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Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
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reine Marie-José d’Italie dans ses appartements. Silencieusement, elle fulmine contre le signor Cripsi, Premier ministre radical, qui assiste à tous leurs entretiens. « Il n’a absolument aucun savoir-vivre . » Quelques jours plus tard, dans la foule dense qui se presse pour admirer la façade rénovée du Duomo, les carabinieri ouvrent un passage pour une petite voiture tirée par un poney. Une vieille femme en robe noire et bonnet blanc brandit vers la coupole de Santa Maria del Fiore un médaillon d’émail bleu contenant un portrait miniature du prince consort. Victoria, comme elle le fait souvent, montre à Albert une merveille qu’il n’a pas vue pendant sa vie terrestre.
    En avril, après être passée par Bologne et le col du Brenner, la reine d’Angleterre arrive à Innsbruck. L’empereur François-Joseph vient la saluer sur le quai de la gare. De même, à Munich, le train s’arrête pour la reine mère de Bavière, encore en deuil du roi Louis II. Après une nuit d’angoisse à Ratisbonne, Sa Majesté atteint enfin Berlin.
    Fritz, alité, lui tend les bras et lui donne un bouquet. Il ne peut pas parler. Vicky accompagne la reine au château de Charlottenbourg, où l’impératrice Augusta demeure prostrée de chagrin, dans ses voiles noirs, paralysée d’une main, la voix presque inaudible. À l’ambassade britannique, le chancelier Bismarck et son épouse rendent à Victoria une visite formelle. Puis, de nouveau, elle traverse Berlin avec Vicky, sous une pluie de fleurs que leur jette la foule. Que faut-il penser de l’avenir ? De retour à sa chambre, Vicky s’effondre en sanglotant, cédant au désespoir. Victoria retourne voir Fritz et lui donne une photo d’elle qu’il embrasse. Puis il est pris d’une quinte de toux et la reine s’éclipse.
     
    Victoria est de retour à Balmoral, le 15 juin 1888, quand Béatrice lui apporte un télégramme de son petit-fils Guillaume. C’est fini. Elle télégraphie en retour.
    « À l’empereur d’Allemagne Guillaume II. J’ai le cœur brisé. Aide ta pauvre mère, fais tout ce que tu peux pour elle et efforce-toi de suivre les pas de ton très bon, très noble et très excellent père. »
    Bientôt, cependant, Willy prend un autre chemin. Son discours d’investiture montre plus d’inclination vers la Russie que vers l’Angleterre. Poussé par Bismarck, il brime Vicky et l’écarte de toute influence sur lui. Victoria tente d’intervenir : la Villa Liegnitz est trop petite. Ne pourrait-il au moins lui laisser Friedrichskron ou Sans-Souci ? Willy exige, par l’intermédiaire de son ambassadeur, que la famille d’Angleterre le traite selon son rang.
    « Nous avons toujours été, écrit-elle à Salisbury, en termes très intimes avec notre petit-fils et notre neveu, et prétendre qu’il doive être appelé en privé aussi bien qu’en public “Votre Altesse Impériale” est de la pure folie ! Il a été traité exactement comme nous aurions traité son père bien-aimé et même son grand-père, et comme la Reine elle-même fut traitée par son cher oncle Léopold. S’il a de telles notions, il ferait mieux de ne pas venir ici. La Reine ne tolérera pas cet affront ! »
    Le 19 novembre, deux jours avant son quarante-huitième anniversaire, Vicky est accueillie sur les docks de Londres par Victoria, en compagnie du duc de Cambridge et de l’ambassadeur d’Allemagne. Elles s’en vont ensemble vers Windsor, traversant une foule nombreuse qui brandit des drapeaux.

60
    « La reine craint que les détectives de la police judiciaire ne soient pas aussi efficaces qu’ils le pourraient. »
    Victoria écrit à son ministre de l’intérieur pour lui faire part de ses réflexions. Depuis plusieurs mois, des prostituées sont assassinées dans les bas-fonds de Whitechapel. Les journaux ont publié une lettre, adressée au « boss » de la police par le tueur en série, signée « Jack l’éventreur ». La reine lit dans la presse les descriptions épouvantables de ces crimes. Les victimes sont égorgées, puis éviscérées et mutilées. Leurs intestins sont parfois envoyés à la police avec une missive de l’assassin. Le temps passe et l’enquête piétine.
    « Les vêtements du meurtrier doivent être saturés de sang et doivent bien être quelque part. »
    « Surveille-t-on suffisamment la nuit ? »
    Sa Majesté n’imagine pas ce que sont les quartiers pauvres des grandes villes la nuit. Une misère

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