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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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romain
    (1) S’il manquait de candidats sénateurs pour l’élection des tribuns, il les choisissait parmi les chevaliers, et il leur était loisible, après l’expiration de leur charge, de rester dans l’ordre qu’ils préféraient. (2) Comme la plupart des chevaliers, ruinés par la guerre civile, n’osaient, dans les jeux publics, se placer sur les bancs qui leur étaient réservés, de peur d’encourir la peine établie pour ce fait, il déclara que cette peine n’atteindrait point ceux qui n’avaient jamais possédé la fortune équestre ni par eux-mêmes ni par leurs parents. (3) Il ordonna le recensement du peuple par quartiers ; et, pour que les plébéiens ne fussent pas trop souvent détournés de leurs affaires par les distributions de grains, il fit délivrer des bons sur lesquels on en recevait trois fois l’an pour quatre mois. Mais, voyant que le peuple regrettait l’ancien usage, il permit que les distributions eussent lieu de nouveau pour chaque mois. (4) Il rétablit aussi les anciennes règles des comices, et réprima la brigue par divers châtiments. Le jour des élections, il distribuait aux tribus Fabia et Scaptia, dont il était membre, mille sesterces par tète, afin qu’elles n’eussent rien à demander à aucun candidat. (5) Persuadé qu’il était important de conserver le peuple romain pur de tout mélange de sang étranger ou servile, il fut très avare du droit de cité, et restreignit les affranchissements. (6) Il écrivit à Tibère, qui le priait d’admettre un Grec son client au nombre des citoyens, qu’il n’y consentirait que lorsque Tibère l’aurait convaincu de vive voix que sa demande était fondée sur des motifs légitimes. Livie sollicitait la même faveur pour un Gaulois tributaire. Il la refusa ; mais il lui accorda l’exemption de tribut, aimant mieux, disait-il, ôter quelque chose au trésor public, que de voir profaner la dignité de citoyen romain. (7) Non content d’avoir, à force d’obstacles, détourné les esclaves de l’affranchissement, et, par des difficultés plus grandes encore, de l’entière liberté, il détermina soigneusement le nombre, les conditions et les différences de leur affranchissement ; il stipula encore qu’aucun genre de liberté ne pourrait conférer le droit de citoyen à celui qui aurait été enchaîné ou soumis à la torture. (8) Il s’attacha aussi à ramener l’ancien costume des Romains. Un jour dans une assemblée du peuple, voyant une immense multitude de manteaux noirs, il s’écria, plein d’indignation : « Voilà donc les Romains, peuple-roi, revêtu de la toge !". Puis il chargea les édiles de veiller à ce qu’à l’avenir nul citoyen ne parût dans le forum ou dans le cirque, sans avoir déposé le marteau qui couvrait sa toge.
     
XLI. Ses libéralités
    (1) Il profita de toutes les occasions pour témoigner sa libéralité envers les différents ordres de l’État. (2) Le trésor royal d’Alexandrie qu’il fit transporter à Rome rendit les emprunts si faciles que les intérêts diminuèrent, et que le prix des terres s’en accrut beaucoup. Depuis ce moment, toutes les fois que l’argent surabondait par suite des confiscations, il prêtait gratuitement, et pour un certain temps, à ceux qui pouvaient fournir double garantie. (3) Il éleva le cens exigé pour les sénateurs, et le porta à douze cent mille sesterces, au lieu de huit cent mille. Il le compléta pour ceux qui ne le possédaient pas. (4) Il fit de fréquentes donations au peuple, tantôt de quatre cents sesterces par tête, tantôt de trois cents, quelquefois de deux cents, ou seulement de cinquante. Il n’oublia pas même les plus jeunes enfants, quoique, jusque-là, on eût coutume de ne comprendre dans ces libéralités que ceux qui étaient âgés de plus de onze ans. (5) Dans les disettes, on le vit aussi donner des rations de grains, soit pour un prix fort modique, soit pour rien, et doubler les distributions d’argent.
     
XLII. Sa fermeté vis-à-vis du peuple. Sa conduite pendant une disette. Il projette d’abolir les distributions de blé, et renonce à cette mesure
    (1) Ce qui prouve qu’Auguste cherchait à rendre service, et non à flatter, c’est que, lorsque le peuple se plaignit de la rareté et de la cherté du vin, il le réprimanda sur un ton très sévère, et lui dit qu’en établissant plusieurs cours d’eau, Agrippa son gendre avait suffisamment pourvu à ce que personne n’eût soif.

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