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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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avait de meilleur et d’indispensable dans l’immense et diffuse quantité des lois existantes. (4) Il voulait ouvrir au public des bibliothèques grecques et latines aussi riches que possible, et confier à Marcus Varron le soin d’acquérir et de classer les livres. (5) Il voulait dessécher les marais Pontins, ouvrir une issue aux eaux du lac Fucin, construire une route allant de la mer Supérieure au Tibre, en franchissant la crête des Apennins. Il voulait percer l’Isthme de Corinthe. (6) Il voulait contenir les Daces, qui s’étaient répandus dans la Thrace et dans le Pont ; porter ensuite la guerre chez les Parthes, en passant par l’Arménie mineure, et ne les attaquer en bataille rangée qu’après avoir éprouvé leurs forces. (7) C’est au milieu de ces travaux et de ces projets que la mort le surprit. (8) Mais, avant de parler de sa mort, il ne sera pas inutile de donner une idée succincte de sa figure, de son extérieur, de son habillement et de ses mœurs, ainsi que de ses travaux civils et militaires.
     
XLV. Son portrait. Son tempérament, ses habitudes
    (1) Il avait, dit-on, une haute stature, le teint blanc, les membres bien faits, le visage un peu trop plein, les yeux noirs et vifs, une santé robuste, si ce n’est que, dans les derniers temps de sa vie, il était sujet à des syncopes subites, et à des terreurs nocturnes qui troublaient son sommeil. (2) Deux fois aussi, il fut atteint d’épilepsie dans l’exercice de ses devoirs publics. (3) Il attachait trop d’importance au soin de son corps ; et, non content de se faire tondre et raser de près, il se faisait encore épiler, comme on le lui reprocha. Il supportait très péniblement le désagrément d’être chauve, qui l’exposa maintes fois aux railleries de ses ennemis. (4) Aussi ramenait-il habituellement sur son front ses rares cheveux de derrière ; et de tous les honneurs que lui décernèrent le peuple et le sénat, aucun ne lui fut plus agréable que le droit de porter toujours une couronne de laurier. (5) On dit aussi que sa mise était recherchée, et son laticlave garni de franges qui lui descendaient sur les mains. C’était toujours par-dessus ce vêtement qu’il mettait sa ceinture, et il la portait fort lâche ; habitude qui fit dire souvent à Sylla, en s’adressant aux grands : « Méfiez-vous de ce jeune homme, qui met si mal sa ceinture. » 
     
XLVI. Son faste
    (1) Il habita d’abord une assez modeste maison dans Subure ; mais quand il fut nommé grand pontife, il eut pour demeure un bâtiment de l’État, sur la Voie Sacrée. (2) Il passe pour avoir aimé passionnément le luxe et la magnificence. Il avait fait bâtir près du bois de Némi une maison de campagne, dont la construction et les ornements lui avaient coûté des sommes énormes ; il la fit, dit-on, jeter à bas, parce qu’elle ne répondait pas entièrement à son attente, alors qu’il n’avait encore à ette époque qu’une fortune médiocre et des dettes. Dans ses expéditions, il portait avec lui, pour en paver son logement, des carrelages et des pièces de mosaïque.
     
XLVII. Son goût pour les choses rares
    On dit qu’il n’alla en Bretagne que dans l’espoir d’y trouver des perles, et que, pour en comparer la grosseur, il les soupesait parfois dans sa main ; qu’il recherchait toujours avec une incroyable avidité les pierres précieuses, les vases ciselés, les statues et les tableaux antiques ; qu’il payait un prix exorbitant les esclaves bien faits et bien élevés, et qu’il défendait de porter cette dépense sur ses livres de compte, tant il en avait honte lui-même.
     
XLVIII. Sa sévérité envers ses esclaves et ses affranchis
    (1) Dans les provinces, pour les festins qu’il donnait continuellement, il avait toujours deux tables : l’une pour ses officiers et pour les Grecs ; l’autre, pour les Romains et les plus illustres habitants du pays. (2) La discipline domestique était chez lui exacte et sévère, dans les petites choses comme dans les grandes. Il fit mettre aux fers un esclave boulanger, pour avoir servi à ses convives un autre pain qu’à lui-même. Un de ses affranchis avait commis un adultère avec la femme d’un chevalier romain : César, quoiqu’il l’aimât beaucoup et que personne n’eût porté plainte, le punit du dernier supplice.
     
XLIX. La corruption de ses mœurs
    (1) Sa réputation de sodomite lui vint uniquement de son séjour chez Nicomède ; mais il en

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