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Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Titel: Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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appeler barbares. Les Grecs ont célébré les Scythes à cause de cette vertu. Les Sarrasins l'ont portée au plus haut degré, et elle règne encore chez les Arabes du désert. Saint-Paul nous dit, dans la relation de son voyage et de son naufrage sur l'île de Malthe :—«Les Barbares nous traitèrent avec beaucoup de bienveillance, car ils allumèrent du feu, et nous reçurent à cause de la pluie qui tomboit, et à cause du froid».—Cette note est tirée d'un petit recueil des Œuvres de Franklin, publié par Dilly.]. Mais si j'entre dans la maison d'un blanc à Albany, et que je demande quelque chose à manger et à boire, on me dit aussitôt : Où est ton argent ? Et si je n'en ai point, on me dit : Sors d'ici, chien d'indien.—Vous voyez bien que les blancs n'ont point encore appris ce peu de bonnes choses que nous apprenons, nous, sans assemblées ; parce que, quand nous sommes enfans, nos mères nous les apprenent. Il est donc impossible que leurs assemblées soient pour l'objet qu'ils disent. Elles n'ont d'autre but que d'apprendre à tromper les Indiens sur le prix des castors.»

SUR LES DISSENTIONS ENTRE L'ANGLETERRE ET L'AMÉRIQUE.
    à M. Dubourg.
Londres, le 2 octobre 1770.
Je vois, avec plaisir, que nous pensons à-peu-près de même au sujet de l'Amérique anglaise. Nous, habitans des colonies, nous n'avons jamais prétendu être exempts de contribuer aux dépenses nécessaires au maintien de la prospérité de l'empire. Nous soutenons seulement qu'ayant des parlemens chez nous, et n'étant nullement représentés dans celui de la Grande-Bretagne, nos parlemens sont les seuls juges de ce que nous pouvons et devons donner, et le parlement anglais n'a nul droit de prendre notre argent sans notre consentement.
L'empire britannique n'est pas un simple état. Il en comprend plusieurs ; et quoique le parlement de la Grande-Bretagne se soit arrogé le pouvoir de taxer les colonies, il n'en a pas plus le droit qu'il n'a celui de taxer l'électorat d'Hanovre. Nous avons le même roi, mais non la même législature.
La dispute, qui s'est élevée entre l'Angleterre et les colonies, a déjà fait perdre à l'Angleterre plusieurs millions sterlings. Elle les a perdus dans son commerce, et l'Amérique en a gagné autant. Ce commerce consistoit principalement en superfluités, en objets de luxe et de mode, dont nous pouvons fort bien nous passer ; et la résolution que nous avons prise, de n'en plus recevoir jusqu'à ce qu'on ait fait cesser nos plaintes, est cause que nos manufactures commencent à sortir de l'enfance, et à prendre quelque consistance. Il ne seroit même pas aisé d'engager nos colons à les abandonner, quand une amitié plus sincère que jamais succéderoit à la querelle qui nous divise.
Certes, je ne doute point que le parlement d'Angleterre ne finisse par abandonner ses prétentions, et ne nous laisse paisiblement jouir de nos droits et de nos privilèges.
B. Franklin.

SUR LA PRÉFÉRENCE QU'ON DOIT DONNER AUX ARCS ET AUX FLÈCHES SUR LES ARMES À FEU.
    Au Major-Général Lee.
Philadelphie, le 11 février 1776.
Général,
Le porteur de cette lettre est M. Arundel, que le congrès adresse au général Schuyler, pour qu'il l'emploie dans le service de l'artillerie. Il se propose de vous voir en passant, et il me demande une lettre de recommandation pour vous. Il a servi en France, ainsi que vous le verrez par ses brevets ; et comme il paroît attaché à notre cause, j'espère qu'il se rendra utile, en instruisant nos jeunes canonniers et nos matelots. Peut-être donnera-t-il quelque moyen de déboucher la lumière des canons encloués.
Je vous envoie ci-joint une lettre que m'a écrite un officier nommé M. Newland, qui a servi dans les deux dernières guerres. Il est connu du général Gates, qui m'en parla avantageusement, lorsque j'étois à Cambridge. Maintenant il désire de servir sous vos ordres, et je lui ai conseillé d'aller vous joindre à New-York.
Les Anglais parlent encore haut, et nous menacent durement : mais leur langage est un peu plus poli, ou du moins, il n'est pas tout-à-fait aussi injurieux pour nous. Ils sont rentrés peu-à-peu dans leur bon sens ; mais j'imagine que c'est trop tard pour leurs intérêts.
Nous avons reçu cent vingt tonneaux de salpêtre, ce qui fait une grande quantité, et nous en attendons trente tonneaux de plus. À présent, nous manquons de moulins pour faire la poudre : mais malgré cela, je crois que l'ouvrage ira son train,

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