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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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encourage l’honneur et la propagation
    (1) Tout étant ainsi réglé dans Rome, il peupla l’Italie de vingt-huit colonies, et en augmenta les revenus et les travaux. Il la rendit même, en quelque sorte, la rivale de Rome pour les droits et la dignité. En effet, il imagina un genre de suffrages au moyen duquel les décurions des colonies pouvaient chacun voter pour l’élection des magistrats de Rome, en y envoyant, le jour des comices, leurs bulletins cachetés. (2) Afin d’encourager la population dans les familles honnêtes de ces colonies, il admettait au service de la cavalerie ceux dont la demande était appuyée d’une recommandation de leur cité ; et, quand il faisait la revue d’une section, il distribuait mille sesterces par tête à ceux qui lui prouvaient la légitimité de leurs garçons et de leurs filles.
     
XLVII. Il administre une partie des provinces romaines. Sa conduite envers quelques villes. Ses voyages dans tout l’empire
    (1) Il se chargea du gouvernement des provinces les plus considérables, qu’il n’était ni aisé ni sûr de confier à des magistrats annuels, et laissa les proconsuls se partager les autres par la voie du sort. Néanmoins il fit parfois des échanges, et souvent il visita la plupart de ces provinces de l’une et l’autre espèce. (2) Il ôta la liberté à plusieurs villes alliées qui en abusaient pour leur perte ; il en soulagea d’autres qui étaient obérées, et rebâtit celles qui avaient été renversées par des tremblements de terre. Il conféra le droit des Latins ou le droit de cité à celles qui faisaient valoir des services rendus au peuple romain. (3) Il visita toutes les provinces, excepté peut-être l’Espagne et l’Afrique. Il se préparait à y passer après la défaite du jeune Pompée en Sicile ; mais il en fut empêché par de violentes et continuelles tempêtes. Plus tard, l’occasion ou le motif lui manqua.
     
XLVIII. Sa politique à l’égard des rois alliés de Rome
    (1) À peu d’exceptions près, il rendit les états conquis à leurs possesseurs, ou les donna à des étrangers. (2) Il unit entre eux par les liens du sang les rois alliés. Il se montra toujours l’ardent protecteur et le négociateur de toutes les unions et de toutes les amitiés. Dans sa sollicitude, il les regardait comme des membres de l’empire. Il avait coutume aussi de donner des tuteurs aux mineurs et aux aliénés, jusqu’à leur majorité ou à leur guérison. Il éleva et instruisit avec les siens les enfants d’un grand nombre de ces rois.
     
XLIX. Ses règlements concernant l’armée. Institution des courriers
    (1) Il distribua par départements les légions et les troupes auxiliaires. Il établit une flotte à Misène, et une autre à Ravenne, pour protéger les deux mers. Il choisit un certain nombre de troupes pour sa garde et pour celle de la ville, et licencia le corps des Calagurritains qu’il avait conservé jusqu’à la défaite d’Antoine, et celui des Germains qui avait fait partie de sa garde jusqu’au désastre de Varus. (2) Cependant il ne souffrit jamais qu’il y eût dans Rome plus de trois cohortes ; encore n’y campaient-elles pas. Il mettait habituellement les autres en quartiers d’hiver ou d’été près des villes voisines. (4) Il régla la paie et les récompenses des gens de guerre, d’après les grades et le temps du service. Il détermina les retraites attachées aux congés, afin qu’après les avoir obtenues, le besoin ne devînt pas pour les vieux soldats une occasion de troubles. (5) Pour qu’il lui fût facile de fournir aux frais d’entretien et de pension du soldat, il créa une caisse militaire avec des revenus nouveaux. (6) Il disposa sur les routes stratégiques, à de courtes distances, d’abord des jeunes gens, puis des voitures, afin d’avoir des nouvelles plus promptes des provinces, et de pouvoir plus aisément aussi interroger les courriers qui lui étaient dépêchés d’un lieu quelconque, quand les circonstances l’exigeaient.
     
L. Ses cachets
    Le cachet qu’il apposait aux actes publics, aux requêtes et aux lettres, fut d’abord un sphinx, ensuite l’image du grand Alexandre, et enfin son portrait gravé par Dioscoride. Ce dernier cachet fut celui dont les princes ses successeurs continuèrent à faire usage. Dans toutes ses lettres il marquait à quelle heure du jour ou de la nuit elles avaient été écrites.
     
LI. Sa clémence et sa douceur
    (1) Il donna beaucoup

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