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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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rejaillit sur lui un opprobre ineffaçable, éternel et qui l’exposa à une foule de railleries. (2) Je ne rappellerai pas ces vers, si connus, de Licinius Calvus :
     
    Tout ce que posséda jamais la Bithynie,
    Et l’amant de César..........
     
    (3) Je ne citerai pas les discours de Dolabella et de Curion le père, où César est appelé par le premier « la rivale de la reine, la planche intérieure de la litière royale ;» et par le second, « l’étable de Nicomède, » et « le mauvais lieu de Bithynie. » (4) Je ne m’arrêterai pas non plus aux édits de Bibulus contre son collègue ; édits où il le traite de « reine de Bithynie, » et lui reproche à la fois son ancien goût pour un roi et son nouveau penchant pour la royauté. (5) Marcus Brutus raconte qu’à cette même époque un certain Octavius, espèce de fou qui avait le droit de tout dire, donna à Pompée, devant une assemblée nombreuse, le titre de roi, et salua César du nom de reine. (6) C. Memmius lui reproche aussi d’avoir servi Nicomède à table, avec d’autres débauchés, et de lui avoir présenté la coupe et le vin devant un grand nombre de convives, parmi lesquels étaient plusieurs négociants romains, dont il cite les noms. (7) Cicéron, non content d’avoir écrit, dans ses lettres, que César fut conduit par des gardes dans la chambre du roi, qu’il s’y coucha, couvert de pourpre, sur un lit d’or, et que ce descendant de Vénus prostitua en Bithynie la fleur de son âge, lui dit un jour en face, au milieu du sénat, où César défendait la cause de Nysa, fille de Nicomède, et rappelait les obligations qu’il avait à ce roi : « Passons, je vous prie, sur tout cela ; on sait trop ce que vous en avez reçu et ce que vous lui avez donné. » (8) Enfin, le jour où il célébra son triomphe sur les Gaules, les soldats, parmi les chansons satiriques dont ils ont coutume d’égayer la marche du triomphateur, chantèrent aussi ce couplet fort connu :
     
    César a soumis les Gaules, Nicomède a soumis César :
    Vous voyez aujourd’hui triompher César qui a soumis les Gaules,
    Mais non point Nicomède qui a soumis César.
     
L. Ses adultères à Rome
    (1) Une opinion bien établie, c’est qu’il était très porté aux plaisirs de l’amour, et n’y épargnait pas la dépense. Il séduisit un très grand nombre de femmes du premier rang, telles que Postumia, femme de Servius Sulpicius ; Lollia, femme d’Aulus Gabinius ; et Tertulla, femme de Marcus Crassus. On cite aussi Mucia, femme de Cn. Pompée. (2) Ce qu’il y a de certain, c’est que les Curions père et fils, et beaucoup d’autres, reprochèrent à Pompée « d’avoir, dans l’intérêt de son ambition, épousé la fille de celui pour qui il avait répudié une femme qui lui avait donné trois enfants ; de celui que, dans l’amertume de ses regrets, il avait coutume d’appeler un autre Égisthe. » (3) Mais il n’aima aucune femme autant que Servilia, mère de Marcus Brutus. Il lui donna, pendant son premier consulat, une perle qui lui avait coûté six millions de sesterces ; et, à l’époque des guerres civiles, outre les riches présents dont il la combla, il lui fit adjuger à vil prix d’immenses domaines, vendus alors aux enchères. Or, comme on s’étonnait de ce bon marché, Cicéron répondit fort plaisamment : « Il est d’autant meilleur qu’on a fait déduction du tiers. » On soupçonnait en effet Servilia de favoriser elle-même un commerce d’amour entre sa fille Tertia et César.
     
LI. Ses adultères dans ses gouvernements
    Dans les provinces de son gouvernement, il ne respectait pas davantage le lit conjugal, témoin ces vers chantés en chœur par ses soldats, le jour où il triompha des Gaules :
    Citoyens, surveillez vos femmes : nous amenons un adultère chauve
    Tu as forniqué en Gaule avec l’or emprunté à Rome.
     
LII. Les reines qu’il aima. Loi qui lui donnait toutes les femmes
    (1) Il aima aussi des reines, entre autres, Eunoé, femme de Bogud, roi de Mauritanie ; et, au rapport de Nason, il lui fit, ainsi qu’à son mari, de nombreux et d’immenses présents. (2) Mais il affectionna surtout Cléopâtre ; et il leur arriva souvent de prolonger leurs repas jusqu’au jour. Il remonta le Nil avec elle sur un vaisseau pourvu de cabines ; et il aurait traversé ainsi toute l’Égypte et pénétré jusqu’en Éthiopie, si l’armée n’eût refusé de les suivre. Enfin

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