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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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pendant une représentation qui avait lieu pour la dédicace du théâtre de Marcellus, les liens de sa chaise curule s’étant rompus, il tomba à la renverse. (13) Dans un spectacle donné par ses petits-fils, ne pouvant ni retenir ni rassurer le peuple qui craignait que l’amphithéâtre ne s’écroulât, il quitta sa place et alla s’asseoir dans l’endroit qui menaçait le plus.
     
XLIV. Ordre qu’il introduit parmi les spectateurs
    (1) Il remédia à la confusion et au désordre extrêmes qui régnaient dans les spectacles. La célébration des jeux à Pouzzoles avait attiré un concours immense. Indigné de ce que personne n’eût fait place à un sénateur qui s’y était présenté, (2) il ordonna par un sénatus-consulte que, dans toutes les représentations publiques, les premières places seraient réservées aux sénateurs. Il défendit aux députés des nations libres et alliées de s’asseoir à l’orchestre, parce qu’il avait remarqué que plusieurs d’entre eux étaient de race d’affranchis. (3) Il sépara du peuple le soldat. Il assigna des sièges particuliers aux hommes mariés, donna des gradins spéciaux à ceux qui portaient encore la robe prétexte, et plaça leurs précepteurs sur des bancs auprès d’eux. Il interdit aux gens vêtus de noir le centre de la salle. (4) Les femmes, jadis confondues avec les hommes, ne purent pas même assister aux combats de gladiateurs, à moins qu’elles n’occupassent un lieu élevé et qu’elles ne soient seules. Il marqua pour les Vestales une place séparée auprès du tribunal du préteur. (5) Enfin il éloigna avec tant de rigueur toutes les femmes des spectacles d’athlètes, qu’aux jeux pontificaux, il remit au lendemain matin un pugilat qu’on lui demandait, et déclara hautement qu’il ne trouverait pas bon que les femmes vinssent au théâtre avant la cinquième heure.
     
XLV. Sa conduite pendant les spectacles. Son goût pour le pugilat. Sa sévérité envers les acteurs
    (1) Pour lui, il avait coutume de regarder les jeux du cirque de l’un des cabinets de ses amis ou de ses affranchis, quelquefois du haut d’un lit sacré, avec sa femme et ses enfants. (2) Quand il quittait le spectacle pendant plusieurs heures, ou s’en tenait quelquefois éloigné des jours entiers, ce n’était qu’après s’en être excusé et avoir désigné quelqu’un pour présider à sa place. (3) Mais, lorsqu’il y assistait, il ne faisait pas autre chose, soit pour éviter les murmures, parce qu’il se rappelait qu’on avait blâmé César, son père, de ce qu’il lisait des lettres, et y répondait pendant le spectacle ; soit qu’il fût captivé par le plaisir ; car il ne dissimula jamais le vif intérêt qu’il prenait aux jeux, et plus d’une fois il l’avoua avec franchise. (4) Aussi le vit-on fréquemment donner, de ses deniers, des couronnes et d’autres récompenses d’un grand prix pour des exercices et des jeux qui lui étaient étrangers. Jamais il n’assista aux luttes grecques, sans rétribuer chacun des concurrents selon son mérite. (5) Il aimait passionnément ceux qui se vouaient au pugilat, surtout les Latins, et non seulement ceux qui en faisaient leur profession, et qu’il avait coutume de faire battre avec les Grecs, mais encore les premiers venus, ceux qui luttaient ensemble, sans aucun art, dans les rues et dans les carrefours. (6) Tous ceux qui travaillaient aux spectacles publics lui paraissaient dignes de sa sollicitude. Il maintint les privilèges des athlètes, et les augmenta. Il défendit de faire combattre des gladiateurs à outrance. Il restreignit aux jeux et à la scène l’ancienne loi qui accordait aux magistrats le droit de punir les comédiens en tout temps et en tout lieu, il n’en régla pas moins avec une extrême sévérité, les combats des athlètes et des gladiateurs. (7) Il réprima avec tant de rigueur la licence des histrions, qu’il fit battre de verges sur trois théâtres, Stéphanion, et l’exila ensuite, parce qu’il avait appris que cet acteur se faisait servir par une matrone, vêtue en jeune garçon, et rasée autour de la tête, comme un esclave. Sur la plainte du préteur, il fit fouetter publiquement, à l’entrée de son palais, le pantomime Hylas. Enfin il chassa de Rome et d’Italie Pylade, pour avoir montré du doigt et fait connaître à tout le monde un spectateur qui le sifflait.
     
XLVI. Ses colonies. Ses innovations en faveur de l’Italie. Il

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