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Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Titel: Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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point, comme nous, d'acheter les terres, ou de payer le cens au roi, sans aucune déduction, ou enfin, de faire tous les frais nécessaires à l'établissement et à l'entretien du gouvernement civil du pays concédé.
Le sixième paragraphe des lords commissaires dit :—«Que tous les argumens contre l'établissement des terres, dans la partie du pays dont on demande la concession, sont rassemblés avec beaucoup de force et de précision, dans des représentations faites à sa majesté, par les lords commissaires du commerce et des colonies, au mois de mars 1768.»
    Pour bien faire connoître ce qui donna lieu à ces représentations, nous observerons que dès le premier octobre 1767, et durant tout le temps que lord Shelburne [Il porte aujourd'hui le nom de marquis de Lansdown. (Note du Traducteur.)] fut secrétaire d'état au département de l'Amérique méridionale, on conçut le projet d'établir aux frais de la couronne, trois nouveaux gouvernemens dans l'Amérique septentrionale ; savoir le premier au détroit, entre le lac Huron et le lac Erié, le second dans le pays de Illinois, et le troisième dans le bas du pays qu'arrose l'Ohio. Ce projet fut communiqué aux lords commissaires du commerce et des colonies, afin de savoir quelle étoit leur opinion à cet égard.
Nous avons tout uniment expliqué la cause des représentations, sur lesquelles insistent avec tant de force, les lords commissaires du commerce et des colonies, en disant qu'elles contiennent tous les argumens contre l'établissement des terres dont il est aujourd'hui question. À présent, nous exposerons les raisons qui nous font croire que ces représentations sont si loin de nous être contraires, qu'elles disent précisément qu'on doit permettre d'établir les terres que nous demandons.
Trois raisons principales sont énoncées dans les représentations. «Comme propres à faire sentir l'utilité des colonies dans le continent de l'Amérique septentrionale.
»La première, c'est qu'elles favorisent la pêche avantageuse qui se fait sur la côte du Nord.
»La deuxième, c'est qu'on y soigne la culture des bois de construction et autres matières qui peuvent servir à la marine, et qu'on les échange pour des marchandises des manufactures anglaises.
»La troisième, c'est qu'on y a toujours du merrein, du bois de charpente, des farines et d'autres choses nécessaires pour l'approvisionnement de nos établissemens aux Antilles.»
    Nous n'imaginons pas qu'il soit nécessaire de faire beaucoup d'observations sur la première de ces raisons. Les provinces de New-Jersey, de Pensylvanie, de Maryland, de Virginie et les colonies méridionales, n'ont point favorisé, et, d'après leur situation et la nature de leur commerce, ne favoriseront pas plus la pêche que les établissemens que nous proposons de faire sur l'Ohio. Cependant, ces provinces sont utiles au royaume, soit à cause de la culture, soit à cause de l'exportation de différens articles ; et nous osons croire que la colonie de l'Ohio aura le même avantage, si toutefois la production des marchandises d'entrepôt peut être regardée comme avantageuse.
Quant à la seconde et à la troisième raison des représentations, nous remarquerons qu'aucune des possessions anglaises dans l'Amérique septentrionale, n'exige moins d'encouragement que celle de l'Ohio, pour cultiver les matières propres à la construction des vaisseaux et à la marine, et pour approvisionner les Antilles, de bois et de comestibles.
1o. Les terres des bords de l'Ohio sont extrêmement fertiles ; le climat y est tempéré. La vigne, les mûriers et les vers-à-soie, s'y trouvent par-tout. Le chanvre croît spontanément dans les vallées et dans le pays bas. Les mines de fer sont communes dans les montagnes ; et nulle terre n'est plus propre que celle de ces contrées, à la culture du tabac, du lin et du coton.
2o. Le pays est bien arrosé par plusieurs rivières navigables, qui communiquent entr'elles ; et par le moyen desquelles, et d'un transport par terre de quarante milles seulement, les productions des terres de l'Ohio, peuvent, même à présent, être envoyées au port d'Alexandrie [C'est là que les troupes du général Braddock débarquèrent lorsqu'elles passèrent en Amérique.], sur le Potomack, à meilleur marché qu'il n'en coûte pour transporter de Northampton à Londres, quelqu'espèce de marchandise que ce soit.
    3o. Dans toutes les saisons, de grands bateaux semblables aux barges de l'ouest

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