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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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(2) Un jour la multitude réclamait une distribution d’argent qu’il avait promise : il répondit qu’il tiendrait sa parole, mais, comme elle sollicitait une autre fois ce qu’il n’avait point promis, le prince lui reprocha dans un édit son infamie et son impudence, et assura qu’il ne donnerait rien, quoiqu’il eût l’intention de donner. (3) Il ne montra pas moins de grandeur et de fermeté, lorsque, après avoir annoncé une gratification, il s’aperçut que beaucoup d’affranchis et d’intrus s’étaient glissés parmi les citoyens. Il refusa d’y faire participer ceux auxquels il n’avait rien promis ; et, pour que la somme destinée à cet usage pût y suffire, il donna aux autres moins qu’il n’avait dit. (4) Pendant une grande stérilité à laquelle il était difficile de remédier, il chassa de Rome les troupes d’esclaves à vendre, les gladiateurs et tous les étrangers, à l’exception des médecins et des professeurs ; il expulsa même une partie des autres esclaves. Il nous apprend à ce sujet que, lorsque l’abondance fut revenue, il conçut le projet d’abolir à jamais les distributions de grains, parce que, se reposant sur elles, on négligeait la culture des terres ; mais qu’il abandonna ce dessein, parce qu’il était persuadé qu’on pourrait un jour rétablir ces libéralités, comme moyen de séduction. (5) Depuis lors il s’arrangea de manière à ménager autant les intérêts des cultivateurs et des commerçants que ceux du peuple.
     
XLIII. Ses spectacles
    (1) Auguste surpassa tous ses prédécesseurs par le nombre, la variété et la magnificence des spectacles. Il rapporte qu’il célébra quatre fois des jeux en son propre nom, et vingt-trois fois pour des magistrats absents, ou qui ne pouvaient en payer les frais. (2) Quelquefois il divisait les spectacles par quartiers, et en plusieurs troupes d’acteurs de toutes les langues, non seulement dans le Forum ou dans l’amphithéâtre, mais encore dans le cirque et dans l’enceinte des comices. Quelquefois aussi, outre les chasses, il fit combattre des athlètes dans le champ de Mars, qu’il avait entouré de sièges de bois. Il donna également un combat naval dans un bassin creusé auprès du Tibre, à l’endroit où s’élève aujourd’hui le bois sacré des Césars. (3) Il disposait pendant ces fêtes des gardes dans Rome, de peur que les brigands ne profitassent de l’occasion pour surprendre le petit nombre d’habitants qui y restaient. (4) Il fit paraître dans le cirque des conducteurs de chars, des coureurs, des combattants pour attaquer les bêtes ; et il les choisissait quelquefois parmi les jeunes gens de la plus haute noblesse. (5) Il aimait à voir célébrer fréquemment les jeux troyens par une élite d’enfants de différents âges, croyant qu’il était beau et digne des anciennes mœurs, de signaler de bonne heure les goûts des plus illustres races. (6) Nonius Asprenas ayant été blessé d’une chute dans un de ces jeux, Auguste lui offrit un collier d’or, et lui permit, ainsi qu’à ses descendants, de porter le nom de Torquatus. (7) Cependant il mit bientôt fin à ces exercices, sur les plaintes vives et amères que fit entendre contre lui dans le sénat l’orateur Asinius Pollion, dont le neveu Aeserninus s’était cassé la jambe. (8) Il ne cessa d’employer des chevaliers romains dans les jeux scéniques, et dans les combats de gladiateurs, que lorsqu’un sénatus-consulte les eut interdits. (9) À partir de ce moment, il n’y produisit aucun homme bien né, si l’on excepte le jeune Lucius, et encore ne fut-ce que pour le montrer, parce qu’il n’avait pas deux pieds de haut, ne pesait que dix-sept livres, et avait une voix très étendue. (10) Un jour de spectacle, il fit traverser l’arène aux otages des Parthes, les premiers qu’on eût encore vus, et les plaça au-dessus de lui sur le second banc. (11) Lors même que ce n’était pas jour de représentation, s’il arrivait quelque chose d’extraordinaire et qui intéressât la curiosité, il l’exposait aux regards du public, en quelque endroit que ce fût. C’est ainsi qu’il montra un rhinocéros au champ de Mars, un tigre au théâtre, et un serpent de cinquante coudées devant le comitium. (12) Surpris par une indisposition, un jour qu’on célébrait des jeux dans le cirque pour l’accomplissement d’un vœu, il guida de sa litière la marche des chars sacrés. Une autre fois,

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