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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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l’informe Vidocq.
    — Jeune homme, je ne crains
rien, j’ai quatre hommes dans l’escalier.
    — Si Vidocq les voit, il ne
montera jamais.
    — Ma foi, vous avez raison,
mais où les cacher ?
    — Dans ce cabinet. Restez-y, je
vous préviendrai dès qu’il arrivera. »
    Vidocq désigne une petite pièce sans
fenêtre dans laquelle Jacquard et ses hommes s’engouffrent aussitôt. Le jeune
homme ferme alors la porte derrière eux et ajoutant un vigoureux tour de clef,
leur crie :
    « Vous vouliez arrêter
Vidocq ? Maintenant, c’est vous qui êtes ses prisonniers ! »
    Ramassant prestement les aliments et
les bouteilles, il range le tout dans un panier et se rend chez la couturière
de Francine. Les deux femmes sont encore dans la boutique. En un tour de main,
Vidocq enlève le bec de canne, tire des rideaux et dresse la table au centre de
la pièce. Une fois tout le monde assis, il leur raconte, riant aux éclats entre
deux bouchées, comment il a mis « les oiseaux en cage ». L’émotion
creuse, c’est bien connu et vidant les verres et les assiettes, il rend peu à
peu leur gaieté aux deux femmes, d’abord affolées.
     
    Au début de l’après-midi, Vidocq, la
casquette sur l’œil, sort pour laisser place aux clientes. Impossible de
retourner se cacher avant ce soir. En attendant, il marche dans les ruelles peu
fréquentées et reconnaît une mince silhouette. « Élisa ! ».
C’est bien elle. La montreuse de marionnettes se jette à son cou :
    « Mon mari est à Bruxelles, il
rentrera après-demain. Oh dis, tu te souviens… »
    Comment oublier un premier amour.
Disponible et accueillante, Élisa lui propose de prolonger leurs retrouvailles
dans sa chambre. Quelle meilleure cachette en attendant le soir. Elle est si
séduisante. Pour mieux lui plaire, elle vide presque son flacon de parfum sur
ses cheveux. Vidocq plonge avec délice dans cette chevelure odorante et oublie
l’heure du rendez-vous avec Francine.
    Tôt le matin, il retourne à la
boutique de la couturière et raconte d’une voix essoufflée que serré de près
par la police, il n’a eu que le temps de se réfugier dans une maison dont il
n’a pu sortir qu’à l’instant.
    « Quelle peur tu nous as
faite ! » Francine se jette dans ses bras, sursaute et le repousse
horrifiée : « Qu’est-ce que c’est que cette odeur ? Du parfum.
Une femme. Avoue ! »
    C’est en vain que Vidocq proteste de
sa bonne foi. Francine en amoureuse intuitive ne lui pardonne pas sa trahison
et le met dehors, hurlant de rage. Furieux après lui, Vidocq marche à grands
pas, guettant le passage de la couturière de Francine. C’est sa meilleure amie,
elle saura la convaincre de me revoir. Car sans son aide, il est coincé. Adieu
passeport et papiers. Impossible, sans argent, de quitter la ville pour
Bruxelles. Sachant que tous les matins, elle part chercher son lait, Vidocq guette
la couturière, plaide sa cause et lui demande d’intervenir. Glaciale, l’amie de
Francine se détourne, cherche à s’écarter puis se décide.
    « Attendez dans la petite pièce
du fond, je vais vous l’envoyer. »
    Quelle punaise, songe Vidocq en
attendant Francine. Impatient, il marche de long en large, heurtant du pied les
sacs et les cordes entassés dans un coin. Comme le temps paraît long. Enfin il
entend un pas léger dans l’escalier. On frappe. Vidocq ouvre à la volée.
    Jacquard, en signe de retrouvailles,
lui passe les menottes. Attaché, garrotté, amené au cabinet du juge, on le
débarrasse de ses liens. Enchaîné à un autre prisonnier qui attend affalé sur
un banc, on les confie à la surveillance de deux gardiens. Des avocats vont et
viennent, discutent avec leurs clients. Le temps passe sans que le juge le
convoque. Les gendarmes, las de faire les cent pas, s’isolent près d’une
fenêtre et discutent. Vidocq saisit sa chance. D’un geste vif, il s’empare d’un
manteau, s’en recouvre prestement et forçant son voisin de chaîne à se mettre
debout, il le pousse rudement devant lui, comme s’il ramenait un condamné
jusqu’à la prison. Personne ne fait attention à eux. Ils sortent sans être
inquiétés.
    Cette fois-ci, Francine se laisse
attendrir. Oubliant sa jalousie, elle l’aide à se délivrer de ses liens, au
dépit de son amie couturière qui lui reproche les risques qu’elle encourt.
Francine hausse les épaules et confie un passeport à Vidocq. Celui d’un de ses
cousins, cultivateur dans la

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