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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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disait-il, le peuple romain aura un vrai César."
     
XLIV. Il est empoisonné
    (1) Peu de temps après, il fit son testament qui fut signé par tous les magistrats. (2) Il serait peut-être allé plus loin, mais Agrippine, inquiète de cet acte, tourmentée d’ailleurs par sa conscience, et pressée par des délateurs qui l’accusaient d’un grand nombre de crimes, prévint l’effet de ses desseins. (3) On convient qu’il périt par le poison. Mais quand et par qui fut-il présenté ? C’est un point sur lequel on diffère. (4) Quelques-uns disent que ce fut au Capitole, par l’eunuque Halotus, son dégustateur, dans un festin avec les pontifes. D’autres prétendent que ce fut dans un repas de famille, et de la main d’Agrippine elle-même qui l’aurait empoisonné avec des champignons, mets dont il était très friand. (5) On ne s’accorde pas non plus sur les suites de l’empoisonnement. (6) Beaucoup de personnes soutiennent qu’immédiatement après avoir avalé le poison, il perdit la voix, fut en proie à des douleurs atroces pendant toute la nuit, et mourut au point du jour. (7) Selon d’autres, il s’assoupit d’abord, et dégagea son estomac trop chargé ; puis on lui donna une seconde dose de poison. Mais on ne sait pas bien si ce fut dans un potage, sous prétexte de lui faire reprendre des forces, ou dans un lavement qu’on lui administra comme pour lui procurer une évacuation.
     
XLV. Sa mort. Ses funérailles. Son apothéose
    (1) Sa mort resta cachée jusqu’à ce que tout fût arrangé pour assurer l’empire à son successeur. On continua donc de faire des vœux, comme s’il eut été malade. On feignit qu’il demandait des comédiens pour se divertir, et on les introduisit dans son palais. (2) Il mourut le troisième jour avant les ides d’octobre, sous le consulat d’Asinius Marcellus et d’Acilius Aviola, dans la soixante-quatrième année de son âge, et la quatorzième de son règne. Ses funérailles furent célébrées avec toute la pompe impériale, et l’on fit son apothéose. Cet honneur, délaissé et aboli par Néron, fut plus tard rétabli par Vespasien.
     
XLVI. Présages qui annoncèrent sa mort
    (1) Voici les plus remarquables présages de sa mort. On aperçut au ciel une de ces étoiles chevelues qu’on appelle comètes. Le tombeau de Drusus, son père, fut frappé de la foudre, et la même année vit mourir un grand nombre de magistrats de tout genre. (2) On a quelques raisons de croire que lui-même ne parut ni ignorer ni dissimuler sa fin prochaine ; (3) car il ne désigna aucun consul pour un temps plus éloigné que le mois où il mourut ; et la dernière fois qu’il vint au sénat, après avoir exhorté ses enfants à la concorde, il recommanda instamment leur jeunesse aux sénateurs. Enfin, dans le dernier débat judiciaire qu’il présida, il répéta deux fois qu’il touchait au terme de sa carrière mortelle, quoique les assistants eussent repoussé avec horreur un tel présage.

 
     
VI.
Vie de Néron

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    Traduction française de M.Cabaret-Dupaty, Paris, 1893, avec quelques adaptations de J. Poucet, Louvain, 2001
     
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I. Maison Domitia. Les Calvini et les Ahenobarbi
    (1) Dans la maison Domitia, deux familles s’illustrèrent, celle des Calvini et celle des Ahenobarbi. Les Ahenobarbi doivent leur origine et leur surnom à L. Domitius. Celui-ci, revenant un jour de la campagne, rencontra deux jeunes gens d’une beauté céleste, qui lui ordonnèrent d’annoncer au sénat et au peuple une victoire que l’on regardait encore comme incertaine. Pour lui prouver leur divinité, ils lui caressèrent les joues, et de noire qu’était sa barbe, elle devint rousse. (2) Ce signe demeura à ses descendants, qui presque tous eurent la barbe de cette couleur. (3) La famille des Ahenobarbi fut honorée de sept consulats, d’un triomphe et de deux censures. Ses membres furent appelés au patriciat, et tous conservèrent le même surnom. (4) Ils ne prirent même jamais d’autres prénoms que ceux de Gnaeus et de Lucius, qu’ils faisaient alterner entre eux d’une manière remarquable. Tantôt il restait à trois personnes consécutives, tantôt il changeait avec chacune d’elles. (5) Le premier, le second et le troisième Ahenobarbus furent des Lucius. Nous retrouvons ensuite trois Gnaeus. Les autres sont tantôt des Lucius et tantôt des Gnaeus. (6) Il est bon de faire

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