient vu cela : « Je suis bien content que ces dames, écrit-il à Stockmar, aient assisté à la manœuvre de la flotte. Car ce que les yeux voient, le cœur ne l’oublie pas et, du cœur aux lèvres, les lettres à Saint-Pétersbourg en seront pleines. »
    À la fin de l’été, la crise orientale paraît en passe de se résoudre. La conférence de Vienne a émis une résolution préconisant l’évacuation des principautés danubiennes et la formation d’une commission internationale pour régler leur statut. La Russie fait très vite savoir qu’elle en accepte les termes.
    Comme chaque année, Victoria et Albert s’en vont en famille passer le mois de septembre en Écosse. En chemin, ils font halte à Dublin pour y visiter l’Exposition industrielle irlandaise, organisée par Mr Dargan. À Balmoral, Sa Majesté pose la première pierre du nouveau château.
    Les vacances s’arrêtent brusquement lorsque la nouvelle leur parvient que la Turquie a rejeté la résolution de Vienne. Stratford de Redcliffe aura été un bien étrange émissaire de paix. Victoria et Albert souhaitent à tout prix éviter la guerre, ce qui paraît désormais très difficile. De retour à Osborne, le prince Albert aimerait demander au baron Stockmar de venir lui prodiguer ses avis, mais étant donné les circonstances, la présence à la cour d’un conseiller étranger risquerait d’être très mal interprétée.
    Le 10 octobre 1853, Victoria apprend que la flotte britannique a franchi le Bosphore pour entrer en mer Noire sans qu’on ait pris la peine de la consulter. Il s’avère que Stratford de Redcliffe

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